Nostalgique du jeu vidéo d'il y a 15 ans, ce test est pour toi. Tu gardes un souvenir ému des bornes d'arcades que tu nourrissais machinalement de pièces de 5 francs (voire 10 si c'était le jour de l'argent de poche) afin de pouvoir continuer ta partie sans avoir à tout recommencer depuis le début ? Tu trouves aussi que les jeux d'aujourd'hui manquent de challenge ? J'ai le jeu qu'il te faut. Ca s'appelle Alien Hominid et c'est ultra méga balèze.
Voilà un titre à l'histoire peu banale et je ne parle pas ici de son scénario mais bel et bien de son parcours personnel puisque nous avons affaire à un jeu qui nous arrive directement de la scène indépendante du PC. D'abord jeu flash totalement gratuit sur le net, Alien Hominid a fait son petit bout de chemin jusqu'à recevoir quelques récompenses dans le milieu dont ceux de l'excellence technique, de la meilleure innovation visuelle et du prix du public au cours du Festival des jeux indépendants. Des retours encourageants qui ont sûrement bien motivé l'équipe de développement à porter leur jeu sur console. Voilà qui est fait, avec une sortie simultanée sur PS2 et Xbox chez nous, et sur PS2 et GameCube de l'autre côté de l'atlantique. Le moins que l'on puisse dire, c'est que Alien Hominid n'a rien perdu de son charme en arrivant sur console, au contraire, il se voit même bonifié par l'ajout de niveaux et de mini-jeux très addictifs.
Mais d'abord, Alien Hominid, c'est quoi ? Basiquement, il s'agit d'un shoot en 2D très nerveux, très difficile aussi, mais qui respecte les normes imposées il y a plusieurs années par le genre : l'action est intense, les ennemis nombreux, ça pète dans tous les coins et seuls de bons réflexes permettent de s'en tirer. En tant que petit alien violent et sans pitié, votre but sera de vous venger de l'affront subi lorsque votre vaisseau a été abattu par le gouvernement. Déchaîné comme vous l'êtes, rien ne pourra plus vous arrêter, si ce n'est l'extrême difficulté du titre lui-même. Alien Hominid est en effet un jeu qui renoue avec le niveau d'exigence d'autrefois, du temps où les jeux étaient quasiment intorchables à moins de chopper les vies infinies dans la rubrique astuces d'un magazine. Simplement armé d'un blaster capable d'évoluer suivant les bonus récupérés, et d'une poignée de grenades destructrices, ça va être chaud pour ne serait-ce qu'arriver au troisième des seize niveaux qui vous attendent. Tout ça à cause d'une stupide règle de gameplay qui vous mènera la vie dure et qui dit qu'une simple balle reçue vous fera perdre une vie. Je veux bien que le stock de vies soit assez imposant, on prend peur lorsqu'on les voit défiler une par une à un rythme plus qu'effréné. Pourtant, en s'appliquant un peu, et en connaissant aussi les tactiques adverses par coeur, on parvient à survivre et à aller un peu plus loin que la dernière partie jouée. On fini même par atteindre un certain point où le jeu nous propose de sauvegarder ! Jamais vous n'aurez été aussi ravi de pouvoir sauver votre jeu, croyez-moi.
Un jeu difficile, un principe bête comme chou... qu'est ce qui peut bien nous pousser à persévérer dans Alien Hominid. Ca tient principalement à deux choses : son design et son gameplay pas si lisse qu'il n'y paraît. Regardez les screens pour vous en convaincre, Alien Hominid possède un design unique qui fait de lui un festival de couleurs et d'humour déjanté. La tronche de l'alien ressemble à s'y méprendre à celle de Stitch, la créature de Disney, et dans la mesure où le caractère des deux personnages est assez similaire aussi, l'identification est immédiate. Les ennemis sont aussi très drôles, l'acharnement avec lequel ils s'en prennent à l'alien, leur armement toujours plus lourd et le contraste qui réside entre leurs puissantes machines et le petit bonhomme jaune... tout ça concorde à donner un univers totalement décalé qui fonctionne parfaitement. L'autre point fort, c'est donc le gameplay. Bien qu'il ne s'agisse que d'un jeu de tir, plusieurs éléments sont intégrés afin de varier les plaisirs. Au lieu de blaster comme un taré sans regarder sur qui on shoote, on peut aussi bien sauter sur le dos des ennemis et leur croquer la tête ou bien s'enterrer et attendre qu'ils passent pour les attraper. La conduite de véhicules est aussi prévue, ainsi que le jeu à deux simultanément. Je ne vous cache pas que cette dernière configuration se transforme bien vite en bordel sans nom puisque ça multiplie par deux les explosions à l'écran. D'un autre côté, ça rend les choses un poil plus facile aussi. Alien Hominid se distingue enfin par l'ajout de mini-jeux plutôt marrants qui peuvent être pratiqués jusqu'à quatre simultanément. Mais comme tout à un prix, vous devrez les débloquer avant de pouvoir en profiter. Voilà une motivation supplémentaire pour ne pas lâcher la manette.
- Graphismes14/20
Le design est peut-être tout bête, n'empêche ça claque bien avec des couleurs vives qui explosent littéralement à l'écran et des animations ultra rapides qui donnent un rythme d'enfer à l'action.
- Jouabilité16/20
La prise en main est immédiate, mais il faudra un moment avant de réellement maîtriser le jeu vu son extrême difficulté. Heureusement, tout est fait pour nous donner envie de s'accrocher. Au final, on s'améliore de partie en partie.
- Durée de vie15/20
Purée comme c'est dur ! Peut-être pas autant qu'un Gradius mais tout de même. Ca fait longtemps qu'on n'avait pas vu de jeu aussi costaud. Résultat, la durée de vie est tout à fait correct, on prendra même plaisir à y rejouer une fois terminé. A noter la présence d'un mode multi et de plusieurs mini-jeux à débloquer.
- Bande son14/20
Des musiques et des bruitages en parfaite adéquation avec le design et le rythme du jeu.
- Scénario/
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Plus longue que la version originale en flash, plus complète avec des mini-jeux et quelques nouvelles possibilités, Alien Hominid sur consoles surpasse le soft que l'on connaissait déjà. Si le genre vous interpelle et que vous n'avez pas peur de vous heurter à une difficulté extrême, alors foncez !