Alors que Sébastien Loeb vient d'être sacré champion du monde WRC pour la seconde année consécutive, le titre qu'il a déjà parrainé à 2 reprises sur PS2 débarque sur PSP avec l'objectif d'avoir la même réussite que son aîné. Face à un Colin McRae en manque d'inspiration, le jeu de rallye de Sony compte bien prendre l'ascendant grâce à son gameplay orienté simulation et à sa base de données sans faille.
Série présente depuis plusieurs années sur PS2, WRC arrive donc comme on aurait pu l'attendre sur PSP afin de se mêler à la lutte qui va l'opposer à son concurrent direct Colin McRae Rally 2005. Ne misant pas sur le même gameplay et proposant une approche différente de la conduite, il est clair que ceux qui ont aimé le jeu parrainé par le pilote écossais auront du mal à adhérer à ce nouveau WRC. Comme sur PS2, le premier point fort de celui-ci est la présence de toutes les licences officielles du championnat du monde des rallyes 2005. On retrouve donc les 6 écuries engagées (Citroën, Ford, Mitsubishi, Peugeot, Skoda et Subaru) composées d'un total de 15 pilotes (dont les français Loeb, Panizzi et Sarrazin) avec une actualisation des transferts d'inter-saison que nous n'avions pas constaté dans la version preview. A cela s'ajoute le calendrier du WRC proposant les 16 rallyes (incluant spéciales et super-spéciales) qui ont eu lieu cette année, ce qui propulse d'emblée le jeu loin devant la maigre base de données de son rival qui n'incluait que très peu de tracés et des voitures non officielles. Autrement dit, tout est réuni pour un maximum de réalisme que les fans de la discipline sauront apprécier.
En ce qui concerne les modes de jeu, le titre de Sony ne fait pas dans l'originalité. On retrouve le rallye rapide (vous proposant au hasard un tracé et une voiture), le rallye simple, le contre-la-montre, le championnat et le multijoueur. Ce dernier nous permet de jouer en LAN à travers des contre-la-montre, des rallyes ou même des championnats. 4 niveaux de difficulté sont disponibles au début du jeu : novice, professionnel, expert, extrême. C'est là que les premiers gros défauts du jeu apparaissent puisque les options ne nous permettent de régler que très peu de paramètres. Le pire est que l'aide au pilotage est activée automatiquement pour les 2 premiers niveaux de difficultés et qu'il est impossible de l'enlever, on se retrouve donc réduit à accélérer sans se soucier du freinage, sauf dans les épingles ou les virages serrés. Mais ce n'est pas tout puisqu'on ne peut effectuer aucun réglage sur la voiture entre les spéciales des rallyes (en novice et professionnel en tout cas). Idem pour le contre-la-montre ou les rallyes simples. Impossible donc d'essayer de personnaliser les réglages en fonction de son pilotage ou de la surface. Cela est incontestablement un manque énorme que les amateurs de simulation vont regretter, sachant que le principal intérêt d'un championnat est de jouer sur les modifications au garage pour optimiser le comportement de son véhicule et parvenir ainsi à décrocher les meilleurs temps possibles.
Au niveau des sensations de pilotage, on est soulagé de voir que les errances relevées dans la preview ont été corrigées. Le comportement de la voiture est donc bien plus réaliste, celle-ci réagissant au moindre dénivelé des tracés sinueux. Même si la voiture ne fait pas assez corps avec la piste et a tendance à tanguer d'un côté à l'autre de la route, on constate qu'il est plus aisé de rectifier des trajectoires et d'user du braquage/contre-braquage pour passer au mieux les virages annoncés par le copilote. Copilote qui souffre par moment d'une faible réactivité pouvant vous jouer des tours, notamment à l'approche d'épingles ou de virages à 90 degrés où il annonce la difficulté de ceux-là 100 fois trop tard. Bien souvent, l'utilisation du frein à main n'y changera rien et on se retrouvera catapulté contre un rocher ou à mille lieux de la piste. Justement, parlons des accidents. La modélisation des dégâts est franchement réussie et le moindre choc aura une répercussion sur la carrosserie de votre bolide, avec une progression sympathique dans la dégradation des vitres, feux et pare-chocs. La salissure est également fort bien reproduite, que vous rouliez sur la terre sèche du rallye d'Australie, dans l'épaisse neige suédoise ou dans la boue provoquée par les averses de pluie. Seulement là encore, même si les dégâts agissent sur le comportement de la voiture durant la course, ce ne sera plus le cas pour la spéciale suivante car elle sera remise à neuf puisqu'on ne passe pas par le stand de réparation. Enfin, petit détail aberrant, la marche arrière peut atteindre plus de 100 km/h avec une accélération de 0 à 100 bien supérieure à celle obtenue en marche avant, inconcevable !
