Des FPS, il y en a quelques un de grandioses, une bonne flanquée de moyens, pas mal de mauvais et des bennes entières à jeter. C'est là qu'on a trouvé Hellforces, petite collection des points les plus rédhibitoires du genre.
Prenez un héros anti-charismatique, collez-le en prison face à un agent tout droit sorti de la Matrice et faites en sorte qu'il n'ait aucun souvenir de la raison qui l'a conduit dans cette situation ridicule. Nous, par contre, on le sait, puisqu'on a droit à un flashback, mais comme c'est totalement inintéressant, j'ai oublié ce qui sert de prétexte au fait que la ville soit envahie de zombies. Alors zou, on passe à l'action en mitraillant tout ce qui combine ces deux facteurs : être en décomposition et marcher en faisant "heuheuhaaa" (ou éventuellement tout ce qui chante Zombies des Cranberries, mais là ça devient une affaire personnelle). Jouer à Hellforces consiste à renouer avec ce qu'il y a plus de primaire dans le FPS. Ca peut être sympa si on gagne un gameplay nerveux, un truc fun à la Painkiller. Par contre ça devient complètement plat quand il s'agit de se trouver face à des zombies qui avancent comme des limaces. Il faut moins de 3 minutes de ce régime sans punch pour commencer à sentir l'ennui. Hellforces vous englue dans la somnolence par son manque de rythme, son level design aussi inspiré qu'une chanson FM et ses armes qui font pif pif et engendrent un sentiment de puissance comparable à celui que l'on ressent lorsqu'on décortique une moule marinière.
Hellforces tente pourtant d'être drôle en misant sur les points d'impacts multiples, mais le résultat ne vaut même pas celui de l'antique Soldier Of Fortune 2. Ajoutons à cela que le résultat graphique est d'ailleurs du même niveau. Les impacts sont grossiers et taillés à la hache, ce afin que l'on soit bien certain que les zombies ne sont que des assemblages de polygones mal dégrossis. Un trait de caractère qui s'applique un peu à toute la réalisation du titre qui fait pâle figure même en poussant les options graphiques. Le comble étant que le frame-rate se montre chaotique, ce qui fini de rendre le jeu repoussant et peu agréable à jouer. Le titre pose en effet de sérieux problèmes de maniabilité avec des déplacements peu précis et des mouvements au rythme chevrotant. Chose particulièrement irritante. Surtout si on a le malheur de vous demander de sauter. Fait qui se produira à l'occasion, au gré des niveaux à l'architecture discutable, linéaire mais terriblement absconse, vous laissant errer, l'air perplexe alors même qu'il n'y a pourtant aucune difficulté. Rageant. Hellforces a tout du shooter énervant, bon à laisser aux oubliettes. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si c'est en été qu'on le fait sortir à petit prix.
- Graphismes9/20
Tout pour plaire avec un design pauvre, peu inspiré et une réalisation trop poussive, Hellforces n'a vraiment pas de quoi faire frissonner. On pleurera également son moteur physique... rigolo.
- Jouabilité9/20
S'offrant le luxe rare d'être un FPS à la maniabilité douteuse, Hellforces est surtout pourvu d'un gameplay complètement creux, mou et insipide.
- Durée de vie8/20
On a rarement vu des jeux mauvais occuper pendant des heures et des heures.
- Bande son9/20
"Heuhaa, heuhaa, heuhaa" font les zombies. C'est un peu monotone comme environnement sonore, même s'il est parfois ponctué du timide bruit de pétard des armes.
- Scénario/
Dans sa preview, le père Panda disait de Hellforces qu'il n'était qu'un FPS très classique, ça n'est déjà pas très gentil. Mais on ajoutera aujourd'hui que c'est un mauvais FPS, ennuyeux, pas beau, peu jouable et finalement sans intérêt.