Fermement résolue à faire souffler un vent de fraîcheur sur le support GBA, l'équipe de Game Factory nous dévoile son nouveau titre destiné à un public de jeunes enfants. A la limite du jeu d'éveil, Les Bisounours nous entraîne dans un univers coloré et gentillet où les mauvais sentiments sont bannis.
Commencez par déposer vos armes et vos pensées impures à l'entrée de Bisouland, car elles n'ont pas leur place dans le monde merveilleux où vous allez avoir l'audace de pénétrer. Dans cette contrée lointaine, que certains disent même imaginaire (mais ce sont ces personnes pleines de méchanceté qui prétendent aussi que le Père Noël n'existe pas), vous allez faire la connaissance des Bisounours. La légende dit que ces gentilles créatures auraient été inspirées par nos fameux ours en peluches, mais en vérité, celles-ci ont existé bien avant l'apparition du premier doudou dans les familles. Certains osent d'ailleurs les comparer aux Zabars du Village dans les Nuages ou même aux Schtroumpfs à cause de l'éthymologie de leurs noms, mais les similitudes s'arrêtent là. En fait, vous allez voir que le quotidien des gentils Bisounours n'est finalement pas aussi passionnant que ce qu'on veut bien nous faire croire.
Le problème avec les jeux qui se destinent à un public de très jeunes enfants c'est qu'ils tombent systématiquement dans le piège du titre minimaliste et sans intérêt. On peut comprendre qu'il soit difficile de rendre un soft intéressant en ne proposant que des objectifs simplistes et accessibles aux moins de cinq ans, mais il y a toujours moyen de rendre tout ça plus riche qu'un jeu d'éveil. Avec Les Bisounours, Timmy, 4 ans, ne s'amusera pas plus qu'avec son jeu de construction, d'autant qu'il y a bien peu de chances qu'il connaisse la série animée. Le soft se résume en effet à une modeste compilation de mini-jeux, tous plus insipides les uns que les autres. Et pour couronner le tout, sur la douzaine d'épreuves qui vous est proposée, on retrouve presque toujours le même décor constitué de nuages sur un fond bleu, et le bouton A est généralement le seul à être mis à contribution. Quant aux objectifs, vous allez voir qu'ils n'ont rien de franchement passionnant.
Mais puisqu'un exemple concret vaut mieux qu'un long discours, jugez plutôt. Les Bisounours étant tous investis d'une mission personnelle, ils sont chacun la vedette d'un mini-jeu ayant pour but avoué de nous inculquer les valeurs de la gentillesse et de l'amitié. Dans un décor vide s'étalant sur deux écrans, Grosjojo joue à cache-cache avec ses congénères. Non loin de là, Groschéri se prend pour Cupidon et provoque des rencontres amoureuses entre les innocentes Tit'étoiles. Plus loin, Groschampion joue à la balle avec un ami, en faisant bien attention à ne pas lancer le ballon trop fort pour être sûr que son adversaire le lui renvoie. De son côté, Grosbisou fait du surf en glissant lentement sur les cumulo-nimbus. Arrêtons là cette énumération morbide, car il faut bien comprendre que toutes ces épreuves suintant la guimauve à plein nez ne durent généralement pas plus de quelques secondes. Pire encore, elles ne se terminent jamais vraiment et sont toutes accessibles dès le départ, le niveau de difficulté n'évoluant quasiment pas entre chaque stage. Autrement dit, le seul intérêt que l'on peut trouver à ce jeu se résume à son côté somnifère, idéal pour accélérer le processus d'endormissement des bambins turbulents. Ce qui n'est déjà pas si mal.
- Graphismes5/20
Ca ne commence pas trop mal jusqu'à ce qu'on s'aperçoive que les trois quarts des mini-jeux se déroulent dans le même décor. Après vérification dans la notice, il s'avère qu'un seul graphiste a planché sur la réalisation.
- Jouabilité5/20
Simpliste au possible, la jouabilité ne fait bien souvent intervenir qu'un seul bouton. Autant dire que même les nouveaux-nés n'auront aucune raison de s'emmêler les pinceaux. En contrepartie, les épreuves sont fades et totalement dénuées d'intérêt.
- Durée de vie2/20
Les douze activités proposées sont accessibles dès le départ, et il ne faut pas plus de quelques secondes pour faire le tour de chacune d'entre elles. La difficulté n'évolue quasiment pas au fil des stages, ce qui incite à y couper court très rapidement.
- Bande son2/20
On se croirait revenu à l'époque des jeux sur Gameboy monochrome. Les sonorités sont insupportables et les thèmes rengaines au possible.
- Scénario/
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Les Bisounours sont passés de mode, et la sortie de ce titre risque de passer complètement inaperçue auprès du jeune public. Ceux qui ont connu la série étant petits ne lui accorderont aujourd'hui plus un seul regard, et les jeunes enfants ne seront certainement pas séduits par les activités ennuyeuses de ces ours pelucheux. Dans le genre "jeu d'éveil pour les plus jeunes", tournez-vous plutôt vers la série des Hamtaro qui a le mérite de proposer un contenu beaucoup plus consistant et un capital sympathie au moins aussi fort.