Cela fait toujours une drôle d'impression d'entrer dans son nouveau lieu de vie, de découvrir chaque pièce en se disant que c'est désormais ici que l'on va évoluer. Moi, ça me fait déjà un petit quelque chose lorsque j'emménage dans un appart tout ce qu'il y a de plus normal, alors j'ose à peine imaginer ce qui se passe dans la tête de Michael Arthate, lui qui va poser ses valises dans un vieux manoir, jadis théâtre d'événements tragiques.
Evidemment, Michael n'arrive pas ici par hasard. S'il a choisi cette demeure, c'est dans l'unique but de trouver l'inspiration nécessaire à l'écriture de son second roman. Le jeune écrivain souhaite en effet donner une suite à son premier succès et il se doute bien que tout le monde l'attend au tournant. Il ne peut se contenter d'offrir un deuxième livre en demi-teinte, il lui faut briller et prouver à tous que son premier coup d'éclat n'était pas dû à la chance, mais bel et bien à ses talents d'écriture. Et puisque Michael fait dans le roman d'horreur, quoi de mieux qu'une vieille bâtisse angoissante pour venir à bout du syndrome de la page blanche ? Mise à part l'électricité qui fait des siennes, tout est comme il pouvait l'imaginer : l'atmosphère est lourde, chargée d'un terrible passé qui a ébranlé ces murs. C'était il y a presque trente ans, un certain James Blackwood serait devenu fou au point de tuer sa femme avant de mettre fin à ses propres jours. Les raisons de ce drame restent encore très obscures, mais il ne fait aucun doute qu'elles sont intimement liées au manoir. Certains vont jusqu'à dire que des forces occultes hantent les lieux, prêtes à se réveiller dans l'éventualité d'un nouvel arrivant. Malgré tout, Michael est plutôt content d'être là. Ses premiers pas dans la propriété le renseignent rapidement sur les détails de l'affaire Blackwood. Aux côtés d'une tasse de thé donnant un semblant de vie au manoir, il est rapidement attiré par les cahiers personnels de l'ancien propriétaire. Sa lecture lui livre de précieux indices sur le drame survenu. Dans ces pages, il peut suivre l'évolution de la situation et voir comment l'état mental de James s'est peu à peu dégradé au fil des mois. Michael doit sûrement se dire qu'à défaut de trouver un sujet pour son livre, il pourra toujours écrire sur le manoir et les événements tragiques qui ont secoué son histoire.
Scratches a tout du jeu d'aventure/réflexion tel qu'on pouvait en trouver il y a quelques années. Vu de loin, il fait même beaucoup penser à des titres comme Shivers, Nine ou The 7th Guest, eux aussi destinés à nous faire parcourir un manoir inquiétant à la recherche d'indices sur le scénario. Si Scratches ne suit pas exactement le même chemin que ses aînés (il n'y a pas la folie de Nine, ni même les casse-tête de 7th Guest), on n'en est jamais très loin. Pas à pas, on avance doucement dans la bâtisse et on se sert de la vue panoramique 3D pour examiner chaque recoin de meubles ou d'objets. L'interface est simplifiée au maximum. Comme dans Myst, une même main indique si on peut avancer, tourner, examiner ou prendre quelque chose, tandis que l'inventaire apparaît d'un simple clic de souris. Ce n'est pas plus compliqué que cela. En parlant de difficulté, cette version preview n'a pas vraiment eu le temps de nous laisser juger du niveau auquel il faut s'attendre. A peine a-t-on eu le temps de s'imprégner de l'atmosphère victorienne du manoir qu'elle prenait fin, nous laissant seul avec tout un tas de questions. Les énigmes seront-elles nombreuses ? Faudra-t-il obligatoirement avoir bac +12 pour pouvoir les déjouer ? Si l'on se base sur ces premières minutes de jeu, on serait tenté de répondre par la négative aux deux questions, mais il sera quand même plus sage d'attendre une version plus aboutie pour se prononcer. Logiquement, Scratches devrait sortir début octobre.