Parmi les jeux d'action et de course du line-up de la sortie de la PSP, on y trouve une bouffée d'air frais du nom de Everybody's Golf. Bien que retrouver cette série sur la console de Sony ne soit pas une surprise, on se félicitera pour le coup d'avoir droit à un gameplay toujours aussi souple, simple et entièrement dévolu au plaisir du joueur sans aucune prise de tête. Mais, à ce stade on peut malgré tout se demander si une bonne jouabilité suffit à faire d'un jeu, un hit incontournable. Voici donc un début de réponse pour étoffer le débat.
Everybody's Golf est une série atypique dans le sens où bien qu'elle semble de prime abord tournée vers l'arcade avec son design en Super Deformed, elle n'en conserve pas moins une approche relativement réaliste, surtout dans sa jouabilité. En somme, si on y retrouve quelques effets spéciaux liés à la puissance des coups ou certains délires visuels, les idées de gameplay sont loin d'être aussi déjantées que celles des Mario Golf. Disons-le d'emblée, ceci n'est en rien un problème mais il faut tout de même savoir à quoi on se frotte quand on désire s'essayer à un Everybody's Golf. Partant de là, la version PSP ne décevra pas les fans puisqu'on y retrouve tout ce qui fait le charme de cette série depuis ses débuts. Néanmoins si on peut regretter quelque peu que le contenu n'évolue pas (préférant des modes de jeu assez fades à quelque chose de plus varié et dynamique), les possibilités de la PSP font qu'il sera possible d'y jouer jusqu'à 8 via le Wireless. Une très bonne nouvelle, surtout que ce type de jeu se prête magnifiquement à cet exercice de style.
Mais revenons à nos moutons en jetant un bref regard sur ce qui compose nos futures parties de golf. Tout d'abord, sachez que le gros objectif du jeu va être de débloquer tout ce qu'il y a à débloquer. Vu sous cet angle, ça paraît évident mais en réalité, ça l'est beaucoup moins. Ainsi, c'est en parcourant tous les modes de jeu que vous allez pouvoir modifier l'aspect de votre golfeur, en remportant des défis ou des tournois. On y trouve ainsi dans le cadre du mode Solo, le Stroke Play où vous pourrez jouer un des 6 parcours présents et le Défi composé de plusieurs challenges qui se jouent généralement sur 9 trous. Suivent l'Entraînement et enfin le Concours de putts. Pour ce dernier, vous devrez simplement réaliser un score minimum en réalisant 9 putts successifs. Vous aurez alors le choix entre deux putts (plus ou moins difficiles), le plus loin vous rapportant bien évidemment plus de points. Comme je le disais dans ma preview, on est un peu déçu par le contenu qui n'est pas des plus folichons, les challenges manquant singulièrement d'inventivité. Et c'est d'ailleurs cet aspect des choses qui peut agacer vu que le titre est entièrement construit sur la customisation des golfeurs. Certes, le tout est très marrant et si vous possédez une âme de collectionneur vous serez ravi mais d'un autre côté, on aurait préféré plus de modes de jeu misant sur les réflexes par exemple.
Pour en revenir à ladite customisation, vous pourrez modifier la tête de votre personnage (ou plutôt sa coupe de cheveux) et ses vêtements, lui rajouter des accessoires (lunettes, montres, etc.) et tenter d'acquérir des nouveaux clubs ou bien encore des balles. Si pas mal de joueurs passeront à côté de cet aspect Relookage, il faut tout de même comprendre que Clap Hanz n'a pas fait les choses à moitié. Ainsi, en plus de trouver une pléthore d'accessoires et de vêtements, ces derniers peuvent complètement modifier le look de votre personnage. Par exemple, d'un golfeur BCBG en pantalon blanc, polo bleu et coupe de cheveux tout ce qu'il y a de plus réglementaire, vous pourrez évoluer vers un basketteur américain typique avec shorts, serre-tête et coupe un brin déjanté. Bref, si vous adhérez à ce concept vous allez pouvoir vous en donner à coeur joie. De plus, 8 autres golfeurs seront à débloquer, ce qui fait que vous n'aurez que l'embarras du choix pour avoir un sportif à votre image. Pour rester dans la partie graphique, le SD est toujours de la fête mais on regrette un peu que les parcours ne soient pas plus typés. On commence ainsi dans les Alpes pour poursuivre dans un décor japonais avant de partir dans le désert. On retiendra aussi le dernier parcours, se déroulant dans un simili Jurassic Park, qui tranche assez avec les autres courses plus conventionnelles. Si les effets spéciaux ne sont pas non plus légion, disons que l'ensemble est de bonne facture sans être transcendant.
