Le line-up de cette bonne PSP, accusant déjà quelques mois de bons et loyaux service au Japon, rappelle étrangement celui de sa grande soeur PS2, pour sa sortie en Europe. Au service du joueur se trouvent donc des sempiternels jeux de plate-formes mâtinés d'action, un jeu de combat tout ce qu'il y a de plus "capcomien", du Ridge Racer et du Wipeout pour faire couleur locale, et une cohorte de titres peu engageants. On a donc du bon, voire du très bon d'un côté, amenant un peu d'air frais avec Lumines et de l'autre des softs juste là pour crier haut et fort :"On est sur PSP !" Et quand on ajoute le buzz entourant tout cela, on se rend alors compte du malheur de ces pauvres produits réduits à regarder les grands se faire un nom encore plus important, ce qui est facile quand on s'appelle Ridge Racer. Voici donc l'histoire d'un reclu.
Portant le doux nom de Fired Up, l'existence de ce valeureux titre commençait plutôt bien. Trônant fièrement dans sa petite boîte translucide, ce dernier s'est vu rapidement courtisé par un nombre important de personnes, sensibles au concept premier posant les bases d'un jeu orienté vers l'action, la vraie, la tatouée. En effet, aux commandes d'un véhicules à l'armement paroxystique , vous allez devoir accomplir des missions précises dans un cadre à la limite du post-apocalyptique, peuplé de factions rebelles, de troupes d'élites, de chars d'assaut, et même de jeeps. Incarnant un héros typique et particulièrement inconséquent, votre progression va dépendre essentiellement de votre capacité d'adaptation, d'une part à l'environnement, et d'autre part au style d'épreuves proposées. Car, dans un souci d'originalité, Fired Up se permet d'offrir une avancée non linéaire, sous la forme de petites tâches à accomplir disséminées dans des villes, un peu à la manière d'un GTA du pauvre. C'est donc au sein des deux environnements disponibles au début que vous devrez faire vos armes, confrontés à une variété à première vue assez probante. Néanmoins lorsque l'on se plonge dans cette diversité de façade, on s'aperçoit bien vite que de nombreux défis changent de forme tout en gardant le fond. Par exemple, il est très courant de voire une quête basée sur la recherche d'un certain nombre de caisses se transformer habilement en une épreuve nécessitant l'obtention de plusieurs cartons de ravitaillement, ou demandant de secourir divers personnages. Si besoin est, vous aurez également l'agréable surprise de participer à une séance de photographie de colis suspects marqués en gros du drapeau britannique afin de savoir à qui ils appartiennent. On se retrouve donc devant le même système de base, à savoir mettre la main sur un certain nombre de choses disséminées aux quatre coins de la zone. Evidemment ce n'est pas tout, il vous faudra aussi composer avec des missions d'escorte, des attaques frontales de camps ennemis, ou encore de la défense de places "stratégiques". Rien de bien nouveau donc, même si le fait de diriger un véhicule et non un grand costaud à la voix rauque, change un peu la donne.
En effet, le principal avantage de la voiture armée avec zèle est de se déplacer rapidement et sur n'importe quelle surface afin d'offrir un dynamisme de tous les instants et des sensations relatives à l'adrénaline bien plus poussées qu'avec un personnage lambda. Pour autant ce choix porte avec lui un gros défauts, esquissant les doux traits de la maniabilité. C'est une vérité, il est bien plus difficile de marcher sur une poutre avec une 306 Break qu'avec des jambes. Malheureusement, et malgré la jouabilité intuitive du titre amenée par sa simplicité profonde, les phases de précisions demeurent assez éprouvantes. Lorsqu'il vous faut viser précisément, ou encore rouler sur des rebords assez étroits, la maniabilité vous renvoie vos rêves en pleine face. Mais le plus gênant reste surtout l'espèce de gravité fantaisiste touchant votre monture, plongée dans une dimension parallèle et visiblement lunaire. En fait, et ce au moindre petit tremplin rencontré, vous effectuez immédiatement un saut gigantesque, voire surréaliste, vous amenant à dépasser la petite plate-forme sur laquelle vous désiriez vous rendre afin de récupérer l'une des milliers de caisses présentes. Il vous incombera donc d'arriver pratiquement à l'arrêt dans le but de ne pas être obligé de refaire le tour d'un bâtiment bloquant justement l'accès à cette plate-forme. Un défaut usant à la longue, offrant des airs burlesques à un titre qui en deviendrait presque drôle parfois. Heureusement, cette sorte de folie passagère amène quelques gouttes de fun dans ce monde de brute, soulignées par le côté instinctif des commandes. Alors oui, le tout n'est pas très probant, mais il est aisément possible de s'amuser quelques temps en mitraillant adroitement des tanks, suivant cet exploit d'un saut fabuleux en direction d'une jeep que vous anéantirez au lance-missiles. Pourtant cette euphorie se décline vite à la vue de la minceur du jeu, proposant des objectifs récurrents, une action lassante dans sa longueur, et surtout un unique mode de jeu solo. Nommé rapidement mode Histoire, ce dernier propose une mise en scène totalement absente, doublée d'une trame scénaristique on en peut moins développée et surtout ne possédant aucun passage narratif. On ne s'immerge donc en aucune manière dans le soft, si ce n'est pour une petite partie de quelques minutes soumise à une volonté de défoulement. Briser ces satanées caisses est véritablement jouissif, tout autant que faire exploser des chars à la mitrailleuse dans de belles volutes de fumée.
