Enigmatique jeu d'action qui laisse perplexe pour ne pas dire pantois, Geist se dévoile un tantinet à travers une version US. De quoi s'y essayer plus longuement et mieux comprendre ce qu'est ce drôle d'OVNI aux relents fantomatiques.
Que ceux qui pensent encore bêtement que Geist est un FPS lèvent la main, un bourreau viendra immédiatement la leur couper pour leur apprendre à penser de travers. Dans Geist tout commence lorsque Raimi se fait capturer par une bande de gens étranges alors qu'il accompagne une équipe de commandos partie dérober un virus dans la base moyennement secrètes des susdits gens étranges. Or il se trouve que dans cette base, on pratique des expériences sur la séparation du corps et de l'esprit. Vous aurez tous compris que c'est ce qui attend notre héros, rapidement transformé en un poltergeist errant. En tant que fantôme (geist, en allemand, pour votre information), Raimi ne sait pas faire des tonnes de choses, il flotte un peu mais pas très haut et ne peut plus interagir avec le monde sauf avec les êtres vivants et un nombre limité d'objets. Car son truc à lui c'est la possession. La chose la plus simple à posséder ce sont évidemment les objets. En pénétrant un mécanisme on pourra le déclencher ou le stopper par exemple. Mais la possession d'objet servira surtout à atteindre un autre but : le contrôle des êtres humains ou d'animaux comme les chiens. Car pour ce faire, il faut d'abord leur filer la frousse. Posséder un téléphone et s'en servir pour faire entendre une voix fantomatique à un garde, secouer une poubelle, faire disjoncter un compteur ou éclater une ampoule, autant d'événements surnaturels qui rendront votre cible sensible à vos assauts.
Vous me demanderez "mais pourquoi se faire de chair alors qu'un fantôme c'est tellement classe ?" et bien parce qu'un fantôme c'est surtout parfaitement impotent. Ainsi, en dépit de votre nature éthérée, vous ne pouvez non seulement pas ouvrir une porte, mais pas non plus passer à travers. Ce qui, soit dit en passant, est un tantinet idiot et nuit énormément à la crédibilité et à la cohérence de l'univers. Une partie conséquente du jeu consiste donc, à partir de ces bases simples, à résoudre des énigmes. Faire fonctionner une machine, trouver un moyen de posséder un garde, éviter un chien dressé à sentir la présence des esprits, etc. Un gameplay à la fois proche d'un jeu d'aventure et qu'on pourrait voir comme un puzzle game en vue subjective. L'ennui c'est que certaines énigmes sont un brin débiles et manquent de cohérence parce que le recours à des scripts pas très inspirés vous oblige, par exemple, à parler à un laborantin anecdotique avant qu'un ordinateur puisse être utilisé.
Mais on ne fait pas que réfléchir dans Geist, on se bat aussi. Soit contre des gardes faute de pouvoir passer en la jouant fine, soit contre des boss. Le cas des gardes est saisissant, parce que dans la famille "j'ai le QI d'une éponge double face et c'est mon choix", les soldats de Geist se posent là. A ce stade, on a presque de la peine à leur tirer dessus. Il arrive même que personne ne bouge et reste planté sous la pluie de balle. Du coup, l'acpect jeu d'action de Geist est presque risible alors qu'il ne constitue pas une part négligeable du jeu. Si on ajoute à cela le fait que l'aspect aventure/réflexion a des tendances frustrantes, on se dit que la sortie européenne de Geist s'annonce difficile, car s'il y a un potentiel et de bonnes idées, on sait déjà qu'il ne plaira pas à tout le monde et on commence surtout à se demander si tout ça n'aurait pas été exploité de travers.