S'il y a parmi vous des collectionneurs de jeux de courses, la sortie de la PSP risque d'être un pont d'or pour que votre ludothèque soit plus complète que jamais. En ce jour de sortie européenne de la console portable, ce ne sont pas moins de huit titres du genre qui font surface. Au milieu de cette grande variété, intéressons-nous de plus près à la seule vraie simulation, Toca Race Driver 2. Fortement inspiré par la version disponible sur PS2, ce nouvel opus de chez Codemasters semble disposer d'un grand nombre d'atouts pour réussir à percer dans cette horde de jeux de courses.
Alors que le tout premier opus de la série des Toca était entièrement basé sur les courses de grand tourisme, au fil du temps et de leurs succès, chacun des titres est devenu un peu plus complet. Complet, c'est bel et bien le premier qualificatif qui nous vient à l'esprit en s'essayant aux diverses épreuves de conduites proposées par le petit dernier de la famille. Il est clair que de nos jours, les jeux se finissant assez rapidement, une telle diversité devient un atout inestimable aux yeux des joueurs dont l'objectif reste de se divertir sans se lasser. Rarement un titre aura su regrouper autant de styles de pilotage, des plus capricieux aux plus instinctifs en passant par des courses uniques comme la Formule Ford ou le Super Truck Racing. Au delà du fait que l'on ne risque pas de s'ennuyer, il faut se remettre en question à chaque course car la façon de guider son bolide variant terriblement, un temps d'adaptation durant quelques tours est obligatoire, donnant une réelle impression de dépaysement. Le réalisme des courses orientées vers la simulation fait que c'est le pilote fougueux, téméraire et adroit qui sommeille en vous qui se devra de jaillir afin d'enchaîner les défis proposés tout au long du mode carrière. Ce travail de longue haleine vous permettra peut-être de devenir le pilote le plus connu et respecté du circuit.
Le nombre de disciplines représentées est donc impressionnant puisque 15 catégories différentes satisferont tous les types de pilotage. Grand Tourisme, DTM, Rally Cross, Formule Ford, Super Truck, Stock Car, Mustang, Indy, Jaguar sont quelques-unes des compétitions que l'on a le plaisir de retrouver tout au long du jeu. Le tout se répartit en 30 championnats sur une cinquantaine de circuits parmi lesquels des tracés très connus des amateurs comme Laguna Seca ou le Nürburgring. Beaucoup de challenges vous attendent donc dans une aventure plutôt longue puisqu'entre le mode carrière et les nombreuses possibilités de courses, seul ou à plusieurs, vous pouvez compter sur de nombreuses heures avant d'avoir parcouru le titre en long, en large et en travers. Cela n'est pas tout puisque l'on peut paramétrer entièrement les réglages de sa monture dans un menu qui s'avère plutôt restreint mais accessible à tous. Même les néophytes n'aimant pas passer trop de temps à ajuster chaque petit point permettant de gagner de précieuses secondes pourront rapidement choisir la façon dont ils veulent que leur bolide réponde aux commandes. Au menu, longueur des rapports, tenue de route, suspensions, aérodynamisme, anti-roulis, choix des pneus et équilibrage du freinage. Le principal y est mais il est sûr que ceux qui ont l'habitude d'un Gran Turismo trouveront tout ceci bien succinct.
Outre le mode carrière, les modes course simple et contre-la-montre vous permettent de vous perfectionner et de débloquer de nouveaux circuits. Au total, ce sont plus de 200 courses qu'il faut remporter pour voir le bout du soft. Mais le réel intérêt est le mode carrière qui débute dès lors que vous allumez votre PSP. Vous êtes alors soudainement lancé au milieu d'une course où votre directeur d'écurie tente de vous initier aux bases du pilotage de Toca. Une fois les quelques hectomètres parcourus, une cinématique prend le relais, et c'est là que l'on peut admirer les grandes capacités techniques de la console. D'une superbe fluidité et d'un rendu vraiment étonnant, elles ne sont pas très loin d'égaler celles que la PS2 produite pour le même titre. Puis, au fil des courses, vous comprendrez que votre écurie est particulièrement fauchée et que seules vos victoires et performances notables peuvent aider à remonter cette situation financière délicate. Des primes sont attribuées à chaque bonne place obtenue et si vos résultats ne sont pas à la hauteur des attentes de votre patron, il vous faut recommencer jusqu'à obtenir la position souhaitée. A ce niveau là, on sera déçu de voir que l'on peut recommencer les courses autant de fois qu'on le souhaite et qu'une situation mal engagée peut rapidement être remise à zéro, ce qui diminue l'aspect réaliste du jeu.
