Sans conteste l'un des meilleurs shooters online du moment, Battlefield 2 ne pouvait guère tarder à s'offrir un add-on. Special Forces voit ainsi le jour, entre un poids accru de l'infanterie et des soucis techniques, petite revue de détails.
Lancement un peu chaotique pour Special Forces. Entre les installations à répétition, entre autre liées à la diffusion d'un patch à la taille conséquente, et l'inauguration d'un système de vente digitale qui connaît ses premières défaillances, il faut batailler un brin avant de pouvoir commencer à constater ce que nous réserve cette galette additionnelle. Des contrariétés techniques sur lesquelles nous reviendrons. En attendant, concentrons-nous sur le jeu, rien que le jeu. Special Forces change légèrement d'optique vis-à-vis du soft original dans la mesure où il évince quelque peu les véhicules lourds, préférant mettre l'accent sur l'infanterie. Au niveau des classes de joueurs, rien ne change puisqu'on retrouve à l'identique celles de Battlefield 2, à savoir les forces spéciales, les snipers, les soldats d'assaut, les sapeurs, les médecins, les soutiens et les anti-chars. Le nombre de factions pour sa part est agréablement élevé pour un add-on, Special Forces en comptant 6. Ceci étant, 2 points viennent relativiser ce nombre. Le premier étant que les différences entre les 6 armées sont minimes, le second, qu'il est impossible de jouer une faction pour laquelle la carte n'a pas été prévue, ce dans un souci de crédibilité du scénario. Toujours est-il qu'avec 8 cartes et 6 factions, on n'a finalement pas vraiment le choix du camp que l'on souhaite pratiquer.
Si les classes ne changent pas, cela ne veut pas dire pour autant qu'elles n'accueillent pas quelques nouveaux objets. Les grenades lacrymogènes et aveuglantes font ainsi leur apparition. Une fort bonne idée qui permet d'enrichir les possibilités. Il a cependant fallu laisser passer l'effet de la nouveauté, les grenades flashes étant distribuées par 4, se retrouver sur des cartes où le blanc aveuglant prédomine n'est encore pas rare. Un état de fait qui a heureusement tendance à s'effacer. Il en va de même pour les grenades lacrymogènes, dont la fumée orange commencent peu à peu à cesser d'envahir trop inutilement les champs de bataille. Un nouvel accessoire qui a bien évidemment sa contrepartie défensive avec l'intégration d'un masque à gaz permettant d'éviter au joueur de se mettre à suffoquer, tout en le privant d'une partie de son champ de vision. Equipant également toutes les factions, le grappin et la tyrolienne ont une utilité inverse puisque l'un permet de grimper pendant que l'autre sert à descendre. Simple d'utilisation, le grappin se lance le plus bêtement du monde et permet ensuite d'escalader une paroi. Un outil redoutable lors d'une prise d'assaut mais qui peut tout aussi bien s'avérer fatal pour son utilisateur, la grimpette étant assez lente, laissant tout loisir à un ennemi de vous descendre en pleine ascension. La tyrolienne, de son côté, se lance à l'aide d'une arbalète et permet de relier deux points dont l'un se trouve en contrebas de l'autre. Evidemment, là encore, le joueur se trouve dans une situation particulièrement vulnérable.
En matière de cartes, comme vous l'aurez noté plus haut, Special Force est livré avec 8 maps dont certaines ne manquent pas d'originalité. A titre d'exemple, "l'aligator de fer" se présente comme un assaut naval... à l'envers. Il s'agira ici pour l'infanterie de prendre possession d'un porte-avion américain. Chose pas si évidente que ça si on ne peut pas compter sur un appui aérien certain, l'abordage par voie maritime étant assez ardu. On remarquera facilement dans la construction des maps l'accent mis sur le travail de l'infanterie, avec notamment quelques environnements urbains. Autre bonne surprise, la présence de cartes nocturnes sur lesquelles on pourra étrenner les lunettes de vision infrarouge. Fonctionnant de manière classique, elles offrent l'avantage de voir en pleine nuit, et le désagrément d'un éblouissement soudain lors des changements de luminosité. Ceci étant, une fois de plus, chaque faction disposant de cette possibilité, il est difficile d'extraire réellement un intérêt tactique de ces lunettes. Il aurait pu être intéressant d'offrir divers modes de visions complémentaires, avec leurs avantages et défauts respectifs.
Si les véhicules sont en retrait, ils n'en sont pas moins présents, mais leur surpuissance pèse moins sur le gameplay. On note l'ajout de véhicules légers tels que le quad, le jet-ski, l'ATV ou même de vieux pick-up, autant de moyens de locomotion qui, malgré leur désuétude apparente, pourront se révéler bien pratiques en certaines occasions. Quoi qu'il en soit, il est clair que les troupes au sol restent la véritable clef du jeu. De part l'architecture des maps, il est même plus que jamais indispensable de savoir jouer en équipe et de savoir faire bon usage des squads introduits par Battlefield 2. Ce qui était déjà tout autant la grande force et la grande faiblesse du jeu se voit ici encore mis en exergue. La finesse tactique de certains assauts, pour peu que l'on soit bien accompagné, est un petit bonheur, mais plus encore que dans le jeu de base, se retrouver sur un serveur mal fréquenté réduira à néant l'expérience de jeu. Sans organisation, point de salut dans Special Forces. Une qualité à double tranchant.
Special Forces a donc de quoi satisfaire les amateurs de Battlefield 2, particulièrement ceux qui sont séduits par le teamplay le plus ciselé. Mais encore faut-il pouvoir faire face à un certain nombre de problèmes d'ordre technique. En dépit de l'arrivée du patch 1.12, nombre de difficultés perdurent. Certes, on peut observer une nette amélioration des performances in-game, mais les loadings demeurent honteusement longs, quand ils ne sont pas encore plus longs qu'auparavant. Réussir à joindre une partie peut facilement devenir un cauchemar et nécessite parfois une patience de tous les dieux. Il n'est de même pas rare d'avoir encore et toujours des ennuis avec le browser à qui il arrive de perdre toutes traces des serveurs, merci, c'est agréable. Pour ce qui est du jeu, le frame-rate se rehausse avec le patch, mais la stabilité n'est toujours pas optimale. Et il est surprenant de constater que même après une installation en bonne et due forme, le message d'avertissement de mise à jour s'obstine à s'afficher (dans mon cas précis). Pour quand un second patch ?
- Graphismes16/20
Pas de surprises, le moteur de Battlefield 2 sert encore très bien sa patrie, un peu mieux même si on le patch puisque le frame-rate subit moins de ratés. Le design de certaines cartes est vraiment réussi.
- Jouabilité15/20
Peu de choses vraiment révolutionnaires dans cet add-on mais une orientation vers l'infanterie et un travail d'équipe encore plus indispensable. Une optique qui peut être aussi bénéfique que périlleuse selon les aléas des serveurs.
- Durée de vie14/20
Avec ses 8 nouvelles cartes et quelques armes débloquables, l'add-on peut se targuer d'une durée de vie attirante.
- Bande son18/20
Là encore, rien de neuf sous le soleil, si ce n'est la disparition du doublage V.F. qui cède la place à des voix doublées dans la langue de la faction jouée.
- Scénario/
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Loin d'être une révolution, Special Forces n'en reste pas moins un complément intéressant à Battlefield 2. Une fois leur usage modéré, certains ajouts tels que les grenades flashes ou lacrymogènes prouvent leur intérêt. Globalement, Special Forces pourrait se montrer indispensable aux amateurs de teamplay forcené, ou simplement désireux de renouveler un peu l'expérience Battlefield 2.