Un an de patches et un add-on peuvent-ils sauver le bateau Soldner ? Ou plutôt, le faire ressortir des profondeurs abyssales dans lesquelles il est allé se fourrer ? Non, ne rêvez pas. Perdu entre un Joint Operation et un Battlefield 2, cet add-on passe complètement inaperçu, entre bugs, platitude et désertification des serveurs.
Quand on débarque dans cet add-on pour tenter de se jeter dans une partie comme on se jette dans l'eau glaciale, on hésite entre rire et larmes. Soldner : Marine Corps est complètement dépeuplé alors même qu'il est déjà sorti depuis quelques semaines aux USA. Et ça, c'est déjà suffisant pour l'envoyer dans la tombe. Ceci dit, il pourrait être sauvé s'il avait les qualités requises pour attirer un peu de monde, or, ça n'est pas le cas. Cet add-on nous arrive toujours fort des louables intentions du jeu de base, à savoir se comporter comme une simulation militaire crédible en multijoueur. Bon, l'histoire du jeu, on la connaît, une tripotée de bugs honteux, un gameplay plat et finalement un énorme ratage. Aujourd'hui, avec quelques patches, dont le dernier pèse ses 300 Mo tout mouillé, on souffre un peu moins des bugs et des plantages, cela n'empêche qu'en termes de réalisation, Soldner : Marine Corps fait pitié avec ses environnements cubiques et ses textures grossières. Sans aller jusqu'à le comparer au monstrueux Battlefield 2, il ne tient déjà pas la route à côté de Joint Operation. Et ce problème d'aspect concerne également son architecture avec des cartes bâties n'importe comment, sur lesquelles reposent des bâtiments ridicules et parfaitement vides.
Quant au gameplay, et bien le gameplay c'est celui de Soldner. Même si on n'est moins souvent empêtré dans l'instabilité du jeu, il reste que ce que propose le soft de Wing Simulation, on le trouve ailleurs et en mieux. Globalement, le titre a toujours autant de mal à se situer entre arcade et réalisme. On s'ennuie quand on joue à Marin Corps tout autant qu'on s'ennuyait en jouant à Secret Wars. Le jeu n'a aucune pêche et pas assez d'aspect tactique pour justifier sa lenteur. Les véhicules sont toujours aussi ridicules à piloter et le fait que cet add-on en apporte une trentaine n'est qu'une donnée numérique qui ne change rien au problème : on n'a pas envie de s'en servir, même d'un jetski pourtant toujours amusant. Il en va de même pour les deux nouvelles classes de soldats d'ailleurs. Il n'y a pas de mystère, Marine Corps, ça n'est jamais que du Soldner bis, ce qui explique sans doute la vacuité. Alors si vous faites partie des 15 pelés qui aiment et jouent encore à Soldner, oui, vous pouvez acheter l'add-on, sinon vous pouvez prendre les trente euros qu'il vous coûtera et acheter Joint Ops. Certes, ce n'est pas tout à fait le même esprit, mais au moins, Joint Ops, on peut y jouer.
- Graphismes11/20
C'est ce qu'on appelle un coup de vieux. Les bâtiments ont tous la même allure et sont parfaitement vides, les modèles sont grossiers, couverts de textures floues et on évolue dans un monde aux formes rectilignes.
- Jouabilité9/20
Les véhicules sont aussi loufoques à manoeuvrer que dans Secret Wars, le gameplay général aussi pesant, lent et mou avec un teamplay visé mais jamais atteint.
- Durée de vie9/20
Le simple fait qu'on ne trouve quasiment personne sur les serveurs suffit à faire chuter la durée de vie de l'add-on à néant. Et comme les qualités du jeu ne risquent pas d'attirer les foules, ce n'est pas demain qu'on verra des cartes remplies.
- Bande son12/20
Marine Corps prend le parti d'une bande-son sobre et réaliste, si on fait exception des voix pourvues d'accents risibles. Le problème de ce genre de bande-son, c'est qu'elles sont très ennuyeuses et qu'avec le recul, les effets paraissent nettement moins réussis qu'on pouvait le penser il y un an.
- Scénario/
On voit rarement des add-on faire mieux que les jeux qu'ils viennent "étendre". Avec un an dans les gencives et une concurrence féroce, Marine Corps ne fait que rappeler à quel point Soldner est daté et dispensable dans la catégorie des shooters online. A oublier.