Peut-être sont-ils des génies incompris, des avant-gardistes qui poussent leur art plus loin que les limites de notre sensibilité contemporaine. Des maîtres qui, à l'image des artistes de certains mouvements, ne font qu'attirer sur eux le verbe acide d'une critique trop conservatrice qui ne voit que la matière brute d'une oeuvre post-moderne et "déconstructiviste". Peut-être Davilex est-il une mouvance nouvelle, une sorte de neo pop art resculptant les reliquats d'une société maudite. Ou alors se sont juste des mecs pas doués... Je ne sais pas.
Davilex, on s'en lasse à la longue. Non c'est vrai, au début ça nous faisait marrer mais à force ça commence à devenir usant tous ces jeux de bagnoles effroyablement mauvais. Même s'il faut admettre qu'il y a du mieux dans les productions de nos copains du nord avec des softs qui, d'année en année, voient la quantité de bugs disparaître. Ce qui peut laisser penser que d'ici une décennie, ils devraient être capables de livrer des jeux sains. Enfin sains, d'un point de vue strictement médical je veux dire. Parce que pour le reste, on ne change pas une équipe qui perd. Pour cette énième édition de leur grande saga automobile, Paris-Marseille Racing - qui est à la course ce que Rataploum et Chocolat sont au Péplum - les gens de Davilex ont eu l'envie subite de se la jouer Destruction Derby. Quelques villes de France se voient donc transformées en champs de bataille sur lesquels s'affrontent de bien vilaines voitures selon diverses règles. Le deatmatch vous demandera simplement de cumuler un maximum de victimes pendant que le Survivant consiste à faire la même chose, mais avec une jauge de santé qui décroît d'elle-même en permanence. On pourra également citer la Course Démolition dans laquelle vous et votre fier bolide devez dégommer un maximum d'objets du décor en un temps limité. Ce qui pourrait évidemment présenter un intérêt si les décors étaient vraiment destructibles. En l'occurrence, on se contentera de faire tomber 4 lampadaires neurasthéniques qui nous remercient bien de mettre fin à leur souffrance davilexienne. Ajoutez un mode Course et un mode Collision et vous aurez fait le tour de ce qu'offre Destruction Madness. Il ne vous reste qu'à coller quelques bonus épars servant à se battre ou à gagner en puissance.
Si Davilex est parvenu à sortir son jeu sans trop de bugs, au regard de ce à quoi ils nous ont habitués, ils n'ont pas pour autant décidé de changer leurs habitudes en matière de gameplay ou de prise en main. Avec des voitures qui n'ont pas le moindre poids, se diriger est un enfer et pour la première fois de ma vie j'ai tout fait pour éviter de collecter les bonus permettant de gagner en vitesse, ces derniers rendant votre voiture parfaitement impossible à dompter. La conduite Davilex, c'est avant tout une question de maîtrise de la glissade et du rebond contre les murs. L'engin ayant tendance à dériver tout seul sans raison, viser un point précis est une gageure, ce qui est loin d'être un atout dans un jeu qui opte justement pour la destruction de ses concurrents. De quoi contribuer à rendre quasi nul l'intérêt du titre qui n'offre en plus pas la moindre sensation de vitesse. Degré de fun : zéro absolu.
Du point de vue de la réalisation, Paris-Marseille Racing : Destruction Madness a tout du jeu sorti sur PSOne il y a 5 ou 6 ans, et encore, un mauvais jeu. Si le pari était d'afficher un minimum de polygones à l'écran, recouverts de textures dont on n'est même pas vraiment certain qu'elles existent, le tout coloré avec un goût immodéré pour le style criard, c'est réussi. Quant aux bugs, il est vrai qu'ils sont relativement peu nombreux, pour un jeu Davilex, de là à dire qu'il n'y en a pas, rassurez-vous, le fossé est loin d'être franchi. C'est principalement la gestion du clipping et des collisions qui est touchée, avec des voitures qui rentrent à l'occasion dans les décors, entraînant parfois quelques blocages difficilement réversibles. Ouf, pendant un moment j'ai cru que les petits copains du nord avaient oublié de signer leur oeuvre.
- Graphismes6/20
Davilex fait des progrès, ils ont finalement changé de moteur pour leurs jeux, mais le résultat n'est guère plus brillant, avec un style Fisher Price toujours aussi prononcé et qui ne résulte pas d'un choix de design mais bien d'un niveau technique à décapiter les pissenlits.
- Jouabilité6/20
Quand bien même le jeu présenterait un réel intérêt, sa prise en main est si catastrophique qu'on ne s'en rendrait même pas compte. Entre des voitures qui virevoltent au moindre virage et des sensations de vitesse inexistantes, mon coeur balance.
- Durée de vie7/20
Comme c'est souvent le cas avec les Paris-Marseille Racing, la durée de vie n'est que de quelques heures et pour ce qui est de la rejouabilité hem, oui on s'est compris.
- Bande son7/20
Brrr, la bande-son façon techno-dance des années 90 fait vraiment froid dans le dos, l'étape suivante consisterait sans doute à nous faire écouter du Corona, Haddaway ou même du 2 Unlimited version Trance. Les effets sont à peine audibles. Une performance sonore dans la beaufitude.
- Scénario/
Fidèle aux habitudes, Paris-Marseille Racing est bel et bien un mauvais jeu, pourvu d'un gameplay transparent et d'une réalisation qui ferait mieux de l'être. Voilà qui ne surprendra personne, d'ailleurs on se demande pourquoi vous êtes venu lire ce test.