Troisième volet de la série des Trainz, l'opus 2006 ne sera pas trop gêné par la concurrence car c'est en effet l'une des seules simulations de chemin de fer existante qui permet aussi bien de conduire des locomotives que de faire ses propres cartes. Certes, il y a bien l'excellent Train Simulator de Microsoft, mais celui-ci étant paru en 2001, il commence à vieillir sérieusement. Est-ce pour autant une raison de commercialiser un jeu dans la précipitation ? Car c'est un peu le sentiment que l'on a en jouant à Trainz Railroad Simulator 2006 qui semble ne pas avoir été terminé.
Si l'opus 2004 de Trainz Railroad Simulator avait amené un flot de nouveautés comparé à son prédécesseur (Trainz), les changements de l'opus 2006 sont beaucoup moins nombreux. En fait, c'est bien simple, hormis un petit lifting graphique, on croirait presque que l'on joue au même jeu. Alors oui, c'est un peu plus beau (pas de quoi cependant fouetter un chat), oui, on peut désormais voir l'intérieur des voitures et plus seulement celui des locomotives, mais bon, il ne faut pas rêver, la qualité de modélisation est nettement inférieure à ce qu'on peut voir dans les simulations aériennes. Petit regret aussi concernant le plan graphique : on ne voit pas les gens monter dans le train. En fait, s'il y a bien des personnes sur les quais, ils ne font que disparaître progressivement lorsque votre train est arrêté en gare. Une petite animation pour montrer qu'ils pénètrent dans les voitures aurait beaucoup fait pour le réalisme d'ensemble.
Mais le plus gros regret que l'on peut avoir au regard de la version master que nous avons utilisée pour le test (quasi-identique à la version que vous trouverez en magasin hormis le fait qu'elle était en anglais alors que le jeu sera bien traduit en français) c'est que comme dans la version preview, de nombreux bugs subsistaient. Bon, on ne l'avait pas signalé auparavant puisque c'est assez courant que les bugs soient corrigés en fin de développement, mais là, ils ne l'ont pas été. Si bien que l'on se retrouve avec un jeu notoirement instable, surtout lorsqu'on essai d'entrer dans les voitures pour voir leur intérieur et que le jeu plante tout simplement pour nous imposer un joli retour Windows. Les bugs graphiques sont aussi de la partie avec des intérieurs de locomotives transparents qui laissent apparaître les rails et diverses autres joyeusetés du genre. Alors oui, on sait bien qu'Auran est connu pour son suivi de qualité et corrige les bugs par le biais de patches, mais on était tout de même en droit d'attendre un jeu finalisé puisque ce n'est tout de même pas leur premier titre et que les expériences passées auraient du leur servir.
Ne soyons cependant pas trop mauvaise langue, car de petits plus sont tout de même présents dans ce cru 2006. Le plus visible est certainement la nouvelle fonction CMP (Content Manager Plus). Celle-ci regroupe dans une seule et même interface tout le contenu supplémentaire qui sera progressivement disponible au fil des mois comme les textures, les objets, les scénarios, les trains... Elle permet même d'uploader vos propres créations pour les rendre disponibles aux yeux du monde. Une innovation intéressante car elle nous évitera de faire la chasse au contenu sur les sites de fans. La durée de vie du jeu s'en trouve naturellement boostée et pour ma part, j'attends tout particulièrement qu'un fan se décide à modéliser les nouveaux TER et les trains Corail Teoz parce que le contenu de base manque un peu de trains français (et de lignes françaises aussi d'ailleurs). Visiblement, les développeurs comptent un peu trop sur la communauté (il est vrai déjà établie) pour apporter du contenu. Au final donc, ce cru 2006 est une petite déception. Pas mauvais en soi, le jeu est néanmoins sorti certainement un peu tôt : mal finalisé et aux innovations un peu limitées, il témoigne d'un certain essoufflement de la série. Alors s'il vous plaît, messieurs de chez Auran, si vous décidez de donner une suite à ce titre, essayez cette fois d'apporter plus de nouveautés - une refonte de l'interface, une encyclopédie plus complète et des bulles d'aides pour guider le joueur dans la découverte des locomotives ne seraient pas de trop.
- Graphismes13/20
Malgré les quelques améliorations au niveau graphique, la réalisation n'est pas formidable. On était par exemple en droit d'attendre un jeu dépourvu de bugs graphiques et une meilleure modélisation de l'intérieur des locomotives et des voitures.
- Jouabilité12/20
Très proche de l'opus 2004, la prise en main de Trainz Railroad Simulator 2006 réclame beaucoup de patience pour être maîtrisée. On déplore que la fonction de chaque levier et bouton ne soit pas expliquée via des bulles d'aides et que le jeu ne soit pas plus stable.
- Durée de vie14/20
C'est peut-être sur ce point que la différence avec l'opus 2004 se fait le plus sentir. En effet, les scénarios sont plus nombreux qu'avant et la nouvelle fonction CMP permet de télécharger en quelques clics du contenu supplémentaire.
- Bande son14/20
Très semblable à l'opus 2004 : des bruits de moteurs, de roulements, des annonces dans les gares, la bande-son manque cependant d'effets environnementaux (oiseaux, bus, camions...).
- Scénario/
Loin d'être une révolution comparé au 2004, Trainz Railroad Simulator 2006 laisse en plus un goût d'inachevé. Bon d'accord, Auran est connu pour son suivi de qualité et pour proposer des patches, mais ce n'est pas une raison pour sortir la version finale précipitamment ! En effet, les bugs graphiques ou, plus grave, les scénarios qui plantent et les retours Windows ne sont pas rares ce qui hypothèque grandement le plaisir que l'on aurait pu prendre en jouant. Plaisir déjà écorné par l'absence d'amélioration de l'interface. Un jeu qui risque donc de rebuter les novices et qui, de fait, le réserve à un public d'initiés qui n'a pas peur de l'aspect austère et des problèmes d'instabilités.