Le point majeur du jeu où il difficile d'y avoir quelque chose à redire est la réalisation graphique. Elle est en effet de très bonne facture si on met de côté la présence de clipping dans les décors de second plan et d'arrière-plan. Malgré la projection quasi constante de poussière et les nombreux effets de lumières, aucun ralentissement n'est à déplorer. Les reflets aperçus sur le dessus de la voiture sont superbes et celles-ci sont plus fidèles que jamais aux bolides conduits par les véritables pilotes. La bande-son quant à elle nous donne une impression mitigée. D'un côté, on est heureux de voir que chaque moteur a une sonorité différente mais d'un autre, on est surpris par le bruit provoqué par le freinage ou la décélération, donnant l'impression que la voiture est en roue libre et que le moteur ne tourne plus. Le nombre de musiques proposées est également très faible, découlant sur une impression de déjà-vu et une lassitude grandissante au fil des courses. Ce que l'on peut retenir de ce WRC, c'est que là où Colin McRae a échoué, il réussi mais malheureusement la réciproque est également valable. Loin d'être parfaite par son manque d'options et quelques détails dérageants, la simulation de Sony propose tout de même un gameplay attrayant et accessible pour tous, ce qui est la première chose que l'on demande à un jeu de rallye.
- Graphismes16/20
La puissance graphique de la PSP permet à WRC d'être un des plus beaux jeux de voitures de la console. Malgré un léger aliasing sur les voitures et la présence de clipping au second plan, on est devant une très belle réalisation qui n'a rien laissé au hasard, jouant un maximum sur les détails qui accompagnent un rallye.
- Jouabilité14/20
A la fois axée sur la simulation et accessible aux novices, le gameplay permet à chacun de s'y retrouver. Les initiés pesteront en revanche contre les aides au pilotage de certains niveaux de difficulté qu'il n'est pas possible de désactiver. L'IA étant d'un bon niveau, il faut avant tout tenter de rester sur la piste si l'on veut avoir une chance de truster les premières places.
- Durée de vie13/20
Toutes les équipes, pilotes et tracés du championnat du monde des rallyes 2005 sont au rendez-vous. En revanche, l'absence de réglages nuit énormément à la crédibilité de l'aspect simulation du jeu. Le peu d'options paramétrables fait que l'on a le sentiment de ne pas avoir beaucoup de choix et de possibilités au moment d'attaquer une course, vraiment dommage ! Enfin, l'absence du mode carrière fait également cruellement défaut à cet opus.
- Bande son14/20
Sans être mauvaise, la bande-son est à revoir sur certains détails, notamment au niveau des moteurs de chacune des voitures. Peu de musiques sont proposées, mais ce n'est pas vraiment dérangeant sachant qu'aucune musique ne peut remplacer le rugissement d'un moteur de 300 chevaux.
- Scénario/
WRC est un paradoxe à lui tout seul. Vraiment performant au niveau du gameplay et de sa base de données, il est plus que décevant en ce qui concerne ce qui entoure un rallye et l'absence de certains réglages en est le parfait exemple. Proposant une conduite séduisante et technique sans être inabordable, il avait pourtant tout pour s'imposer largement. Si vous ne pouvez pas vous offrir WRC et Colin McRae, il vous faudra faire un choix qui passera par l'impasse sur certains détails importants d'un jeu de rallye.