Ce qu'il y a de bien avec Electronic Arts, c'est que lorsqu'il est question d'adapter une licence en jeu vidéo, aucun support n'est oublié. Sortant le même jour que les versions PC et consoles de salon, soit juste avant la diffusion du film dans les salles obscures, l'adaptation portable de Harry Potter et la Coupe de Feu nous dévoile tous ses secrets. Voyons tout de suite de quoi il s'agit.
Cela va faire maintenant près de quatre ans qu'Electronic Arts nous sert du Harry Potter sur nos machines de jeu, et jusqu'à présent, on ne peut pas dire qu'on ait eu à s'en plaindre. Sans aller jusqu'à faire preuve de génie, les équipes de développement ont su plus ou moins nous convaincre avec des titres intéressants et surtout variés, car souvent radicalement différents d'un support à l'autre. Pourquoi en parler ? Parce que ce qui est justement regrettable avec Harry Potter et la Coupe des Sorciers, c'est que l'on n'a droit qu'à deux titres différents en tout et pour tout. Le premier se décline à la fois sur PC, PS2, GameCube, Xbox et PSP, et le second sur DS et GBA. Qui plus est, les deux softs se ressemblent beaucoup dans la mesure où ils sont tout deux clairement orientés vers l'action pure, avec toutefois un brin de réflexion.
Partant du principe que le héros des oeuvres de J.K. Rowling n'est pas seul, mais soutenu par deux fidèles amis aussi dévoués que des mousquetaires ayant troqué leurs fleurets contre des baguettes magiques, les concepteurs du jeu ont imaginé un jeu qui repose sur une progression en trio. Ce que j'entends par là c'est que même si vous participez seul à l'aventure, le personnage que vous incarnez est presque toujours entouré de ses deux compagnons qui ne le lâchent pas d'une semelle. Un principe dont l'intérêt est évident sur l'autre version du jeu qui autorise le multijoueur, mais qui s'avère un peu moins justifié sur cette version portable. Car si l'on progresse bien en coopération avec les deux autres apprentis sorciers, ceux-ci sont contrôlés obligatoirement par l'intelligence artificielle du jeu. Les parties à deux joueurs sont en effet limitées à de simples épreuves annexes en marge de l'aventure principale, ce qui est un peu dommage. Cela dit, la progression en trio enrichit tout de même pas mal le déroulement du jeu, même si vos partenaires ne se risquent jamais à prendre la moindre initiative, histoire de ne pas vous mâcher tout le travail.
A l'instar des autres versions, l'épisode portable de la Coupe de Feu se focalise donc sur l'action en coopération, à cela près qu'ici la dimension beat'em all s'éclipse au profit des énigmes. Rien de bien sorcier toutefois, d'autant que les casse-tête sont souvent les mêmes tout au long du jeu, mais le fait est qu'on est constamment ralenti par une bûche à pousser, un pilier à déplacer ou un mécanisme à actionner. Reconnaissons d'ailleurs que le support se prête plutôt bien à ce genre de choses, et tout serait presque idyllique si l'IA ne venait pas saboter le bon déroulement de la progression. Comme la plupart des énigmes reposent sur l'union des forces de notre trio, une entente parfaite entre les différents protagonistes est indispensable. Pourtant, on relève ici le même genre de problèmes que sur la version PC et consoles de salon, à savoir que les personnages trouvent fréquemment le moyen de se coincer tous seuls dans le décor et ne répondent pas toujours quand on les appelle. Ce genre de bugs récurrents vous obligera parfois à passer par un reset, mais on se consolera en constatant que les checkpoints sont conservés même après avoir éteint le jeu, ce qui est suffisamment rare pour être souligné.
Je vous rassure, nous avons fait le tour des principales zones d'ombre du titre, et ce qui suit devrait vous prouver que le jeu est loin d'être dépourvu de bonnes idées. Le premier dilemme auquel vous serez confronté réside dans le choix de votre personnage. Un choix que vous devrez faire en connaissance de cause, sachant que les sortilèges d'Harry sont plus puissants que ceux de ses alliés, que Ron est en revanche plus rapide et qu'Hermione se révèle un peu plus endurante que les deux autres. Vous constaterez vite que ces caractéristiques ne sont pas vraiment déterminantes pour franchir les étapes, et qu'elles ne sont en aucune façon évolutives. Pour ce qui est des sorts, on peut dire que les développeurs ont fait en sorte de proposer un maniement qui soit le plus simple et le plus intuitif possible. Tous les sortilèges sont ainsi répartis sur seulement deux boutons, et leur nature est déterminée automatiquement en fonction des interactions possibles. On peut par exemple pousser des objets avec un Ventus, les faire léviter avec un Wingardium Leviosa, déverrouiller des coffres à l'aide d'un Alohomora ou encore étourdir une créature par le biais du sort Confundus. A cela s'ajoutent les sorts combinés qui s'activent lorsque les trois personnages utilisent un sortilège en même temps. Il suffit alors de leur faire signe pour qu'ils accourent pour vous prêter main forte.
Il reste tout de même un dernier point qui déçoit un peu dans le jeu, et qui découle du fait que les niveaux s'éternisent parfois inutilement en proposant continuellement les mêmes types d'énigmes à résoudre et les mêmes types d'ennemis à affronter. En contrepartie, quelques niveaux plus originaux viennent rompre l'ennui naissant, notamment à l'occasion du tournoi des Trois Sorciers et du Bal de Noël. De plus, en rencontrant certains PNJ au cours de l'aventure, on peut déverrouiller des mini-jeux qui deviennent ensuite accessibles directement depuis le menu principal. Plus anecdotiques, les cartes Universitas font office de bonus à collectionner pour nous obliger à recommencer moult fois les différents niveaux afin d'en découvrir tous les secrets. La plupart d'entre elles sont d'ailleurs entreposées dans la boutique des frères Weasley. Satisfaisante mais sans plus, cette version portable nous laissera une impression similaire à celle que nous a laissée la mouture PC et consoles de salon. On regrettera juste que Electronic Arts n'ait pas cherché à développer une version propre à chaque support, comme c'était le cas les autres années où l'on avait notamment eu droit à de sympathiques RPG.
- Graphismes14/20
La réalisation est très fine et riche en détails, et la perspective adoptée se prête bien à ce type de jeu. Animations et effets n'ont en revanche rien d'extraordinaire.
- Jouabilité13/20
Le gameplay est simplifié à l'extrême pour se mettre au service de l'action. Les énigmes ne sont vraiment pas compliquées, mais les niveaux traînent inutilement en longueur et on finit par s'ennuyer.
- Durée de vie12/20
L'aventure comporte seulement 11 niveaux, mais on est contraint d'y revenir souvent pour dénicher la plupart des bonus. Les mini-jeux sont relativement anecdotiques, tout comme les options du mode deux joueurs.
- Bande son13/20
Le soft profite d'une bonne ambiance sonore. Les bruitages sont soignés et les musiques agréables à l'oreille.
- Scénario13/20
L'histoire est résumée de façon très succincte, mais elle donne envie d'en savoir plus et respecte fidèle la trame du film, basée elle-même sur celle du quatrième livre de la série.
Conçu sur le même moule que la version proposée sur PC et consoles de salon, Harry Potter et la Coupe de Feu en version portable est un jeu d'action facile d'accès et saupoudré de réflexion. L'adaptation est réussie dans la mesure où elle permet de revivre les meilleurs passages du film, mais l'aventure est relativement courte et guère originale.