Du coté des licences, le jeu tient compte des nouvelles équipes et de la nouvelle organisation pro internationale. La majorité des équipes et des coureurs ont leurs vrais noms, en revanche, certains ont été modifiés (un problème de droits certainement). Ainsi par exemple, on ne court pas avec les T-Mobile mais avec les T-Lekom. De même pour les cyclistes, Vinokourov devient Vunokourov, Ullrich devient Ullrach... Et c'est aussi le cas pour le nom de certaines épreuves comme le Tour de France désigné dans le jeu sous le terme de Grand Tour et pour le Dauphiné Libéré qui devient le Dauphiné Libre. Ce n'est pas très gênant puisque tous les ans, la communauté tient à disposition des joueurs un patch qui met à jour et corrige la base de données. Passons donc l'éponge sur ce petit défaut.

En revanche, un défaut sur lequel on ne peut pas transiger c'est la stabilité du jeu. Et bien comme dans les opus précédents on remarque quelques bugs et plantages divers et variés, par exemple sur le chargement des parties sauvegardées qui semblent connaître quelques difficultés. Mais bon, il est vrai que pour chacun des Cycling Manager précédents, Cyanide a sorti un patch corrigeant la majorité des plantages de la version finale du jeu et il en sera certainement ainsi pour leur dernier bébé. On les comprend, il aurait été dangereux pour les ventes de fignoler le soft pour le sortir après le Tour de France. Autre défaut récurrent, lorsqu'on avance le temps en mode carrière, on est sans arrêt interrompu par des messages qui nous avertissent qu'on a reçu des e-mails... Et lorsqu'on veut arriver très vite à la prochaine compétition, c'est gênant. On aurait aimé pouvoir le faire de façon quasi instantanée sans attendre que les jours défilent en arrière plan.

Côté gameplay, on retrouve grosso modo la même interface et les mêmes commandes que dans l'opus précédent. Il s'agit donc toujours (en mode carrière) de gérer sur le long terme la destiné d'une équipe en décidant du recrutement, de la formation des jeunes, de l'entraînement, des stages de préparation et j'en passe. Mais cette fois-ci, le manager gagne de l'expérience et s'améliore au fil des victoires ce qui fait qu'il peut être invité à prendre le contrôle d'équipes plus performantes. A l'inverse, vous pouvez très bien être renvoyé si vous ne remplissez pas les objectifs. Pour ce qui est des compétitions elles-mêmes, il est possible d'aller directement au résultat ou alors de la jouer grâce au moteur 3D. C'est là l'une des nouveautés les plus flagrante de Pro Cycling Manager : le moteur graphique. Les décors sont ainsi beaucoup mieux modélisés et il en est de même pour les cyclistes (qui hélas, ont tous le même physique) et pour le public (dont l'animation laisse un peu à désirer puisqu'il est totalement statique). Toujours est-il que cela donne un nouvel attrait aux courses, en particulier dans les étapes de montagne où l'on peut réellement se rendre compte visuellement du dénivelé. Rappelons que comme avant, il est possible de donner des ordres à ses coureurs en pleine compétition : attaquer, prendre des relais longs... Bien évidemment il faut veiller à ne pas trop leur en demander car un nouvel élément vient compliquer la donne dans Pro Cycling Manager : la fringale. On voit en effet apparaître une barre à l'écran pour chaque coureur. Cette barre comprend quatre niveaux. Une fois les quatre morceaux de la barre remplie, le coureur sera pris d'une terrible fringale et ne pourra plus fournir d'effort. C'est très gênant, surtout lorsque ça arrive en fin d'étape et que l'échappée dans laquelle on a casé un coureur commence à battre de l'aile.

Hormis le moteur 3D, l'autre point qui a fait l'objet de toutes les attentions, c'est l'IA. Celle-ci est bien meilleure que dans le précédent volet. Ainsi, il y a beaucoup moins d'abérations et les résultats sont plus logiques et ce, même quand on simule les courses. Les fins d'étapes ont aussi été au centre de toutes les réflexions chez Cyanide et on remarque dans les étapes de plaines que les chutes sont plus nombreuses qu'auparavant, surtout dans les premiers jours du Tour de France. C'est beaucoup plus proche de la réalité où les équipes de sprinters emmènent le peloton à vive allure ce qui multiplie les risques de chutes. Pour ce qui est de la montagne, le classement du meilleur grimpeur est plus disputé que jamais et on voit de "mini échappées" ou même de véritables sprints qui n'ont pour but que de prendre quelques points au sommet des cols. Sympa ! On regrette en revanche que le vent ne soit pas mieux pris en compte (pour le prochain volet peut être ?). Certes, il est bien présent et rend les courses plus délicates quand il vient de face, mais on ne remarque pas de formation de bordures. Dommage !

Bien évidemment, même si le mode carrière constitue le coeur du jeu, différents autres modes sont présents. Il est ainsi possible de ne participer qu'à une seule compétition (critérium, étape d'un grand tour...). Un mode multijoueur est aussi présent et permet à 20 joueurs de s'affronter (chacun contrôlant son équipe). Une nouveauté cette année : l'éditeur d'étapes qui permet de créer ses propres courses (tracé, dénivellation...). Celui-ci n'est certes pas très facile à utiliser et réclame la présence d'Excel sur son PC pour en profiter au mieux, mais il permettra à n'en pas douter aux fans acharnés de proposer aux joueurs lambda de télécharger leurs créations. Un bon point pour la durée de vie. Bref, Pro Cycling Manager, même s'il ne révolutionne pas la série, apporte assez de nouveautés et d'améliorations pour justifier son achat.