Le pilotage est donc au final assez technique et rester sur la route est plus difficile qu'il n'y paraît. Si les fans seront comblés, les débutants les moins acharnés auront bien du mal à accrocher. Le dosage est essentiel et en fonction de la voiture que l'on conduit, il faut savoir s'adapter rapidement pour ne pas être ridicule. Ainsi, les moteurs à propulsion demanderont une grande patience au niveau de l'accélération et de l'utilisation du freinage en ligne. Comme les courtes glissades dans l'herbe ne sont pas trop préjudiciables, les petits malins auront tendance à couper tout droit au milieu d'une chicane mais verront leur voiture tourner subitement sur elle même. Cela est une façon de décourager les tricheurs autrement que par des pénalités de temps. Quatre caméras sont disponibles : vue basique, vue intérieure, vue du capot et vue à ras du sol. Pas de vue du volant malheureusement, et parmi ces quatre, une fois de plus, la plus jouable est la vue par défaut, au dessus de la voiture. L'écran est rempli d'indications, concernant notamment l'état de votre voiture. Freins, suspensions, direction, boîte et usure des pneus sont indiqués sous forme de symboles et lors d'une collision un peu trop importante, certains deviennent jaunes pour vous informer des dégâts matériels subis par la voiture. Dégâts qui sont du reste entièrement modélisés, des feux cassés aux crevaisons en passant par la déformation de la carrosserie, chaque contact rugueux aura un impact sur le physique du véhicule.
Graphiquement, on voit rarement un tel paradoxe au niveau de l'animation. Alors que les voitures sont soignées, les circuits bien reproduits et les cinématiques d'une qualité exceptionnelle, l'aliasing et les ralentissements sont là pour nous rappeler que l'on joue sur une Sony. L'effet de scintillement est omniprésent, particulièrement sur les vibreurs et les bords de la piste. Il est édifiant aussi de voir des ralentis durer plusieurs secondes lorsque le nombre de voitures et de détails affichés semble être trop important pour la PSP. Un grand gâchis qui est au final le talon d'achille d'un titre pourtant parti sur d'excellentes bases. En revanche, la bande-son est un véritable bonheur. Les moteurs sont étonnants de réalisme, le bruit des collisions présent est bien reproduit et les interventions de votre mentor dans le casque sont très précises et facilement audibles d'autant plus qu'elles sont fonctionnelles puisque les indications données vous permettent d'adapter votre pilotage selon vos objectifs. Si l'on passe outre les énormes problèmes graphiques dont souffre le titre, on ne peut qu'être enthousiaste et penser que celui-ci fera certainement aussi bien que son aîné. Mais le souci, c'est que justement, on ne peut pas passer outre...
- Graphismes14/20
La note aurait pu être bien supérieure mais les manques en matière d'animation ternissent vraiment la réalisation pourtant soignée. Heureusement que les cinématiques sont là pour rattraper le coup et que le moteur physique des voitures est d'une bonne qualité.
- Jouabilité15/20
Si les néophytes auront des difficultés, les initiés sauront vite prendre en main les particularités du pilotage. Les erreurs ne sont que très rarement pardonnées et une petite errance peut vous faire perdre une course en un quart de seconde.
- Durée de vie15/20
Beaucoup de disciplines, de circuits et de compétitions, un mode carrière prenant et la possibilité de régler sa voiture font que le tout va vous occuper de longues heures. La présence d'un mode Wifi permettant de jouer à 8 est très appréciable.
- Bande son17/20
Incontestablement un des points forts du jeu. L'ambiance des courses est très réaliste et un gros travail de fond a été fait pour que l'on puisse distinguer les moteurs de chaque voiture. On le sent spécialement pendant les montées et descentes des rapports.
- Scénario15/20
Même s'il est bien sûr linéaire, le scénario du mode carrière est plutôt bien ficelé et on prend goût à assister aux coups de gueule intempestifs du patron de l'écurie. Tous les aspects d'une carrière de pilote sont mis en avant, de l'obligation de résultats à la recherche de sponsors pouvant financer la progression.
Les fans de simulation trouveront dans Toca Race Driver 2 la référence sur PSP puisqu'il est le seul à proposer un tel réalisme de jeu. Le plaisir de conduite est vraiment présent même si quelques ajustements auraient pu être faits. L'aliasing fait chuter la note finale puisque c'est malheureusement la chose qui frappe lorsque l'on joue pour la toute première fois.