Comme c'est souvent le cas avec l'adaptation de films en jeux vidéo, Madagascar nous arrive quelques jours avant sa sortie sur grand-écran. L'occasion pour certains de se faire une première opinion sur le long-métrage, au risque d'être déçu par cette première approche qui pourrait ne pas refléter la qualité finale du film. Malheureusement, la version GBA de Madagascar ne décolle absolument pas, pire, elle reste au sol, handicapée qu'elle est par une construction très lourde et sans aucune ambition vidéoludique. Le constat peut paraître sévère mais comme un petit test vaut mieux qu'un long discours, débutons voulez-vous ?
Reprenant le scénario du film, Madagascar nous conte l'histoire de quatre animaux ayant décidé de partir à l'aventure afin de laisser derrière eux leur morne vie au zoo new-yorkais où ils sont actuellement retenus en otage. Nous retrouvons ainsi Alex le lion, Marty le zèbre, Melman la girafe et Gloria l'hippopotame, qui entendent bien renouer avec leurs racines en partant pour la lointaine Afrique. Tout débute donc dans la joie et l'allégresse, d'autant que le film est placé sous le signe de l'humour caractérisé par des animaux ayant des personnalités diverses qui vont de la nature hypocondriaque de Melman à celle casanière d'Alex, qui adore le petit confort que lui procure le zoo, en passant par une Gloria des plus cartésiennes. Maintenant, autant les personnages incitent à avancer pour voir ce qui va leur arriver, autant le jeu montre trop rapidement son manque d'ambition.
Tout commence dans le zoo précédemment cité, où nous allons pouvoir découvrir de quoi sont capables nos amis exotiques. Les premiers niveaux vous serviront de tutoriaux et c'est au travers de l'évasion des quatre amis que le joueur va progressivement faire connaissance avec les spécificités de chaque animal. Ainsi, Alex se déplace rapidement, peut rugir pour se débarrasser des ennemis et effectue des double-sauts qui lui permettent de progresser verticalement. Marty, lui, peut donner des coups de sabots (pour se débarrasser des ennemis, ouvrir des portes...), ramper pour passer dans des endroits confinés ou se cacher dans des caisses pour échapper aux gardiens. Continuons ce tour d'horizon avec Melman qui pourra aussi réaliser des double-sauts, se débarrasser des ennemis en éternuant ou se cacher à la manière d'une autruche pour se rendre invisible. Terminons avec Gloria qui a la capacité de nager, de plonger et d'écrabouiller ses adversaires. Dans l'absolu, sachant qu'on peut switcher entre plus ou moins d'animaux suivant les missions, on aurait pu penser être en présence d'un Lost Vikings-like. Si le concept est assez similaire, l'utilisation des animaux est mal pensée et ne sert en fin de compte qu'à quelques endroits bien particuliers. Au final, on utilise le plus souvent Alex pour avancer prestement ou Melman si on désire évoluer dans les hauteurs en sautant de branche d'arbre en branche d'arbre. Dommage que les développeurs n'aient pas pensé à des énigmes plus évoluées qui auraient réellement tirées parties des attributs de chaque animal. En fin de compte, les 13 niveaux se bouclent très vite et le réel intérêt du titre sera de revenir dans les missions antérieures une fois que vous aurez accès à toutes les capacités pour dénicher la totalité des pièces présentes dans chaque stage.
Pourtant, quelques idées auraient pu dynamiser l'ensemble mais ici encore c'est assez moyen à cause de divers soucis. Par exemple, les niveaux d'infiltration sont bien trop longs et surtout trop scriptés pour susciter le moindre intérêt. Un des problèmes majeurs vient du fait que vous ne verrez certains gardes que lorsque vous vous cacherez dans une caisse, cette action déclenchant un zoom arrière. Il est donc quasiment impossible d'avancer selon son bon vouloir, surtout que lorsque vous aurez été vu 4 fois, vous devrez reprendre le niveau au tout début. Notez tout de même que chaque level est constitué de 3 sous-niveaux, chacun étant synonyme de check-point. Ensuite, des mini-jeux viendront s'insérer dans l'histoire mais ils ne sont guère brillants. Faire danser Melman est à ce titre peu intéressant, d'autant que le jeu ne représente aucun véritable challenge, un peu à l'image de tout le soft qui peut se terminer en ligne droite si on ne part pas à la recherche des pièces décrites plus haut qui vous ouvriront la porte d'autres mini-jeux.
Graphiquement, Madagascar reste assez joli même si les environnements sont un peu basiques dans leur level-design. A ce sujet, on retiendra quelques maladresses comme le niveau du métro où nous sommes obligés de passer derrière des barrières gênant la visibilité et abritant le plus souvent des rats qui ne manqueront pas de nous toucher. Par la suite, le tout s'améliore un peu, même si la jungle n'est pas un modèle de clarté. En somme, votre ressenti variera en grande partie suivant votere façon de concevoir un jeu de plates-formes et qui plus est à la propension à le terminer à 100%. Si c'est votre cas, vous pourrez trouver en Madagascar un petit jeu sympathique, peu original mais assez rafraîchissant pour passer quelques bons moments. A l'inverse, si vous êtes du genre à terminer rapidement votre dernière acquisition pour passer à la suivante, le titre de Vicarious Visions ne devrait pas vous prendre plus d'une matinée. Rajoutons à ceci un manque de challenges ou d'inventivité dans le déroulement de l'aventure et on obtient une adaptation en demi-teinte qui reste bien inférieure à nombre de jeux de ce type sur le même support.
- Graphismes12/20
D'un zoo new-yorkais à un métro en passant par une plage ou une jungle, Madagascar vous fera voir du pays. Les décors ne sont pas vraiment chargés en détails mais il est un peu dommage que certains choix nuisent à la visibilité qui peine parfois à convaincre à cause d'une palette de couleurs mal appropriée ou d'éléments masquant des ennemis. Les animations sont de bonne facture même si la panoplie de coups n'est pas très évoluée.
- Jouabilité14/20
Le maniement des animaux ne pose aucun problème et passés quelques soucis de lisibilité, on évolue facilement. Il est quand même un peu frustrant que le jeu ne comporte pas plus d'énigmes s'appuyant véritablement sur les capacités des bêtes.
- Durée de vie9/20
Les 13 niveaux se terminent en une matinée et quelques mini-jeux sont à débloquer si vous avez le courage de revenir dans les anciens stages une fois en possession de toutes les capacités disponibles. C'est peu, même pour un titre GBA.
- Bande son9/20
Les musiques ne sont pas très inspirées et vous inciteront rapidement à baisser le volume de votre console.
- Scénario/
Madagascar part d'une bonne idée qui est de switcher entre chaque animal pour profiter de leurs capacités respectives mais on se rend très vite compte que ce n'est que de la poudre aux yeux. Au final, la construction du jeu est comme son level design : sans envergure et peu inspiré. Reste l'humour qu'évoquent certaines scènes ou animations et la "découverte" en avant-première du film qui sortira bientôt sur grand écran.