Privés de film Spider-Man sur lequel s'appuyer, Vicarious Visions et Activision n'allaient tout de même pas laisser filer une fin d'année sans penser à l'araignée. Aussi, si l'inspiration ne vient pas du cinéma, il a fallu retourner la chercher à sa source, dans les comics. Plus précisément dans sa version Ultimate, sorte d'actualisation plus jeune et rythmée du Spider-Man des débuts.
Si Ultimate Spider-Man est effectivement la dernière version en date du comics de l'homme araignée, elle est étrangement celle qui parvient à capturer avec précision les éléments qui ont fait le succès de la série. A savoir un héros encore adolescent sur les épaules duquel pèse une énorme responsabilité. Bref, vous connaissez la chanson, de grands pouvoirs entraînent de grandes responsabilités. La différence avec le comics d'origine, on la trouve surtout dans le trait plus vif et nerveux ainsi que dans de tous petits détails qui permettent de resituer l'histoire dans une époque plus actuelle. Ainsi, Peter Parker n'est plus photographe pour un grand quotidien, mais webmaster pour un site internet. Des différences minimes qui apportent mine de rien un grand bol d'air frais au matériau de base. Concernant l'univers, peu de choses ont pourtant changé autour de Parker. On y retrouve naturellement la copine de toujours Mary-Jane, mais aussi les personnages emblématiques que sont Venom, Shocker ou Silver Sable. Le scénario du jeu tourne d'ailleurs autour de tout ce beau monde, et plus particulièrement autour du couple légendaire Spidey / Venom.
Dans cette cartouche, nous pourrons ainsi contrôler chacun des deux personnages dans des niveaux qui leur sont dédiés. Depuis le temps qu'il traîne sa toile sur consoles, on commence à connaître le gameplay inhérent au tisseur et à ce niveau, Ultimate Spider-Man n'apporte pas beaucoup de changement. Toujours aussi souple, Parker peut de nouveau grimper aux murs, frapper ses ennemis et même les immobiliser grâce à sa toile. Evidemment, il peut aussi se servir de son filin arachnide pour se balancer, tel un éléphant sorti d'une comptine pour enfants. Si les pouvoirs et les aptitudes restent inchangés le gameplay a tout de même la bonne idée d'abandonner les très décevantes phases de balades en ville pour se concentrer sur des niveaux traditionnels, sans extravagance et en vue de profil bien comme il faut. Le même traitement est réservé à Venom, cela dit, ce dernier hérite d'un gameplay sensiblement différent. Ceux qui connaissent le comics le savent bien, le costume de Venom a constamment besoin de se nourrir pour garder son hôte en vie. Dans le jeu, cela se traduit par un besoin d'assommer les ennemis pour les affaiblir avant de leur extraire le peu d'énergie qui leur reste. Plus musclés, les niveaux avec Venom demandent quand même un peu de finesse. Car en fonçant dans le tas sans réfléchir, on risque bien vite de perdre sa barre de vie. Les deux gameplays (celui de Spider-Man et celui de Venom) s'intègrent finalement bien au sein de la même cartouche et apportent un certain rythme au jeu, ce qui colle de plus très bien au sujet.
La réalisation est plutôt sympa sans pour autant nous en mettre plein la vue. On remarque surtout la qualité des animations qui rend largement honneur aux deux personnages principaux. Encore une fois, la souplesse du tisseur permet au personnage d'exécuter les plus folles acrobaties sans que l'on soit perdu au niveau des commandes. Le corps plus massif de son rival ne pose pas de problème non plus, sauf face à de trop nombreux malfrats. Dans ce cas-là, il devient délicat de contrôler le personnage avec précision. C'est aussi dans ces moments que le jeu montre ses limites en baissant sensiblement le framerate. Sachez tout de même que ces ralentissements ne sont pas vraiment dommageables sur le plaisir de jeu. Le seul gros reproche qu'on peut néanmoins formuler concerne la durée de vie. Avec seulement sept niveaux (chacun divisé en deux ou trois petites étapes), on a tôt fait de plier l'affaire et de voir défiler le générique de fin. Et vu qu'il n'y a rien à débloquer, le taux de rejouabilité ne monte pas bien haut. Dommage, car à part ce point, c'est du tout bon pour cette cuvée GBA de Spider-Man.
- Graphismes13/20
Les animations bien classes des héros permettent d'oublier la relative tristesse des décors. Certains manquent en effet de profondeur et de détails. Cela permet cependant une meilleure visualisation de l'écran de jeu. Les images fixes entre les niveaux reprennent quant à elles le design de la BD, à savoir un Spider-Man plus dynamique et plus jeune que ce qu'on a l'habitude de voir.
- Jouabilité15/20
Ultimate Spider-Man ne souffre d'aucun vrai défaut de jouabilité. Les deux gameplays distincts permettent même de varier les plaisirs entre le tisseur et son alter ego Venom. On passe de l'un à l'autre sans mal en prenant même un malin plaisir à s'occuper des ennemis lorsqu'on endosse le costume maléfique.
- Durée de vie11/20
Le jeu est un poil court avec seulement sept niveaux à traverser. La difficulté n'étant pas très élevée, on arrive donc vite au bout sans aucune récompense puisqu'il n'y a rien à débloquer.
- Bande son11/20
Entre les "Héhé !" lancés par chaque ennemi lorsqu'ils vous voient et les thèmes musicaux pas forcément entraînants, on n'est pas vraiment gâtés. Cela dit, la bande-son reste dans la moyenne des productions Gameboy Advance.
- Scénario/
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Malgré une durée de vie un peu courte, Ultimate Spider-Man s'en sort très bien sur GBA. Comme sur les autres versions, l'atout principal demeure la possibilité d'incarner à tour de rôle Spidey et Venom avec du coup deux gameplays sensiblement différents. On virevolte avec le premier, on frappe avec le second. La réalisation s'inscrit dans la charte Ultimate instaurée par Marvel : elle se montre plus nerveuse que par le passé et peut-être aussi plus réussie.