Si le titre Black Hawk Down évoque quelque chose en vous, c'est très probablement parce que vous avez vu le film qui relate les évènements survenus dans les années 90 en Somalie. Petit résumé pour ceux qui ne voient pas de quoi il s'agit : alors qu'ils intervenaient au beau milieu d'une guerre civile et s'efforçaient de faire un peu d'action humanitaire, les soldats américains eurent la déplaisante surprise de voir un de leur hélicoptère se faire descendre, l'opération de sauvetage qui a suivie fut ce qu'on appelle certainement dans le jargon militaire "une belle tatannée". L'un des échecs les plus cuisants qu'aient connus les USA depuis le Viêt Nam. Un petit morceau d'histoire tragique transformé par Novalogic en un FPS qui l'est tout autant. Car BHD, osons le dire, est ennuyeux à s'en jeter par la fenêtre de la rédac, celle du fond à droite qui reste ouverte quand il fait chaud et qui fait des reflets sur mon écran.

Il existe de menues différences entre les versions PS2 et Xbox mais, globalement, les deux titres suivent le même déroulement dans leurs campagnes, avec un level design qui ne change que pour pouvoir dire "on a fait des changements" et, surtout, les deux versions souffrent des mêmes tares. La première étant la platitude de ses missions. Le fait que l'on alterne des passages à pieds ou à bord d'un hélicoptère ou d'un Humvee n'y changera rien, l'action est plate, la faute en grande partie aux objectifs qui, quels qu'ils soient sur le papier (sauver, protéger, escorter, neutraliser, etc.), reviennent dans tous les cas à aller d'un point à un autre en tuant tout ce qui vous fonce dessus en poussant des cris ridicules. Car non content de poser le joueur sur des rails, BHD lui oppose une IA pathétique qui friserait presque le mauvais goût. Les miliciens somaliens ne savent que tirer et courir vers vous, n'hésitant pas à se jeter sous les roues d'un transport blindé. Et à cela, ajoutez une gestion des collisions et des impacts telle, que l'on doit pouvoir faire un carton en ne jouant qu'avec une seule main. Trop de bonheur. Le combat est équilibré, un peu comme si on chassait le lapin avec un bombardier chargé de napalm. Black Hawk Down offre ainsi un gameplay dépassé, sans IA, sans but, ne se présentant que comme un malheureux jeu de tir sur cibles. Et comme si cela ne suffisait pas, il se paie le luxe d'avoir été mal pensé. S'il est parfois possible de donner des ordres, l'interface est sans doute la pire qu'on ait jamais pu concevoir, une insulte à l'ergonomie. Dans un autre genre, on s'escrimera à chercher un raccourci pour l'usage des grenades sur Xbox, raccourci que, à l'image de David Vincent, on ne trouvera jamais puisqu'il n'existe pas. C'est fort pratique dans un jeu comme ça, d'avoir à parcourir tout le menu des armes pour balancer une grenade. Une errance corrigée sur la version PS2 qui se voit également pourvue d'un système de skills qui peuvent être améliorées au fil des missions. Un ajout qui est en fait parfaitement superflu, répondant plus aux exigences de la mode qu'à un besoin du gameplay. Sur le plan technique on notera, là aussi, des différences d'une machine à l'autre mais dans les deux cas, on en arrive au même résultat : c'est moche. Disons que sur PS2, c'est plus flou parce qu'on a poussé l'effet de bloom au max. Et oui, c'est un truc de maquillage de ça, les imperfections on les dissimule sous une grosse couche de fond de teint. Je propose de plonger la galette du jeu dans une pleine bassine.