Née dans les pages colorées des comics Marvel, l'équipe des 4 Fantastiques n'a jamais beaucoup évolué au fil des années (chose plutôt rare pour des super-héros, toujours friands de nouvelles alliances). Depuis le début, le petit groupe se compose de Reed Richards, Sue Storm, Johnny Storm et Ben Grimm, respectivement surnommés Mr Fantastic, La Femme Invisible, La Torche Humaine et La Chose. Depuis un incident survenu au niveau de leur ADN, chaque membre a développé un pouvoir spécial. Le premier est aussi élastique qu'un Malabar fraîchement mâché, la seconde peut créer des champs de force et se rendre invisible, le troisième peut s'immoler et voler tandis que le dernier est à jamais changé en caillou sur pattes. Loin de s'apitoyer sur leur sort, les 4 Fantastiques ont décidé de mettre leurs pouvoirs au service du bien et de nettoyer le monde de toutes ses crapules, dont le terrible Dr Doom, autrefois ami de la bande. Leur quête de justice passera essentiellement par de la castagne contre des vilains super-crétins et leurs sbires tout aussi idiots.

Concrètement, on se trouve donc face à un beat'em all très banal dans lequel le seul moyen d'avancer de frapper suffisamment de méchants pour débloquer la zone suivante. Le principe rappelle grandement les tout premiers jeux du genre, on pense bien évidemment aux mythiques Double Dragon ou Final Fight revus à la sauce 3D. Certains penseront aussi à une vieille version des 4 Fantastiques sortie sur Playstation par Acclaim. Il s'agissait déjà d'un beat et c'était déjà moyennement convaincant. Car oui, il faut savoir que cette nouvelle version est loin de remplir son objectif. Malgré les quelques points positifs, notamment une liste de combos à faire évoluer au fil des missions, on retiendra surtout du jeu une longue liste de défauts. Parmi ceux-là des caméras complètement à l'ouest, incapables de filmer correctement l'action et ayant la facheuse manie de se bloquer dans les coins, même en environnement ouvert. Il faut aussi signaler la confusion qui règne constamment pendant une partie. Dans la mesure où le jeu met en avant de grosses bastons avec d'un côté une équipe de quatre héros, de l'autre des ennemis sans cesse plus nombreux, il aurait été judicieux de s'attarder sur les problèmes de lisibilité. A moins justement que ce soit un parti pris que de noyer le joueur au milieu d'un bordel sans nom. Pour compliquer tout cela, on nous propose de switcher à tout moment entre les quatre héros et de profiter de leurs pouvoirs respectifs. Certains niveaux exigent même de les contrôler un à un pour réaliser des actions communes. Par exemple, pendant que La Chose retiendra un camion de pompier près à tomber dans le vide, Mr Fantastic aggripera son copain et La Torche s'occupera de faire fondre une barre de fer pour libérer le camion. Les interactions de ce genre sont nombreuses, mais tellement scriptées qu'elles en deviennent lassantes. Pour tout vous dire, ces actions ne peuvent être déclenchées n'importe quand mais uniquement en présence d'un pointeur de la couleur de son personnage. On appelle cela des actions contextuelles qui, à forte dose comme ici, nuisent clairement à l'intérêt du jeu.

Afin de coller à l'image d'équipe soudée et unie, il est possible de jouer en coopératif. Cela dit, on ne pourra pas vraiment se prendre pour les 4 Fantastiques, juste pour les 2 Fantastiques. On comprend qu'afin de ne pas surcharger l'écran déjà bien encombré, un mode quatre joueurs ait été écarté, mais tout de même, on regrette de ne pas pouvoir s'y essayer, surtout que les membres qu'on ne comtrôle pas sont tout de même présents dans la bataille... On pourrait aussi reprocher aux 4 Fantastiques ses contrôles brouillons ainsi que sa réalisation pâlotte, des points qui ne font qu'accentuer le manque d'intérêt que l'on éprouve vis à vis du titre. Chapeau à ceux qui auront le courage d'aller au bout pour débloquer les bonus (dessins, couvertures, interviews...).