Et c'est bien là l'un des principaux points forts du soft : son scénario. On se retrouve en effet plongé au coeur même de l'action grâce à une narration très au point mêlant scènes cinématiques et progression de l'histoire tout au long du jeu avec les dialogues entre les soldats de son groupe. Nous sommes au milieu de années 1980. Le joueur incarne une nouvelle recrue des troupes de l'OTAN et va devoir prouver sa valeur au cours de l'entraînement puis en opération réelle contre les soviétiques. Si au début, vous devrez suivre les ordres de vos supérieurs qui vous guideront et vous diront où aller et ce qu'il faut faire, peu à peu, ce sera à vous de prendre des initiatives et de trouver la meilleure façon d'arriver à accomplir les objectifs fixés.

Le réalisme est poussé très loin puisqu'on n'est pas là pour tirer sur tout ce qui bouge sans se soucier des conséquences. On vit la guerre comme si on y était. Cela s'explique par le fait que le jeu n'intègre pas seulement des phases d'action, contrairement à ce que l'on voit dans la plupart des FPS. Il n'hésite pas à abuser de séquences beaucoup plus passives, et que l'on pourrait presque prendre pour des longueurs si l'on ne prenait pas la peine de chercher au-delà. Tous ces déplacements sur des distances interminables, ces nombreux dialogues et ces cinématiques sont en effet nécessaires à la mise en place de l'histoire et de l'ambiance qui s'y rattache. Impossible de ne pas vivre l'action une fois plongé à l'intérieur, et de ne pas stresser comme si sa propre vie était en jeu. A chaque seconde, l'impression dominante est la hantise de la balle perdue qui mettra fin à la mission. Car dans Operation Flashpoint Elite, il ne suffit que d'une seule balle bien placée pour que vous passiez de vie à trépas. Une volonté délibérée des développeurs qui ont orienté leur jeu vers la simulation.

Muni de votre arme, de votre boussole et de votre carte, vous devez tenter d'accomplir des missions variées avec votre équipe dans des niveaux réellement immenses. Loin de ne proposer que des combats à pieds, le jeu vous permet aussi de conduire différents véhicules (Jeep, camion, hélicoptère...). Hélas, ces phases sont un peu décevantes car le pilotage est loin d'être intuitif. Utilisant les deux sticks de la manette, il faut un long moment pour s'habituer à leur maniement et on ne se fait jamais totalement aux réactions très bizarres des engins. Autre point sur lequel le jeu déçoit un peu : la gestion des collisions qui n'est pas au mieux. Par exemple, il arrive fréquemment qu'un gros camion se retrouve bloqué par une simple petite branche d'arbre comme s'il était face à un mur infranchissable. Le dernier reproche que l'on peut faire concerne les graphismes. Si la modélisation des soldats est plutôt bonne, il en est tout autrement des décors. Pauvres et aux textures peu flatteuses, ils nuisent à l'immersion du joueur.

Sur le contenu en revanche, on a du mal à trouver quelque chose à redire. En effet, Elite comprend non seulement la campagne d'Operation Flashpoint sur PC mais aussi celle de son add-on Resistance qui se déroule un peu avant les événements narrés dans la campagne de base. On y incarne Victor Troska, ancien soldat des forces spéciales qui va devoir prendre le commandement de la résistance pour lutter contre l'invasion de son île par les Soviétiques. Parfaitement complémentaires, les deux campagnes sont vraiment très différentes l'une de l'autre. La liberté d'action de celle de Resistance est encore plus développée et on peut parcourir de longues distances à pied ou avec des véhicules inédits. En dehors de ces deux campagnes, des missions solo indépendantes sont aussi présentes. Idéales pour faire une petite partie lorsqu'on ne dispose que de quelques minutes. Un mode multijoueur très riche répond également à l'appel. Celui-ci permet de jouer aussi bien en LAN que via le Xbox Live sur la cinquantaine de missions par défaut ou bien sur celles créées par les joueurs grâce à l'éditeur inclus. La durée de vie est donc vraiment très importante et on vous encourage vraiment à découvrir ce titre, qui, même s'il n'est pas très beau graphiquement, est bigrement intéressant.