La route est souvent un thème porteur dans le milieu créatif. De Highway to Hell aux Routes Du Paradis en passant par le Grand Chemin ou les Sentiers de La Perdition. Et voilà qu'aujourd'hui, c'est Road To Fame qui vient faire son numéro. Preuve qu'un thème porteur n'est pas à lui seul un gage de qualité.
"Fame ! I wanna live forever !!" Désolé c'est plus fort que moi, dès que j'entends ce mot je ne me contrôle plus, c'est maladif. Et encore, là vous ne me voyez pas avec mes collants roses en train de lever les jambes au ciel, c'est très... différent comme vision. Bref, Road To Fame n'a rien à voir avec la série des années 80 mais plutôt avec un jeu comme Juiced auquel il fait furieusement penser. Face à nous : un jeu de courses dans lequel on devra se faire de l'argent pour tuner ses voitures. Plein d'argent, un max d'argent, du pognon à ne plus savoir qu'en faire. Et je n'exagère guère puisque votre argent, vous aurez bien du mal à le dépenser en tuning tant les possibilités sont restreintes, surtout à côté de Juiced précisément. En clair et pour que l'on soit bien d'accord : ce n'est certainement pas le tuning qui va attirer les joueurs sur cette route vers la gloire.
Quant à la conduite, que dire d'autre si ce n'est que Road To Fame ne tient pas la route ? Et encore, si je reste aussi modéré, c'est uniquement parce que je voulais caser ma sale vanne. Si on doit se montrer clair et précis, on dira que Raod To Fame est pathétique. Le comportement des véhicules est simplement risible et s'inspire directement des modèles physiques d'une caisse à savon. D'ailleurs, vos roues buteront sur des trottoirs infranchissables ou glisseront sur la moindre touffe de gazon. Ca me semble un peu évident, mais par pure conscience professionnelle et parce qu'il faut bien remplir la page, je signale que les sensations de vitesses sont inexistantes et que dans la mesure ou les tracés des circuits n'ont rien de folichons, les courses sont d'un ennui mortel. Rarement on aura trouvé 5 malheureuses minutes aussi longues.
Bien sûr, il y a toujours un moyen ou un autre de se distraire en voiture. Moi, j'ai choisi de regarder les autres coureurs. Il faut dire qu'ils sont du genre amusants, même si se moquer des gens bêtes c'est mal. La première fois ça surprend. Vous êtes tranquillement en train de rouler quand soudain, paf, un de vos adversaires a décidé qu'il allait foncer vers la droite, mais alors que vous soyez au milieu du chemin, ça, il a en rien à fiche. Et le voilà qui reste collé à vous comme une ventouse jusqu'à ce qu'il arrive à passer. Mais là où on peut vraiment prendre la mesure de la bêtise de l'IA, c'est lorsque l'on découvre, non sans en rire, que les autres voitures font tout pour opter pour le plus court chemin, soit la ligne droite. Ces crétins coupent donc tous les virages en passant par les bas-côtés, même quand il n'y en a pas. Alors évidemment, ils n'arrêtent pas de se planter et de mettre leurs voitures sur le dos comme des tortues bourrées. Honnêtement, c'est le seul truc un tant soit peu amusant que j'ai pu trouvé dans Road To Fame. Nous conviendrons tous que cela fait fort peu. Quant à ceux qui s'attendent à ce que la réalisation rattrape le tir, qu'ils cessent de rêver, le jeu est vilain au possible et peu stable, avec des démarrages laborieux interrompus par des messages d'erreurs relatifs à des DLL manquantes. Je dis bravo et j'applaudis des deux pieds. Oui des pieds, un produit fait avec les pieds cela s'applaudit de la même manière.
- Graphismes6/20
Grosses textures qui bavent, modèles piteux et tout juste reconnaissables. C'est moche à s'en couper un bras. Mais moche ne suffit pas, il fallait en plus que ce soit ridicule avec des effets de lumière idiots qui font briller les voitures sans aucune source lumineuse.
- Jouabilité5/20
Le comportement des véhicules est aberrant, la conduite n'offre aucun challenge et les sensations sont inexistantes. C'est l'ennui assuré au bout de 20 minutes.
- Durée de vie9/20
Le niveau de difficulté bien bas assure au joueur le plus moyen de venir à bout des courses en quelques heures. On ne voit guère ensuite de raisons d'y revenir.
- Bande son8/20
La bande-son se compose de thèmes techno qu'on a l'impression d'avoir déjà entendus 50 fois, c'est mauvais et pesant. Quant aux effets, ils ne seraient pas moins convaincants si on les avait réalisés à la bouche.
- Scénario/
Road To Fame hein ? Et bien malgré ses prétentions, voilà un jeu qui va surtout finir dans le hall of shame. Parfaitement dénué d'intérêt et pourvu d'une réalisation qui serait celle d'un tableau peint à la pelle à tarte, Road To Fame prend directement l'autoroute pour l'enfer, ça lui fera les pieds. Ou les roues.