Après le très rigolo Soleil Levant, Medal Of Honor revient (encore) et regagne ses pénates européennes. Surprise, ce nouvel opus de la série offre pour la première fois de véritables nouveautés, pas de quoi oublier que l'on est devant Moh mais tout de même, ça change.
Medal Of Honor, ou comment user et abuser d'une idée jusqu'à plus soif et surtout jusqu'à l'usure quand on voit le dernier épisode paru sur console, Soleil Levant. Une fois n'est pas coutume, EA nous offre une nouvelle version qui fait un effort d'innovation. Enfin, uniquement avec des choses déjà vues dans d'autres jeux mais ne boudons pas notre plaisir. Du moins ne nous montrons pas trop difficile. Au premier abord, personne ne perdra ses marques en prenant le jeu en main, le gameplay est toujours axé arcade et mise toujours sur des d'événements scriptés mais Faucons de Guerre parvient à ne plus enfermer le joueur dans un dédale de couloirs hollywoodiens. Aujourd'hui, les niveaux sont beaucoup plus ouverts que dans les épisodes précédents laissant une certaine part à l'exploration qui vous mènera à découvrir des objectifs bonus cachés. mais surtout, on pourra enfin choisir plusieurs possibilités de progression. Si la route vous est bloquée par un barrage, vous pourrez aussi bien décider de vous équiper du matériel nécessaire au nettoyage et emprunter cette voie plus risquée mais plus rapide, ou bien contourner l'obstacle en trouvant une porte ouverte quelconque. Certes, toute les voies utilisables sont scriptées, mais au moins vous avez le choix.
La multiplication du nombre de rails que l'on peut suivre ne peut être qu'accueillie favorablement. D'autant que la mise en scène du jeu, cause originale de sa linéarité si décriée, est toujours aussi percutante. Mais ce n'est pas la seule nouveauté notable dans le jeu. Maintenant, vous avez des copains, des équipiers qui vous suivent un peu partout et à qui vous pouvez donner des ordres. Enfin, "des" ordres, ça veux dire 2 : aller là ou revenir à côté de vous. Comment qualifier vos équipiers ? Vous voyez Forrest Gump ? Bon, ben on serait mieux avec lui qu'avec eux. En premier lieu, EA a décidé qu'il vous incombait de les soigner dès qu'ils ont un bobo, de quoi énerver nombre de joueurs, mais de toutes façons vous ne le ferez pas longtemps. Dans la mesure où cela vous fait perdre vos propres medikits et que l'utilité des équipiers est inexistante, le calcul est simple : on les laisse mourir, et si on pouvait les tuer soi-même pour gagner du temps, on le ferait. Vos alliés sont stupides et suicidaires, se jetant avec conviction et courage sous le feu ennemi, ou s'agitant d'une manière ridicule au lieu de rester en position comme de bons soldats tenant un tant soit peu à l'intégrité de leur casque. Quant au fait de les soigner, il arrive qu'on n'y arrive pas, ces crétins changeant en permanence de position, vous obligeant à leurcourir après. Benny Hill Style.
Bref, voilà un ajout parfaitement inutile et qui commence déjà à faire douter de la bonne volonté des développeurs. "Ben quoi, nous aussi on a un système d'ordre et de jeu en équipe". Mouais... Mais ce n'est pas fini, il y a encore un autre ingrédient qui vient se greffer à la sauce Medal Of Honor, l'adrénaline. Et là, on se demande quand même comment les développeurs osent encore dire que MoH est un shooter réaliste au lieu d'assumer son aspect arcade qui n'a rien de honteux. Vous avez donc à votre disposition une jauge d'adrénaline qui se remplit au gré de vos tirs. Une fois pleine, vous pourrez l'utiliser ce qui aura deux conséquences. La première étant de ralentir vos perceptions, la seconde : vous rendre invincible. Alors que les situations de stress intense puisse donner la sensation que l'on perçoit mieux les choses, je veux bien, mais moi des soldats devenus invincibles, j'en n'avais jamais entendu parler, ou alors dans X-Files. Bref, ça, c'est uniquement, pour mauvaise la foi de certains porte-parole. toujours est-il que si on a tendance à juger cette fonction superflue dans les premières missions, lorsqu'on aborde les campagnes suivantes (le jeu en comptant 4, très courtes), on en vient à changer d'opinion. Il faut dire qu'après un début d'une facilité effrayante, le niveau de difficulté grimpe en flèche par la suite, plongeant le joueur au milieu de situations plus que périlleuses qui ne le resteront pas longtemps une fois que l'on se sera souvenu de cette fameuse adrénaline qui viendra rétablir un certain équilibre entre vous, tout seul, et les allemands, stupides mais nombreux. Oui, stupides, parce que bon, niveau IA, c'est certes bien meilleur que Soleil Levant, mais on reste face à des ennemis assez restreints sur le plan intellectuel. Les allemands se contente du minimum vital et savent au moins se mettre à couvert mais ont toujours tendance à lever la tête comme des coucous suisses. C'est bien leur nombre qu'il faudra craindre et pas leur ruse. Finalement, parmi les nouveautés, une seule se montre véritablement appréciable, la multiplication (et non la fin) des rails qui vous permettent de traverser une mission, ainsi que l'apparition d'objectifs bonus qui rendent le jeu plus d'intéressant à jouer. Mais si Faucons de Guerre redresse la barre, il n'est qu'un premier pas en avant vers une évolution de la série. Un pas encourageant, mais pas encore suffisant.
- Graphismes13/20
On dirait bien que l'évolution graphique de la série a pris fin. On reste un peu déçu par le rendu. Si le level design est agréable, la distance d'affichage est ridicule, se cachant derrière un brouillard qu'on a du mal à tolérer. La version PS2 y ajoutant l'habituel aliasing. Un résultat assez moyen.
- Jouabilité13/20
Les mécaniques de base sont celles que l'on connaît depuis de longues années déjà. Cependant, EA a eu la bonne idée de se décider de rendre son jeu moins linéaire ce qui le rend plus stimulant, même si on reste face à un jeu grand public. La présence des équipiers est si inutile qu'on ne peut même pas les qualifier d'anecdotiques.
- Durée de vie9/20
On bat des records de brièveté. Aucun mode online ne répond à l'appel, il faudra faire avec un mode écran splitté, à l'heure actuelle, sur PS2 et Xbox, voilà qui témoigne d'une certaine fumisterie. Quant au mode solo, ces quatre campagnes ne totalisent que 11 missions que l'on peut boucler en 7 heures en moyenne.
- Bande son15/20
Une bande-son dans la tradition de la série, penchant vers l'héroïsme pénible au niveau musical. Heureusement, les effets compensent en se montrant très convaincants, un poil plus que le doublage parfois très moyen.
- Scénario/
Demeuré inchangé durant des années pendant que la concurrence évoluait, MoH essaie seulement de rattraper le tir en intégrant ce qu'on trouve déjà ailleurs depuis des lustres. Jeu en équipe, niveaux plus ouverts ou même le discutable bullet time. L'ennui, c'est qu'il s'y prend mal sur certains points et surtout qu'il a quelques années de retard. Cependant, on peut tout de même reconnaître que l'effort sur la linéarité ressentie de manière moins contraignante est appréciable Malheureusement, la durée de vie rikiki rend la pilule encore plus indigeste avec une campagne solo qui ne vous tiendra que 6 à 8 heures selon votre niveau et un mode online curieusement évincé. Faucons de Guerre n'est qu'une étape dans ce qui pourrait être une évolution positive de la série, mais on attendra la prochaine.