A ce sujet, la réalisation graphique demeure correcte, faisant montre d'une fluidité sans accroc et surtout d'une distance d'affichage honorable. De même les textures présentes s'avèrent suffisamment fines pour convaincre, tout comme la modélisation des véhicules, qui, si elle est relativement simple, ne montre aucun polygone trop saillant. Loin d'égaler Ridge Racer donc, Fired Up prouve tout de même que la qualité graphique des titres de première génération est assez surprenante même pour des productions nettement en retrait comme ce dernier. Mais le plus gros atout de ce titre s'avère être son mode multi, autorisant huit joueurs à s'entre-déchirer dans des arènes à l'ambiance Mad-Max afin de passer des soirées constellées de boissons qui piquent et de trucs sucrés qui font tomber les dents et saigner les gencives. Un ajout sympathique mais qui ne suffit pas à faire remonter Fired Up dans les hauteurs du line-up de la PSP. Limité, creux, lassant et surtout construit maladroitement, le titre de Sony manque également sérieusement de caractère. Trop de points négatifs pour un soft qui aurait pu posséder de l'attrait avec un peu plus d'attention. De là à ce qu'il cause des pixels morts...
- Graphismes12/20
Assez réussi graphiquement, malgré la sobriété de certains environnements, Fired Up reste tout de même dans la moyenne des titres PSP. Plus précisément, de la modélisation des véhicules, à la fluidité générale, en passant par les explosions, le soft de Sony parvient à convaincre, malgré une carence au niveau du dégradé et de certains mouvements de caméra. Le design des personnages et des véhicules s'avère par contre assez pauvre, ne mettant pas vraiment le jeu en valeur.
- Jouabilité8/20
Bien que la prise en main soit intuitive, permettant de s'immerger rapidement, elle s'avère également bien trop limitée, reposant sur l'utilisation de deux armes, dont la secondaire peut-être modifiée au gré des munitions ramassées sur le terrain. Mis à part ça, vous n'aurez rien de plus à prendre en compte dans un jeu qui donne une sensation de vide. Le gameplay et la construction des objectifs sont quant à eux dramatiquement limités, retirant peu à peu le plaisir de jeu.
- Durée de vie10/20
Si l'on prend en compte le mode multi, véritable générateur de durée de vie du jeu, et malgré son manque d'inventivité, le temps passé à parcourir Fired Up peut s'avérer relativement important. Maintenant, le peu de profondeur générale, la conception globale du jeu et les nombreux écueils présents ne poussent que peu à persévérer dans l'aventure.
- Bande son9/20
Les compositions musicales de ce Fired Up s'avèrent assez peu présentes et surtout comprenant des mélodies rapidement lassantes. Les effets sonores, quant à eux, se révèlent suffisamment réussis pour aider à l'immersion et bénéficient de la qualité sonore excellente de la PSP.
- Scénario/
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Alors que les premières impressions pouvaient laisser présager un titre amusant et léger, on se retrouve rapidement avec un soft lassant et particulièrement creux. Limité et mal construit, il souffre de ses nombreux écueils de gameplay et surtout de son manque de personnalité. Ses seuls atouts restent le mode multi et la réalisation graphique, des avantages bien insuffisants pour donner une place de choix à ce Fired Up. A trop vouloir détruire de caisses, on se tire dans les jambes.