Niveau jouabilité, c'est une fois encore le bonheur, enfin du moins après quelques séances d'essai. Comme nombre de jeux de golf sur consoles, le meilleur club sera automatiquement sélectionné même si rien ne vous empêche d'opter pour un autre selon votre stratégie. Ensuite, vous aurez à tenir compte de la direction du vent pour jauger la puissance de votre tir. Par exemple, si votre club vous permet d'aller plus loin que le trou, mais que le vent est de face, vous pourrez sans problème réaliser un coup puissant sachant que la balle sera de toute façon freinée. Une fois que vous avez bien compris le système, vous pourrez passer à l'orientation de la balle. Ici, vous disposez de multiples angles de vue et d'une gestion de la caméra pour savoir où votre balle va tomber. C'est un peu laborieux au tout début mais une fois qu'on s'est habitué à la caméra aérienne ou au maniement de l'objectif qu'on peut balader partout sur le terrain (Triangle pour aller de l'avant, Croix pour reculer, les touches directionnelles pour tourner), le tout deviendra vite indispensable pour anticiper les éléments du décor. A ce titre, on remarque que la physique de la balle est réaliste, même si on note parfois quelques étrangetés comme des rebonds sur l'eau. Vient maintenant le moment de doser la puissance de votre tir. Ici rien de bien compliqué, même si la réussite du coup sera également en fonction des cinq caractéristiques (de contrôle, de spin, d'impact...) de votre golfeur. A noter que chaque golfeur possède un nombre de coups plus puissants que vous pourrez réaliser en appuyant sur la touche Carré. Pour le reste, vous disposez d'une jauge de puissance graduée en %. Vous devrez alors appuyer sur le bouton X pour lancer la force et appuyer une seconde fois pour arrêter la barre selon la puissance désirée. Enfin, il vous faudra stopper un indicateur, qui revient en sens inverse, avant que ce dernier ne dépasse un certain point. Ceci aura alors pour effet de modifier l'effet de la balle. En sus, une fois que tout ceci sera fait, vous pourrez rapidement influer sur la direction de la petite boule blanche en appuyant sur les directions de la croix directionnelle.
Très maniable quand on est sur le fairway avec son P1, la jouabilité semble un peu moins convaincante à l'approche du green. En somme, j'ai souvent eu l'impression qu'une fois dans le rough ou le sable bordant certains greens, il était plus ardu de doser la puissance d'un coup, même en tenant compte de tout ce qui a été décrit plus haut. Par contre, les développeurs ont également pensé à inclure différents types d'approches (plus ou moins précises) pour vous faciliter la vie. Mais dans tous les cas, c'est une question d'habitude et vous pourrez toujours être témoin de vos progrès en allant vérifier vos statistiques qui recensent absolument tout, du temps de jeu à votre pourcentage de réussite en passant par les résultats par parcours ou votre nombre d'Eagles. A ce sujet, une idée lumineuse fera que dès vous effectuerez au minimum un Birdie, il sera automatiquement enregistré et visible à volonté dans la partie Vidéos. Dernière chose à savoir, plus vous jouerez avec un même personnage et plus vous aurez d'affinités avec celui-ci. Ceci vous permettra, entre autres, d'utiliser un plus grand nombre de coups puissants ou tout simplement d'avoir droit à un gameplay plus profond. Voilà, vous savez à peu près tout ce qu'il y a à savoir sur la mouture PSP de Everybody's Golf. Bien qu'on eut aimé un jeu plus ouvert ou au moins un peu plus "fou, fou" dans les défis proposés, la jouabilité et son aspect "bon enfant" jouent toujours en la faveur de cette série qui ne dépareille pas sur la portable de Sony.
- Graphismes14/20
Les parcours manquent un peu de vie et de personnalité mais le graphisme reste très correct. On aurait tout de même apprécié des 18 trous à l'architecture ou aux difficultés plus développées. Les golfeurs, eux, sont toujours en Super Deformed, ce qui les rend mimi comme tout. De plus, le fait de pouvoir leur changer complètement de look en achetant des accessoires et des vêtements, ou en modifiant leur coupe de cheveux, sera synonyme de véritable défilé de mode.
- Jouabilité16/20
La maîtrise du gameplay demandera un petit temps d'adaptation pour bien ajuster vos coups, doser la puissance ou putter en fonction de la topographie du green. Mais une fois que vous aurez pris le coup, quel plaisir ! La jouabilité est toujours aussi simple d'accès et toutes les informations dont vous aurez besoin se trouvent sur l'écran. Clair, précis, sans fioritures inutiles et très efficace.
- Durée de vie15/20
Débloquer tous les golfeurs et parcours vous demandera déjà un peu de temps mais si on y rajoute tous les accessoires, vêtements, coupes de cheveux pour chacun d'entre-eux, vous allez y passer de nombreuses heures. Cerise sur le gâteau, le Multijoueur qui permettra à 8 joueurs de s'affronter par Wi-Fi.
- Bande son13/20
Les musiques tournent un peu en boucle et les digits vocales, tout comme les bruitages à proprement parlé, sont peu nombreux. Néanmoins, la bande-son reste très agréable à l'oreille, s'accordant parfaitement avec le côté très zen du golf.
- Scénario/
Sans être indispensable, Everybody's Golf est un bon jeu de golf sur PSP. On regrettera un manque d'ambition et d'évolution (par rapport aux autres opus de la série) en ce qui concerne les modes de jeu mais à part cette frustration, on s'amuse comme un petit fou avec ses golfeurs aux grosses têtes. De plus les parties Multijoueurs sont rapides, sans temps d'attente (puisque les personnes jouent chacune en même temps sur leurs consoles respectives) et boostent la durée de vie de façon fort satisfaisante.