Le jeune studio Mindware basé à Prague, en république Tchèque, est sur le point de sortir son premier soft : Cold War. Véritable jeu d'infiltration, ce titre se déroule à une époque assez peu abordée par les jeux vidéo : celle de la guerre froide entre les Etats-Unis et l'URSS.
En effet, si l'on croule véritablement sous les jeux traitant de la Seconde Guerre Mondiale, on ne peut pas dire que la Guerre Froide ait beaucoup inspiré les développeurs ces temps-ci. Certes, ce conflit larvé est largement moins spectaculaire qu'un bon gros débarquement mais tout de même, il y a matière à faire quelque chose, surtout dans le domaine du jeu d'infiltration vu les nombreuses affaires d'espionnage qui ont émaillé ces nombreuses années troubles. Cold War nous transporte en plein milieu des années 1980. On y incarne Matt Carter, un journaliste indépendant venu à Moscou pour couvrir un événement banal. Mais quelques heures après son arrivée dans la capitale, il est arrêté et jeté dans une prison politique, accusé de tentative d'attentat contre Gorbatchev. Vous comprenez tout de suite quelle sera votre première mission : vous échapper. Et ce n'est pas tout car il faudra ensuite mettre fin à une conspiration visant à renverser le gouvernement russe.
La scénario est plutôt bien ficelé et notre reporter rencontrera quelques soutiens tout au long de l'aventure mais aussi et surtout de nombreux adversaires : forces spéciales, gardes de tous bords... Bien évidemment, comme Cold War est un jeu d'infiltration, la méthode du rentre-dedans (qualifiée aussi de "je tue tout le monde pour avancer") est vouée à l'échec. Là, c'est la discrétion qui prime. On dispose d'ailleurs d'assez peu d'armes et de munitions. Celles-ci doivent donc être réservées à des cas bien précis. Mieux vaut privilégier une approche plus discrète et passer dans le dos des adversaires pour les neutraliser. Hélas, dans la version non définitive que nous avons pu essayer, il restait encore quelques problèmes au niveau de l'intelligence artificielle qui était loin d'être efficace dans toutes les situations. Ainsi, certains gardes semblent être sourds et ne réagissent absolument pas lorsqu'ils entendent un coup de feu. Plus grave, lorsqu'ils entendent effectivement un bruit, ils tendent l'oreille et prononcent quelques mots du genre "qui est là ?" mais reprennent très vite leur poste sans pousser plus loin leurs investigations.
Ces problèmes d'IA sont d'autant plus dommageables que le jeu a par ailleurs des atouts. Ainsi, il est possible d'accomplir ses objectifs de différentes manières, mais aussi de combiner des éléments du jeu pour créer des armes et des pièges. Comparé à la série des Splinter Cell cependant, Cold War ne fait pas le poids et pas seulement à cause des quelques problèmes d'IA mais aussi du point de vue du gameplay qui s'avère être plus lent et poussif (le nombre de mouvements étant nettement plus limité). Cette version preview dispose en outre d'animations loin d'être convaincantes : il faut voir notre Matt Carter donner un coup de poing à un garde et l'assommer pour s'apercevoir que décidément la décomposition des mouvements est loin d'être une des qualités du jeu. Autre différence avec le dernier Splinter Cell : Cold War ne dispose pas d'un mode multijoueur et se concentre uniquement sur le solo. Au final, même s'il paraît évident que le titre de Dreamcatcher n'arrivera pas à titiller le grand Sam Fisher, il pourrait tout de même s'avérer bien meilleur que la déplorable tentative d'infiltration de Jowood dans ce genre de jeu nommée Gorki Zero.