Conçu à l'abri des regards dans le cadre chaleureux des studios de Kando, jeune société de développement française, Rebel Raiders : Operation Nighthawk est un jeu d'action aérien dans la lignée des Ace Combat. S'inspirant également de la fameuse série des Star Wars Rogue Squadron à certains égards, Rebel Raiders est-il une bonne surprise ou une cruelle déception ? La réponse tout de suite.
Le point de départ de Rebel Raiders, même s'il se situe dans un lieu et à une époque inconnus, n'est pas si éloigné de nos conflits militaires contemporains. Désireux de donner au titre une atmosphère plus grandiose et plus épique que celle qui caractérise nos guerres modernes, les développeurs ont tout de même tenu à injecter dans leur jeu un certain nombre d'ingrédients tout droit issus de films de science-fiction. Le résultat n'est hélas pas de la même veine qu'un Rogue Leader, la faute à une ambiance inexistante, un scénario anecdotique et un gameplay inefficace. Tant qu'à être brutal, n'y allons pas par quatre chemins : Rebel Raiders est un jeu truffé de défauts. Non content d'être moche et non immersif, il comporte tout ce qu'on ne voudrait plus voir dans un jeu d'action aérien orienté arcade, et plus encore.
Comme dit précédemment, le scénario ne mérite aucunement qu'on s'y attarde dans la mesure où les quelques phases de dialogue entre les pilotes en cours de missions ne servent qu'à vous indiquer vos nouveaux objectifs, et ne contribuent en rien à mettre la pression. Vous incarnez un pilote surdoué et tête brûlée qui occupe la place de leader dans l'escadrille Ghost, et c'est tout ce que vous avez besoin de savoir. Le seul point sympathique qui ressort du background réside dans le caractère borné du héros qui n'en fait qu'à sa tête, au grand dam de ses supérieurs. Si l'idée est intéressante, elle implique aussi que vous vous retrouverez souvent seul à faire du zèle dans les pires situations, alors qu'intérieurement vous ne rêvez que de retourner à la base pour clore la mission et pouvoir sauvegarder. Il faut dire que le soft étonne et agace surtout par ses niveaux à rallonge qui s'éternisent sans aucun checkpoint à l'horizon. Rien n'est insurmontable heureusement, mais il est frustrant de devoir recommencer une mission entière à deux doigts de la fin. Notez que la campagne solo n'est pas particulièrement courte, ce qui serait une bonne chose si le titre proposait par ailleurs d'autres activités.
Vous ne trouverez en effet qu'un seul mode de jeu dans Rebel raiders, et aucun multijoueur n'est proposé. Chaque chapitre de la campagne solo comporte plusieurs missions, et chacune d'elles peut donner lieu à un certain nombre de challenges optionnels à réussir pour débloquer des avions supplémentaires. La difficulté s'en retrouve alors grandement modifiée de par les conditions imposées par ces défis réservés aux meilleurs. La plupart du temps, vous commencerez le niveau avec un avion endommagé et l'obligation d'utiliser un arsenal précis avec des munitions limitées. Vous aurez compris que le caractère arcade de Rebel Raiders est poussé à son paroxysme le reste du temps, puisque vous êtes libre de recharger à l'infini vos munitions. Autant dire qu'il est inutile d'économiser ses tirs, et que l'on use et abuse des missiles et autres armes lourdes pour éliminer le plus misérable de ses adversaires. On dispose même d'une attaque spéciale permettant d'envoyer une salve de six missiles sur une cible mise en joue suffisamment longtemps dans son viseur. Ceci m'amène à préciser que Rebel Raiders ne propose qu'une seule vue jouable, externe qui plus est. Oubliez donc tout de suite l'idée de piloter en vue cockpit car ça n'est pas autorisé, du moins sur les divers appareils disponibles en début de campagne. Des avions, vous en gagnerez petit à petit en réussissant les challenges bonus relatifs à telle ou telle mission, sachant qu'il y en a 22 au total répartis en 4 classes d'appareils.
Si les premières phases de jeu paraissent plutôt sympathiques, il ne faut guère plus de quelques missions pour constater à quel point le jeu peine à se renouveler. Les objectifs sont d'une platitude et d'un classicisme exacerbés, et on se retrouve à faire tout le temps la même chose, à savoir éliminer chasseurs, tourelles et bombardiers jusqu'à l'éradication totale. Les premières lourdeurs du gameplay se font d'ailleurs très vite sentir. Une fois sur deux, les tirs des bombardiers ne sont même pas dans la trajectoire de leurs tourelles, ce qui vous oblige à effectuer des manoeuvres d'esquives de façon complètement aléatoire pour leur échapper. Au final, on constate avec dépit que la manière brute est souvent la meilleure des solutions pour s'en sortir, étant donné que l'appareil est capable de subir énormément de dégâts avant d'exploser. En parlant de ça, vous serez peut-être surpris de voir que votre avion rebondit à chaque collision, aussi bien contre les vaisseaux ennemis que contre le relief des environnements. Du coup, les phases en rase-mottes ne mettent absolument pas la pression, étant donné que les risques de crash sont tout bonnement inexistants. Pourtant, même un jeu d'action aérien typé arcade doit pouvoir offrir de bonnes sensations, la preuve avec Rogue Leader. Il m'est même arrivé de me retrouver coincée contre l'aile d'un croiseur et de voir mon appareil rebondir dessus sans pouvoir se dégager. Simplifié à l'extrême, le gameplay accuse ainsi de grosses lacunes, notamment en termes de précision. Au final, on ne s'amuse à aucun moment et les souvenirs nostalgiques des heures passées sur un bon Rogue Leader remontent à la surface de notre esprit embrumé par tant de médiocrité.
- Graphismes9/20
La réalisation de Rebel Raiders est à l'image du reste du jeu, à savoir franchement médiocre. Même de loin, les textures utilisées pour dépeindre les environnements passent mal, d'autant plus que ces derniers sont bien trop peu nombreux. L'interface ne comporte ni map, ni radar, et une seule vue est proposée.
- Jouabilité8/20
Même avec son gameplay orienté arcade, Rebel Raiders se devait d'offrir un minimum de sensations. Celles-ci sont finalement inexistantes à cause du comportement irréaliste de l'appareil et de l'absence de crashs. Le seul moyen de mourir est de rebondir contre les obstacles jusqu'à ce que les dommages soient suffisants pour provoquer l'explosion de l'avion. Qui plus est, les missions sont rébarbatives et les objectifs manquent cruellement de pertinence.
- Durée de vie13/20
Le jeu comporte 4 chapitres principaux divisés en 16 missions, avec pour chacune des défis optionnels garantissant une durée de vie plutôt correcte. Dommage que la campagne solo soit le seul mode de jeu disponible, et que l'on ne trouve aucun multijoueur.
- Bande son9/20
Quelques musiques sympa qui tentent d'insuffler quelque chose d'épique au jeu mais sans succès. L'ambiance sonore est de toute façon trop morne pour sortir le joueur de sa torpeur.
- Scénario7/20
L'histoire est sans intérêt et les dialogues n'apportent rien aux missions en termes d'ambiance. Les ailiers ne sont d'ailleurs là que pour faire beau, tant leur efficacité frôle le zéro absolu.
En poussant presque trop loin l'orientation arcade de son titre, Kando en a oublié d'insuffler les composantes nécessaires à l'élaboration de vraies sensations de jeu. Même les phases de vol en rase-mottes ne génèrent aucune appréhension puisque le crash n'est jamais à craindre. De toute façon, les missions sont rébarbatives et le gameplay beaucoup trop imprécis pour y trouver un quelconque intérêt.