F.C. Manager 2006, c'est l'histoire d'un éditeur performant dans un bon nombre de disciplines qui a un jour décidé de s'attaquer au football depuis sa plus complexe représentation : le management. C'est aussi l'histoire d'une équipe qui a pris confiance au fil des opus en proposant des moutures plutôt moyennes, mais sans réelle concurrence sur consoles, et qui parvenaient donc à séduire un bon nombre de joueurs ne possédant pas un PC pour goûter aux joies de la gestion footballistique. Seulement voilà, c'est aussi l'histoire d'un nouveau volet qui change de nom pour devenir F.C. Manager 2006 et nous propose une pâle copie manquant cruellement de finition et de profondeur pour manifester un quelconque intérêt dans l'esprit des fans du genre. Autant le dire tout de suite, si vous possédez un PC suffisamment bien configuré pour accueillir ce style de jeux, ne vous attardez pas sur ces versions PS2 et Xbox dont le contenu général est franchement décevant. Même si l'on ne s'arrête pas à la première impression négative laissée par le jeu et en gardant un maximum d'objectivité, on s'ennuie très rapidement dans des menus bordéliques au possible. C'est donc l'histoire d'un volet complètement raté...

Pour commencer, attardons-nous un petit peu sur la base de données contenue dans F.C. Manager 2006. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'on est assez limité dans notre choix puisque seuls 8 championnats sont proposés, ce qui est aujourd'hui très faible pour un jeu de management. De plus, Codemasters s'est arrêté aux frontières européennes avec les championnats d'Allemagne, Angleterre, Ecosse, Espagne, France, Italie, Pays-Bas et Portugal. Malgré le fait que l'on puisse diriger des équipes des niveaux inférieurs aux premières divisions (jusqu'au national pour la France), il est une nouvelle fois impossible de devenir sélectionneur national. Ce qui est quand même anormal pour un titre qui fut nommé Roger Lemerre : La Sélection Des Champions... Et là, on détourne gentiment notre attention des données du jeu en nous proposant de personnaliser son avatar afin que l'on puisse se voir sur le banc de touche de l'équipe dont on a pris la destinée en mains. C'est sympa, mais l'apparence de l'entraîneur passe franchement en second d'autant qu'on ne peut même pas ajuster son gabarit et que les animations le concernant sont systématiquement les mêmes, ultra répétitives après quelques matchs disputés. Enfin, en plus de s'occuper de la gestion de l'effectif et des tactiques de jeu, on peut choisir de prendre en charge ou non la gestion financière (qui inclut la négociation des contrats des joueurs, le recrutement des employés et la signature de contrats avec les sponsors figurant sur le maillot et les panneaux publicitaires) et l'entraînement (entraînements individuels et collectifs, essais de tactiques, soins des joueurs). Autant de tâches que l'on sera vite tenté de déléguer tant leur aspect est pénible et répétitif.

Le véritable point faible du jeu est la navigation proposée par l'interface. Il est franchement difficile de faire plus brouillon et moins bien organisé. On se retrouve dans une pagaille mémorable et la progression dans les menus devient un véritable calvaire. On utilise les touches L et R sur PS2 et les gâchettes sur Xbox pour se déplacer et on doit parcourir chaque onglet plusieurs dizaines de fois avant de se rappeler où il se trouve. Les fins tacticiens peineront un long moment avant de parvenir à établir un schéma de jeu proche de ce qu'ils aiment pratiquer puisque tout est mal positionné et les possibilités sont très limitées. On ne peut pas vraiment créer un style de jeu original ou une mentalité d'équipe particulière puisqu'on est très restreint dans notre champ d'action. Bref, en plus d'avoir un mal fou à trouver ce que l'on recherche, on n'a même pas la possibilité de faire adopter ses idées au collectif. L'interactivité avec les joueurs est absente, les dirigeants ne communiquent pas une seconde avec nous, ne réagissant jamais aux résultats que l'on obtient. En gros, le jeu est très impersonnel et quel que soit le club que l'on dirige, tout se passe à peu près toujours de la même manière, et c'est ennuyeux à mourir ! Alors bon, on se dit que tout va être rattrapé par l'animation en 3D des matchs et que l'on prendra du plaisir à voir évoluer nos poulains (qui ne suivent d'ailleurs absolument pas les schémas tactiques que l'on met en place). Mais là encore, rien n'est moins sûr...

Ce qui frappe le plus en disputant notre toute première rencontre, c'est la bande-son complètement foirée qui sest censée apporter un peu d'animation et de réalisme... Et pourtant, on a rarement entendu des cris de joie aussi peu naturels. Le public réagit par saccades puisqu'il sort de son silence soudainement pour hurler et se taire à nouveau 2 secondes plus tard. C'est franchement médiocre et d'un pénible incroyable ! Pour couronner le tout, Codemasters s'est amusé à inclure des rires moqueurs de supporters qui interviennent très souvent sans avoir un quelconque rapport avec l'action. Pour se rendre compte à quel point c'est mauvais, il faut avoir pu jouer à F.C. Manager 2006 car je vous promets que c'est plus ridicule encoreque ça en a l'air. Graphiquement, ce n'est pas horrible mais terriblement sinistre et monotone. Les joueurs ne ressemblent absolument pas aux vrais, les maillots sont aussi fades que ceux des années 20, et les animations sont sans cesse les mêmes. Malgré cela, les joueurs bougent plutôt bien mais leur placement sur le terrain est vraiment à revoir. Les plus justes à ce niveau sont les gardiens qui multiplient les bourdes et les errances de placement de sorte à ce qu'environ 2 buts sur 3 sont dus à des erreurs de leur part. En résumé, il faut oublier bien vite ce nouvel opus qui passe complètement à travers et qui est bien trop faible pour revendiquer un meilleur titre que celui de jeu annexe qui ne fera pas date.