Quel fan de jeu en flash n'a pas un jour eu le bonheur de frapper furieusement de pauvres pingouins à coup de batte de base-ball afin de réaliser des records de distance tel un sauteur en longueur ? La réputation du Yéti est née d'un simple jeu se jouant sur internet à l'aide du clavier. Depuis sa sortie sur PC, l'année dernière, il vous était possible de le faire sans pour autant avoir de connexion internet. Cet été, le Yéti débarque sur PS2 et XBox et profite de la technologie EyeToy pour rendre son concept un peu plus délirant encore. Le succès populaire de la petite caméra a donné des idées à Jowood qui, après deux softs quelques peu fades et au contenu succinct, passe à la vitesse supérieure pour tenter de plonger les joueurs dans un univers complètement fou et ne respectant aucune règle d'éthique (oui, malheureux pingouins !!!).

Malgré la présence de nouveaux mini-jeux, le contenu reste une nouvelle fois bien faible. Du Baseball au tennis en passant par le snowboard, il ne vous faudra que quelques minutes pour faire le tour des six épreuves qui composent le jeu. Le jeu en solo ne présente quasiment aucun intérêt si ce n'est celui de battre et re-battre ses propres records sans cesse. En multijoueur, cet opus est déjà plus intéressant mais il n'existe malheureusement qu'un seul et unique jeu où vous pourrez affronter un ami directement (l'un après l'autre cependant), qui, de plus, n'innove en rien puisqu'il renvoie aux autres jeux déjà présents. Croyez-le, la durée de vie est une nouvelle fois bien faible et les mini-jeux deviennent trop rapidement lassants et répétitifs. A part si vous êtes un obsédé des meilleurs scores, vous aurez bien du mal à amortir l'investissement que vous aurez concédé dans l'achat du jeu.

Disposant d'un moteur 3D, les graphismes peinent à convaincre. Même si l'ambiance reste sympathique, les décors souffrent d'un manque flagrant de finition. On aurait souhaité quelques effets de lumière supplémentaires et une meilleure modélisation de la neige, de l'eau et des glaciers qui ornent les différents tableaux. Pour ce style de jeu, la réalisation reste malgré tout correcte. Les protagonistes sont, quant à eux, plutôt réussis sans être d'un niveau exceptionnel non plus. Attendez-vous d'ailleurs à ce que les bonhommes de neige ou les ours polaires vous compliquent la tâche en vous tendant de nombreux pièges tout au long de votre cheminement. On notera également que la place accordée à la caméra EyeToy ne nuit en rien à la jouabilité puisqu'elle ne tient qu'une petite partie de l'écran tout en étant parfaitement fonctionnelle.

Pour les habitués de manettes, la mise en jambe sera plutôt difficile. Même s'il est assez facile de comprendre les commandes grâce aux explications présentes durant les temps de chargement (qui sont lonnnnnnnnngs au passage), il vous faudra quelques essais pour parvenir à aller au bout des niveaux sans vous vautrer minablement contre la paroi d'un glacier ou piquer du nez pour vous écraser dans une épaisse couche de neige, notamment dans le "Free Flight" et le "Pingu Flight". Les mouvements brusques vous seront très préjudiciables, ce sera donc à vous de jouer de votre finesse pour être d'une précision suffisante dans le but d'obtenir le droit de jouer en mode difficile, bloqué au début du jeu. La difficulté réside dans le fait d'attraper les points de contrôle symbolisés par des cercles de couleurs ou tout simplement des montres en fonction du mini-jeu choisi car ceux-ci ne vous laisseront guère le temps de flâner en route pour admirer le paysage. Autre point totalement délirant du jeu, l'ambiance sonore. Fou rire garanti lors de l'allumage de votre console et des premières musiques des menus. Celles-ci collent d'ailleurs parfaitement au jeu et vous mettront en condition sur ce qui vous attend dans les épreuves qui suivront. Pour le reste, la bande-son est plutôt simpliste avec quelques bruitages et voix par-ci par-là, bref rien de transcendant non plus...