Tu es jeune, tu veux devenir une star du foot pour épouser un mannequin qui n'aime pas la guerre et qui est contre le SIDA, avoir 6 porsches et taper dans un ballon fluo ? Malheureusement tu es asthmatique ou allergique au gazon, alors tes rêves s'envolent. Mais Soccer Life est là pour toi. Non, tu ne rêves pas. Ne me remercie pas, j'y suis pour rien.
Soccer Life, qu'est-ce donc ? Avant tout, un jeu très laid. Mais ça on y reviendra plus tard. Comme son nom l'indique, il s'agit de vivre la vie d'un footballeur, de votre entraînement à votre mariage, et qui sait, au tournage de pubs dans lesquelles on révèle à un monde en pleine béatitude qu'on enfile toujours sa chaussette gauche avant la droite (Non ? Si !). On ne sait pas trop quel rôle on assume dans ce titre qui s'apparente à un jeu de gestion. En premier lieu, vous irez recruter de jeunes talents adolescents pour le compte de votre club espoir, joueurs qui après un passage dans votre centre d'entraînement seront prêts à être vendus afin d'entamer une carrière pro. C'est en fait à ce moment là que le jeu commence à montrer son objectif réel. Outre la gestion habituelle des entraînements comme on le voit dans chaque jeu de gestion, on vous demandera ici de gérer la vie privée des joueurs pros. Qu'est-ce à dire ?
En gros, on se retrouve dans les Sims. On devra par exemple gérer sa vie sociale en sortant avec nos équipiers, à condition d'arriver à se faire comprendre d'eux. Pour cela, acheter une méthode d'apprentissage de la langue du pays auquel on a été vendu sera indispensable. A terme, le joueur bien dressé et nanti d'une vie sociale mouvementée pourra même se trouver une copine qu'il faudra comme il se doit couvrir de cadeaux horriblement chers. Les biens matériels n'étant bien sûr pas oubliés, on est dans le milieu du foot, on est là pour se faire plein de fric quand même. Ainsi, vous pourrez vous payer voitures et maisons et, cela va de soi, tout ce qui peut aller dedans. On réalise d'ailleurs que les développeurs du jeu ont une étrange conception de la vie et du pouvoir d'achat lorsqu'on constate qu'une chaise coûte ici plus cher qu'une télé (6 000 euros quand même la chaise). Soccer Life, le pays où la vie est plus chère.
Bon, à première et courte vue, il y a de bonnes idées, dans le fond... C'est plutôt sympa et rigolo sur le papier mais dans la pratique, c'est assez mal barré. Les menus manquent d'ergonomie, le gameplay semble pour sa part manquer de profondeur, à mi-chemin entre l'élevage de champions et une version bridée des Sims. Quant à la réalisation, entre les gros tableaux aux couleurs affreuses et la musique en MIDI, elle est loin d'être un argument pour vous scotcher au jeu. Mais mon meilleur souvenir sur cette preview concerne les noms. Qu'il n'y ait pas de licence pour les joueurs, passe encore, mais on aurait au moins pu nous filer les vrais noms de villes. Lorsque j'ai choisi mon club espoir en France, j'ai d'abord cru que je m'étais trompé de pays et que j'avais sélectionné la Létonie en voyant que la capitale portait le nom de Baldankelmen. Mais non, c'était bien Paris. Ca laisse songeur n'est-ce pas ? Déjà ne pas avoir les vrais noms c'est étrange, mais au moins que les développeurs fassent l'effort de trouver de faux noms aux consonances vaguement couleur locale. En bref, malgré son côté original, j'ai très peur que ce Soccer Life ne prenne une retraite anticipée.