Preuve du manque d'esprit novateur chez Hypnotix, la boîte du jeu n'a quasiment pas changé d'apparence entre les deux épisodes. Le même barbu accompagné de la même potiche habillés avec les mêmes vêtements et, comme énorme nouveauté la présence d'une autre joueuse au style gothique à leurs côtés. Vraiment génial ! Ceci est le parfait symbole de ce qui se trouve à l'intérieur du jeu, à savoir à peu près rien d'intéressant, surtout à partir du moment où Hypnotix vente les mérites de son titre en disant et répétant que les acteurs sont très peu vêtus, comme si c'était le seul moyen de convaincre quelques courageux d'acheter ce titre. L'orientation complètement arcade n'est pourtant pas forcément synonyme de navet, mais, du côté des développeurs, on s'est dit que le cheval de bataille d'une campagne de toutes façons vouée à l'échec serait l'aspect "chaud" qui entoure les parties. Mais à priori, ils sont les seuls à se contenter de regarder des bimbos à moitié nues se rouler dans le sable d'une plage ou sur un gazon tondu à la perfection. Tout ceci est bien dommage, car en tirant des leçons de la version précédente, Outlaw Volleyball Remixed aurait pu être sympathique et agréable à jouer mais lorsqu'on s'appelle Outlaw, on préfère tout miser sur la plastique de mannequins virtuels que sur un agréable gameplay. Seulement ce qui n'a peut-être pas été compris, c'est que tout ceci est bien marrant cinq minutes, mais la principale fonction d'un jeu vidéo est de divertir et non pas d'attirer l'attention du joueur sur les corps parfaits des protagonistes qui se croient davantage dans un défilé de mode que dans une compétition sportive.

Si vous avez eu le courage (ou la folie...) se vous procurer Outlaw Volleyball premier du nom, on ne saurait trop vous conseiller de laisser filer ce nouveau volet loin de votre Playstation 2, tant les nouveautés sont peu nombreuses et inintéressantes. Bien sûr, si votre critère d'achat est la présence de 50 tenues "légères" et de 17 "déesses" et "beaux gosses", vous y trouverez forcément votre compte. En revanche, si vous aimez le beach-volley et adorez construire de belles et glorieuses victoires, je suis navré de vous informer qu'il vous faudra attendre le prochain jeu du genre pour assouvir vos désirs. En effet, malgré la présence de quatre modes de jeu (Amical, Circuit, Exercices et Jeu en Ligne), on aura bien du mal à s'attarder de nombreuses heures sur des rencontres qui se ressemblent à peu près toutes et où la diversité des coups n'est pas un point fort. Le mode "Exercices" vous sert d'entraînement, c'est d'ailleurs peut-être le seul mode digne d'un léger intérêt puisque c'est là que l'on prend en main les quelques coups à connaître en faisant évoluer le joueur que l'on a choisi. Après avoir réussi les challenges proposés, on peut augmenter les attributs du personnage au niveau de sa vitesse, de sa puissance mais aussi de ses capacités à attaquer ou à défendre. Le mode circuit est une sorte de mode carrière où on doit battre les adversaires deux par deux, voyant les conditions de jeu se durcir petit à petit au fil des matches. Enfin, le mode amical propose différents styles de jeux qui ne diffèrent malheureusement que très peu les uns des autres. Par exemple, on peut jouer avec des bombes qu'il faut éviter après avoir encaissé un point ou avec un ballon qui explose à la fin d'une minuterie. A cela s'ajoutent les modes baseball, et ping-pong ainsi que le mode casino où le but est de cumuler un maximum d'argent. Dans ce dernier, plus l'échange est long, plus l'argent en jeu est important, et c'est le "couple" qui a la cagnotte la plus élevée à la fin de la confrontation qui l'emporte.

On pourrait penser que la faible originalité du soft va être comblée par une réalisation graphique correcte, mais il n'en est rien. Le sable ne ressemble strictement à rien, il est même pixélisé, et la modélisation des joueurs fait peine à voir. Ceux-ci ne sont pas très mobiles et souffrent d'une importante rigidité, notamment lors des "combats" que l'on peut improviser à tout moment de la rencontre. Les effets provoqués par le rebond du ballon dans le sable ou par les chutes des volleyeurs sont vraiment indignes d'une PS2. De plus, certaines caméras ne couvrent même pas la totalité du terrain, et parfois on ne sait même pas si l'adversaire a réussi à ramener le ballon dans les limites du champ de jeu ou non. La jouabilité est assez bonne puisque très basique mais le faible nombre de combinaisons, la répétition des échanges et l'incapacité des personnages à plonger correctement pour se sortir d'une position délicate fait que l'on sature très rapidement et que l'ennui prend irrémédiablement le dessus sur l'envie de jouer. La bande-son est correcte sans plus, le commentateur anglais s'amuse à envoyer de petites vannes ou à dire des banalités tout au long de la rencontre. Le petit truc sympa sont les voix des joueurs qui informent leur partenaire lorsqu'ils sont bien positionnés pour réceptionner le ballon ou qui se parlent entre eux, mais rien de vraiment fonctionnel puisque cela ne jouera en rien sur votre "tactique" de jeu, à fortiori par leur habitude à répéter toujours les mêmes mots. Le soit-disant fun émanant du jeu ne remonte pas le niveau d'un titre dont même les fans auront du mal à trouver un réel intérêt. Voilà ce qu'on obtient lorsque l'on n'a ni l'envie, ni les moyens de donner une suite digne de ce nom à un jeu qui avait déjà du mal à séduire une quelconque clientèle.