Cinq mois seulement après la sortie du cinquième volet de Settlers, voici que déboule son add-on joliment intitulé "Expansion Disc". Un titre qui a le mérite d'être clair et sans fioriture mais qui ne nous dit rien sur le contenu de cette extension. Heureusement, ce test est là pour vous décrire ce à quoi vous aurez droit si vous l'achetez.
Mais avant de rentrer dans le vif du sujet, rappelons pour les retardataires ce qu'est Settlers. En fait, du premier épisode au quatrième, cette série à succès proposait un gameplay très différent des jeux de stratégie classiques type Age of Empires. En fait, ces titres se concentraient sur la gestion, la récolte et la transformations des ressources. La partie "combat" était assez réduite et les développeurs se focalisaient surtout sur l'économie du jeu complète et très structurée. Mais le cinquième volet de la série, L'Héritage des Rois pour ne pas le nommer, a opéré un véritable virage en augmentant l'importance que tiennent les batailles et en simplifiant nettement la gestion des camps. Ce nouveau gameplay a provoqué une véritable levée de boucliers chez les fans de la première heure dont beaucoup reprochent au studio de développement d'avoir tout simplement enlevé tout ce qui faisait la spécificité de titre. Et bien le moins que l'on puisse dire c'est que l'add-on ne les satisfera pas puisqu'il garde la même base que le cinquième volet auquel il est destiné.
Si on était méchant, on pourrait même dire que l'extension de Settlers 5 est une sorte de pack de missions. Mais elle propose cependant quelques petits plus sympathiques. Bien sûr on retrouve des cartes multijoueurs et escarmouche en plus (une dizaine pour être exact), et beaucoup de celles-ci se déroulent dans de nouveaux environnements tels que les steppes, les marais et les landes. Hélas, tout comme dans le jeu de base, les décors restent très répétitifs malgré cet ajout. Les couleurs dominantes restent le vert et le gris et on aurait bien aimé avoir des lieux réellement différents. Ce n'est hélas pas le cas et on le regrette. Une nouvelle campagne solo de neuf missions fait aussi son apparition. Le scénario de celle-ci suit celui du jeu original. Après la défaite de Kerberos, Dario prend les commandes de l'Ancien Royaume. La paix est revenue et tout le territoire retrouve la prospérité. Tout le territoire ? Non, car une partie du royaume résiste encore et toujours à votre autorité. Vous allez devoir reprendre du service en dirigeant Dario et ses troupes pour reprendre le combat et rétablir l'ordre dans ces contrées.
La première mission sera axée sur une des nouveautés de cet add-on : la possibilité de construire des ponts. Evidemment, ceux-ci ne se font pas tout seuls. Il faut tout d'abord rechercher les mathématiques dans l'université pour avoir accès à un nouveau bâtiment : celui des architectes. Une fois bâti près d'une rivière, les architectes qui l'occuperont bâtiront les structures du pont. Ce sera ensuite à vos serfs de faire le pont. Une quantité de pierres assez phénoménale est d'ailleurs nécessaire pour cette construction. Hélas, les ponts ne se bâtissent pas à n'importe quel endroit. En fait, les développeurs ont bien délimité les lieux compatibles avec de tels ouvrages. Les ponts apportent un petit plus au jeu puisque grâce à eux on peut par exemple envoyer ses serfs chercher des ressources sur l'autre rive. Il est même possible de détruire un pont pour, par exemple, couper le chemin d'approvisionnement de l'ennemi. Cependant, une seule unité est capable de ça : le voleur. Grâce à ses explosifs il peut très facilement le saboter. Les unités militaires (archers, lanciers...) ne peuvent pas infliger de dégâts aux ponts.
Parler du voleur, c'est aussi l'occasion de préciser qu'il est possible d'engager des mercenaires pour compléter vos troupes. Ces unités se trouvent souvent dans des campements indépendants disséminés de-ci de-là. Mais l'une des grosses nouveautés de cet add-on c'est l'éditeur de cartes qui permettra aux plus patients d'entre-vous de créer des maps, mais aussi de véritables scénarios avec gestion des événements, des objectifs... Attention cependant car si créer une carte simple n'est pas très compliqué, on entre dans une autre catégorie quand on commence à toucher aux scripts et aux événements planifiés qui sont loin d'être à la portée du premier venu. Au final, cet add-on enrichie de fort belle manière le contenu du titre original mais il ne bouleverse hélas pas le gameplay du jeu de base. A réserver donc à ceux qui ont aimé le soft car cette extension ne fera pas changer d'avis ceux qui ont été déçus par L'Héritage des Rois.
- Graphismes13/20
L'aspect graphique est identique au jeu original. Les nouveaux terrains (steppes, marais et landes) sont les bienvenus, hélas les décors s'avèrent toujours aussi répétitifs et on regrette de ne pas pouvoir personnaliser l'angle de la caméra.
- Jouabilité12/20
Le fait de pouvoir construire des ponts et d'enrôler des mercenaires apporte un petit plus. Hélas, les problèmes de pathfinding sont toujours présents.
- Durée de vie14/20
Le contenu de l'add-on est plutôt riche avec la présence d'une nouvelle campagne, de nouvelles cartes pour l'escarmouche et le multijoueur, mais surtout d'un éditeur de maps très complet mais pas très facile d'accès.
- Bande son13/20
Un peu inférieure au jeu original, la bande-son ne nous a pas fait une grosse impression. Les voix françaises ne sont vraiment pas géniales.
- Scénario12/20
L'histoire de la campagne de cette extension se déroule juste après celle du jeu de base. On reste dans le très classique et le sans surprise.
Plus proche d'un jeu de stratégie classique que d'un Settlers, L'Héritage des Rois et son extension risquent de déplaire aux fans des précédents opus. Concernant le contenu de l'add-on lui-même, il propose une nouvelle campagne et de nouvelles cartes plutôt intéressantes, mais aussi la possibilité de construire des ponts, d'enrôler des mercenaires et de créer ses propres maps avec l'éditeur de cartes. Hélas, l'extension ne corrige pas les problèmes de pathfinding. Au final, on se retrouve avec un add-on qui complète le contenu du jeu original mais qui, hélas, ne modifie en rien son gameplay.