Mis sur le devant de la scène par le film de Jean-Jacques Annaud, les snipers ont depuis longtemps la sympathie ou la haine des joueurs de FPS. Déjà à l'honneur sur PC, ce corps de tireurs d'élite dont la fourberie n'est plus à prouver a aujourd'hui droit à son propre jeu sur console.
A peine l'ai-je quitté à l'E3 que je me retrouve de nouveau avec Sniper Elite dans les mains. C'est donc reparti pour un petit voyage vers la seconde guerre mondiale, armé d'un fusil de snipe à l'ancienne et de tout ce que je pourrai trouver d'utile sur les cadavres de mes victimes. Ben oui, parce que quand on croise un soldat de trop près, c'est mieux d'avoir une petite mitrailleuse qu'un fusil. Ce qui est bien avec Sniper Elite, c'est qu'il ne se limite pas à vous coller sur un toit pour vous laisser donner cours à vos instincts meurtriers tranquillement. Non, non, vous devrez commencer vos missions au ras du sol, comme le premier cloporte venu. La discrétion sera de rigueur à tout moment et on fera en sorte d'engager l'ennemi le moins possible. Vous ne jouez pas vraiment un super soldat ici, alors autant éviter d'alerter toute l'armée allemande de votre présence. De plus, vous n'êtes pas le seul sniper sur place, une raison supplémentaire qui vous incitera à vous déplacer lentement, les jumelles prêtes à scruter les immeubles en ruines qui sont d'excellentes planques pour vous et pour vos adversaires.
C'est donc le plus souvent accroupi ou couché que l'on devra progresser jusqu'aux divers objectifs qui nous sont fixés et en choisissant nous-mêmes la meilleure voie d'accès. Il sera bien souvent judicieux de ne pas opter pour le chemin le plus direct mais de savoir profiter d'un terrain fortement accidenté pour contourner certains obstacles et finalement débouler sur un poste de tir bien plus efficace. Poste que l'on devra généralement quitter si la séance de tir dure, le sniper finissant par être repéré. Ceci étant, avec un peu de ruse, il est possible de dissimuler sa présence si on élimine des cibles isolées. L'une des missions testées pour cette preview était régulièrement secouée de bruits d'explosions qui, avec un bon timing, permettaient de masquer la déflagration et donc de ne pas attirer l'attention.
Si on pouvait craindre un jeu qui fasse du sniper un exercice aussi simple qu'un bête tir de fusil à pompe, Sniper Elite parvient à éviter cet écueil en offrant plusieurs niveaux de difficultés prenant en compte divers facteurs tels que la gravité ou la force du vent. Fatalement, faire mouche à distance devient nettement plus délicat et vous obligera à viser légèrement au-dessus ou à côté de votre cible. Et si elle est en mouvement, je vous laisse imaginer la galère. D'ailleurs, si on assure, on peut même se débarrasser d'un char d'assaut, à condition de parvenir à dégommer le bouchon de son réservoir de carburant. Bon, je vous avoue que là, j'y suis pas encore arrivé mais je ne désespère pas. Mais il y a plus simple, balancer un peu de dynamite et tirer dessus au bon moment.
Plutôt sympathique donc le Sniper Elite, mais pas toujours évident. Repérer les ennemis est souvent une gageure et on est bien heureux qu'à une certaine distance une icône précise leur position. Quant aux snipers, les localiser est un pari hasardeux. De plus, en l'état actuel, la version preview fait un peu peur sur le plan technique. D'abord c'est assez vilain avec des textures qui n'en ont que le nom tant elles évoquent un nappage grossier de pixels fondus mais surtout, on note un paquet de bugs dans le déroulement des missions avec des objectifs qui ne s'accomplissent pas et d'autres qui ne démarrent pas. Un problème qui m'aura empêché de vérifier avec certitude un autre ennui : le sentiment désagréable qu'on ne sait pas toujours très clairement ce qu'on attend de nous. Des problèmes qui réservent une grosse miche de pain sur une énorme planche aux développeurs. En venir à bout devrait les occuper jusqu'à la sortie du jeu en automne.