A l'origine, la série des Close Combat était synonyme de très bons jeux de stratégie/wargame. Avec First to Fight, les développeurs ont opéré un virage à 180°, puisque le titre est désormais un FPS mâtinée d'un soupçon de tactique. La qualité sera-t-elle toujours au rendez-vous ? Et bien, comment dire... Lisez plutôt.
Comment aborder un nouveau genre dans une série tout en faisant un titre de qualité ? Et bien en piochant chez la concurrence évidemment ! C'est ce qu'ont dû se dire les développeurs de First to Fight car il est évident qu'on retrouve dans ce jeu un peu de SWAT, un peu de Rainbow Six et une portion de Ghost Recon. Le problème, c'est que cet assemblage improbable donne un résultat assez décevant et ce pour plusieurs raisons. Mais voyons tout d'abord le scénario que nous ont pondu les responsables du jeu. Ce sera très court puisque celui-ci pourrait tenir sur la pointe d'un stylo bille. Nous sommes en 2006 et vous incarnez un marine qui va devoir commander son escouade composée de 4 hommes en pleine guérilla urbaine quelque part dans un Beyrouth en proie à l'insécurité la plus totale. Votre mission ? Remettre un peu d'ordre dans tout ça et pourchasser les fauteurs de troubles que ce soit dans les rues où à l'intérieur même des bâtiments.
Premier problème, on s'aperçoit vite que ce jeu dégouline de patriotisme américain et qu'il glorifie l'armée étasunienne, seule capable de remettre de l'ordre dans quelque conflit que ce soit. Alors bon, je veux bien mais c'est du vu et revu. Aucune originalité n'est donc à attendre du point de vue du background qui est d'un classicisme navrant. Ce serait amplement pardonnable si le reste du jeu était à la hauteur, mais ce n'est malheureusement pas le cas. Déjà, il faut savoir qu'en guise de tutoriel vous n'avez droit qu'à de courtes vidéos mal compressées qui ne vous apprendront que très peu de choses sur les différentes tactiques à utiliser lorsque vous serez dans le feu de l'action. L'apprentissage se fait donc sur le tas. On se lance donc dans le jeu proprement dit, et on est d'abord agréablement surpris par la facilité de prise en main. Les commandes sont intuitives et il est possible de donner des ordres à ses coéquipiers par le biais d'une simple pression sur un bouton. En outre, il est possible de sélectionner la formation que vous souhaitez adopter (en binôme, rapprochée).
Autre bon point, il est possible de sommer les ennemis de se rendre. Hélas, il faut pour cela entrer dans un menu ce qui nous fait perdre de précieuses secondes. Il faut donc bien admettre que l'on n'utilise au final que très peu cette option car les adversaires n'attendront pas que vous ayez terminé de trifouiller dans vos menus pour vous tirer dessus. Bref, l'intention était louable mais dans la pratique, elle devient vite inutilisable. Une autre idée qui s'avère elle, bien meilleure, c'est la possibilité qui nous est faite de faire appel à un soutien extérieur. Il est ainsi possible de demander à un sniper de la Task Force de faire un peu de ménage dans les rangs ennemis, à un mortier de tirer sur une position retranchée difficilement prenable ou même à des hélicoptères Cobra de procéder à des frappes aériennes sur des bunkers par exemple. Tout cela est plutôt bien pensé.
Hélas, le jeu a beaucoup trop de défauts pour prétendre devenir la nouvelle référence du FPS tactique. Défauts au premier rang desquels on retrouve l'intelligence artificielle. Celle-ci est en effet pas loin d'être catastrophique. Non pas que vos coéquipiers soient débiles, bien au contraire, ils s'en sortent plutôt bien, mais ce sont les ennemis qui posent problème. Ils ont des réactions parfaitement ridicules, ne s'enfuient pas, ne se mettent bien souvent pas à couvert ou foncent tout simplement vers vous (façon kamikaze). Le pire, c'est que quand vous avez une mitrailleuse lourde, le jeu s'apparente à du tir au pigeon, puisque vos adversaires s'alignent bien gentiment pour se faire dégommer. Evidemment, l'aspect tactique en prend un sacré coup derrière les oreilles et le réalisme qui était voulu par les développeurs (qui se vantent d'ailleurs que le jeu est utilisé par l'armée US pour l'entraînement) est dès lors totalement absent. Surtout lorsqu'on sait qu'il est possible d'utiliser des trousses de soin et que la façon avec laquelle les unités encaissent les tirs est vraiment laxiste. L'orientation grand public est donc flagrante.
Hormis l'IA défaillante, l'autre gros problème du jeu ce sont les niveaux eux-même. Le level design est raté, il n'y a pas d'autres mots. Les niveaux sont courts, répétitifs et ultra linéaire : il n'y a qu'un seul chemin pour arriver à progresser. Vous imaginez donc qu'il est impossible de tenter de prendre à revers les ennemis ou de monter une stratégie digne de ce nom : on avance et on tire voilà tout. First to Fight est donc plus proche d'un FPS que d'un jeu tactique. Hélas pour lui, les niveaux et l'IA sont si peu convaincants que même d'un point de vue action pure, le jeu est très moyen. On doit cependant souligner l'effort qui a été fait au niveau du mode multijoueur puisqu'il est possible de jouer en coopératif ou en compétitif à 4 en écran splitté ou en 8 en liaison multiconsole et Xbox Live. Mais cela ne suffit hélas pas à relever le niveau de ce titre qui s'avère au final vraiment très moyen.
- Graphismes14/20
Si les décors sont relativement ternes à cause des textures pas forcément très détaillées qui sont utilisées, les unités ont bénéficié en revanche d'un soin tout particulier.
- Jouabilité10/20
A mi chemin entre la tactique (un peu) et l'action (beaucoup), First to Fight n'est convaincant dans aucun des deux styles. Son IA limitée et son level design raté le pénalisent fortement.
- Durée de vie14/20
Entre le mode solo qui vous prendra pas moins d'une bonne dizaine d'heures et le multi, vous aurez de quoi faire.
- Bande son13/20
La bande-son assure l'essentiel. Les musiques, les bruitages et les voix (en anglais) sont de qualité honnête.
- Scénario/
Close Combat : First to Fight est l'archétype même du jeu moyen. S'il fait preuve à certains égards de bonnes idées (possibilité de faire appel à de l'aide extérieure, interface pratique), la linéarité de l'ensemble, son IA calamiteuse et l'aspect répétitif des parties sont des défauts que l'on ne peut pas ignorer.