Plus fort que Conan, mieux habillé qu'un Snorky et accompagné par autre chose qu'une bande de chats cosmiques, Adam, prince d'Eternia vit actuellement une seconde jeunesse aux USA alors qu'en France, il reste le vieux souvenir d'enfance d'un grand blond musclé vêtu de collants roses. Et quand on voit ce He Man vidéoludique, on se dit que ça valait sans doute mieux.
Prenez garde amis nostalgiques, le présent jeu n'est pas une adaptation du vieux Musclor de notre prime jeunesse, mais celle d'une nouvelle série qui sévit actuellement outre-Atlantique. Bien sûr il se peut que vous ne connaissiez pas Musclor, je me dois alors de vous expliquer brièvement qui est ce héros trop bien coiffé. Faites donc la connaissance d'Adam, un jeune prince au brushing impeccable arborant une crinière blonde irréprochable et assumant pleinement son goût pour la musculation et les collants roses. Une sorte d'icône du mouvement gay des 80's tendance San Francisco si vous voulez. Un jour, on n'a jamais vraiment su pourquoi en fait, il fut pris d'une irrépressible envie de lever son glaive en criant "par le pouvoir du crâne ancestral", ce qui eut pour effet de le transformer en sosie de Conan le barbare, mais en mieux coiffé. Bien sûr, il aurait pu crier toutes sortes de choses comme par exemple "c'est à vous pour les lettres monsieur Shmidt", se métamorphosant alors en Laurent Romejko, ce qui du point de vue capillaire n'aurait pas changé grand-chose finalement.
Bref, Musclor dans la vie, il a une obsession, c'est défendre le crâne ancestral de l'infâme Skeletor, chose qu'il fait avec ses camarades, dont le Maître d'Armes, personnage affublé d'une moustache, elle aussi très San Francisco style. Accessoirement, Musclor a également un tigre, mais vu qu'il est absent du jeu on ne va pas s'en soucier. Bien, maintenant que tout le monde sait à peu près de quoi il retourne, soyez attentif parce que ça va aller très vite : ce titre est une plaie. Nous voilà face à un jeu d'action qui consiste à balancer des méchants coups de glaive dans des ennemis au design bien nase. Manipuler Musclor, c'est toute une expérience. Voilà bien l'un des personnages les plus lourdauds que nous ait livré l'industrie du jeu vidéo depuis des lustres. Ses déplacements sont lents et parfaitement dépourvus de la moindre précision, quant à ses attaques, elles semblent portées par une créature à deux doigts de se laisser entraîner par le poids de son arme. L'animation est pitoyable et le tout cumulé donne le sentiment de diriger un hydroglisseur. Mais il faut encore ajouter la touche finale à ce triste tableau, la gestion des collisions qui franchit les limites de la décence puisque les chocs vous atteignent sans vous toucher. Le passage de phases d'adresse devenant purement et simplement une absurdité sans nom puisque vous vous ferez écraser par un piston qui ne vous touchera même pas. Quand on a à supporter ce genre d'infamies, pour ne pas dire foutage de gueule, c'est simple, on ne veut même pas en voir plus. Rien d'étonnant à ce que Midas, spécialiste de ce genre d'arnaques, ait récupéré ce soft tombé des cartons d'un autre éditeur plus avisé.
- Graphismes8/20
5 ou 6 polygones qui se battent en duel à l'écran, des couleurs fadasses, des textures affreuses et des effets qui portent à rire, sans l'ombre d'un doute, He-Man est une laideur.
- Jouabilité5/20
La réaction est assez similaire chez toutes les personnes que j'ai vues prendre le pad : "ah ouais, quand même". Ben oui quand même, le personnage flotte, n'a aucune précision, tombe dans des trous sans marcher au bord, sa fait toucher par des objets distants, bouge de façon ridicule. Et faute de combos suffisantes, même les combats n'ont aucun intérêt.
- Durée de vie3/20
45 minutes. Après on devient dangereux pour son entourage.
- Bande son10/20
C'est curieux, mais je n'arrive même pas à me rappeler de la bande-son qui n'est ni agréable ni dérangeante. Juste anecdotique. On regrette tout de même l'absence du thème original.
- Scénario/
He-Man : Masters Of The Universe est sans conteste l'un des pires jeux que j'ai vu depuis un sacré moment. Il réussit l'exploit de devenir imbuvable en à peine quelques minutes de pratique et même sa licence, pourtant dotée d'un certain capital sympathie, n'y fait rien, on ne peut que le maudire.