Bomberman est un peu comme certaines bestioles, comme les scorpions, ça n'évolue quasiment pas et c'est parfaitement increvable même en cas d'attaque nucléaire. Voilà des décennies que le petit gars ne se lasse pas de déposer des bombes dans des labyrinthes pour faire exploser d'autres petits gars qui lui ressemblent et qui sont souvent contrôlés par ceux qui, avant cette partie au cours de laquelle vous les avez laminés en faisant preuve du plus mauvais esprit, étaient encore vos amis. On ne change pas une formule qui gagne, alors on ne sera pas surpris de voir que le jeu arrive sur DS dans une version qui pourrait aussi bien être celle qui tournait sur NEC ou NES. Ainsi, le mode solo sera-t-il toujours aussi complètement dispensable. Si ce n'est pour découvrir le concept au cas où vous seriez trop minot pour le connaître, ce qui me fera encore une fois prendre un sale coup de vieux, je ne vous dis pas merci, bande d'ingrats qui ne savent même pas qui étaient les Cosmocats ou que les Twix avant, ça s'appelait des Raiders.

Bref, l'intérêt de Bomberman réside évidemment dans son mode multijoueur, d'autant plus qu'une seule cartouche suffira à faire s'affronter 8 joueurs via le WIFI. Le principe reste classique, on vous demande de faire exploser des blocs qui libèrent divers bonus permettant d'être plus efficace dans votre but premier : faire exploser les autres joueurs. Ensuite, tout est question de réflexes et d'anticipation pour savoir gérer son timing et ne pas être sa propre victime en se faisant exploser une bombe à la face. Hudson a tout de même fait un effort pour tirer parti de la DS et de son double écran. Si en solo on se contentera de jouer sur le seul écran supérieur, en multi, les deux écrans sont utilisés, les deux tableaux étant reliés par des tunnels en nombre variable. L'idée, toute simple, donne lieu à quelques empoignades épiques autour de ces points de passages et compose un élément tactique pas piqué des hannetons. Le tout agrémenté par des téléporteurs et autres joyeusetés. On trouvera même dans les options de configuration de partie, la possibilité de déposer les bombes en criant dans le micro de la console. Cette version DS se pare également de quelques nouveaux bonus inédits ou de comportements légèrement différents de ceux que l'on connaît déjà. Ceci dit, les changements sont assez légers. Du bonus permettant de larguer plus de bombes à la fois, d'augmenter la portée des explosions ou de différer les détonations afin de les déclencher à volonté, on trouve tout ce qu'il faut pour pourfendre avec élégance ceux qui auront l'audace de s'incruster sur votre tableau de jeu. Comme cela a toujours été le cas depuis des années d'ailleurs. Bomberman ne change pas, il ne devient pas aigre avec le temps pas plus qu'il ne se bonifie, il se contente de ne pas changer.