Série ultra populaire sur PC, Unreal and Co s'intéresse de plus en plus aux consoles, enfin à la Xbox surtout. Au point qu'aujourd'hui, on a droit à une déclinaison non seulement inédite mais surtout entièrement pensée pour cette dernière. Je vous préviens, les habitués d'Unreal pourraient avoir des surprises.
Que voilà une galette bien garnie que cet Unreal Championship 2. Une galette qui prend surtout ses aises sur Xbox en s'éloignant sensiblement de la série originale dont le principe est simple : un FPS multijoueur excessivement nerveux. Et bien ici, oubliez le FPS. Surpris non ? Que l'on se rassure, jouer en vue subjective est possible lorsque l'on souhaite fragger à l'ancienne, ce que l'on fera d'ailleurs avec nos bonnes vieilles armes en provenance directe d'Unreal Tournament. N'ayez pas peur à ce point. Mais le fait est que bien souvent, c'est à la troisième personne que l'on jouera, et ce pour une raison simple : l'accent mis sur le combat au corps à corps et les galipettes diverses. Chaque combattant est nanti d'une arme de mêlée, mais si habituellement dans ce genre de titre on pleure quand on doit employer un pauvre couteau, ici les bâtons, haches et autre sabres montrent vite leur intérêt. Non seulement ces armes sont puissantes mais elles servent également de bouclier et peuvent même permettre de renvoyer un tir adverse si on a le bon timing. Dit comme ça, on ne s'en rend peut-être pas compte, mais pratiquer ce genre de combat dans Unreal, ça fait tout drôle, et surtout, ça change.
Mais le corps à corps n'est pas la seule raison qui vous poussera à opter pour une vue à la troisième personne. Depuis Unreal Tournament 3, la série intègre l'usage de l'adrénaline et de combos simples. Dans cet opus Xbox, les possibilités de cascades ont été multipliées et leur maîtrise sera indispensable pour remporter la victoire. On pourra ainsi rebondir sur les murs autant de fois qu'on le souhaite à condition de maîtriser la manoeuvre. Suivra le double saut ou encore la possibilité de se déplacer en l'air à l'aide de l'arme de mêlée. Quant à l'adrénaline, son usage sera plus que jamais de rigueur puisqu'elle permet de pratiquer 6 mouvements spéciaux, certains étant communs, d'autres propres à chaque combattant. L'agilité par exemple consiste à planer momentanément, ce qui une fois couplé au mouvement de déplacement rapide suffit à vous propulser dans des endroits pas possibles. Ajoutez la faculté de repousser certains types de tirs ou encore le soin ou autres. Evidemment, dans ces conditions, que l'on reste adepte des armes à feu ou du coup de bâton dans le pif, il reste de toutes manières une chose qui s'impose : la vue à la troisième personne.
L'autre nouveauté de cet Unreal Championship 2 est directement liée à l'intrusion de Midway dans les affaires d'Epic puisqu'il s'agit des ingrédients de la sauce Mortal Kombat. En matière de gameplay, cela se limite en réalité à l'incorporation des fatalités du jeu de baston. Si vous parvenez à étourdir un ennemi, vous aurez une fraction de seconde pour réaliser une combinaison de touches qui déclenchera un finish move avec l'arme de mêlée. Pour être honnête, voilà sans doute un ajout superflu. Le principal intérêt de la chose est de mettre à mort un joueur en un seul coup, mais il va de soit que pour conserver un certain équilibre, il a fallu rendre la manipulation ardue (la combinaison est aléatoire), à tel point qu'il est finalement assez rare de sortir une fatalité en situation de jeu. Car ça va vite, ça va très vite. Le gameplay est nerveux tout en se parant d'une certaine technicité, ce qui a de quoi ravir les joueurs. Un point d'ailleurs renforcé par le choix des armes avant chaque match. Une décision cruciale car il n'est plus question de partir avec un char d'assaut dans le caleçon, seules 3 armes peuvent vous accompagner sur le terrain. Pour revenir sur le côté Mortal Kombat, on précisera que c'est avant tout une question d'ambiance puisqu'il est possible d'activer l'annonceur du dernier épisode, Mystification, qui prendra la place du speaker traditionnel. Quant aux personnages, on croisera quelques bots issus de la série de Midway, dont Raiden qui pourra être débloqué comme personnage jouable.
En termes de contenu, UC2 s'en sort là aussi plutôt bien. Le multi reste la priorité et se pare de 6 modes de jeu, certes classiques mais ajustables grâce aux nombreux mutators (les variantes) et jouables sur des maps variées qui laissent libre court à l'expression de votre style de barbarie. Intérieurs, extérieurs, grandes ou petites, il y a de quoi faire son marché dans la cinquantaine de cartes proposée. Mais le solo n'a pas été oublié avec un mode histoire assez sommaire mais qui fera un bon complément à l'action instantanée. Le solo sera un passage obligatoire non seulement pour débloquer un peu de contenu bonus mais surtout pour s'entraîner au maniement du jeu, même si les bots ne sont pas terrifiants. Mais qu'importe, c'est le multi qui compte, et si vous cherchez un shooter online qui carbure au super, vous en avez trouvé un.
- Graphismes16/20
La patte graphique Epic et le design se reconnaissent immédiatement, le moteur assure son travail et fait surtout preuve de toute la fluidité nécessaire au genre.
- Jouabilité17/20
Les changements sont nombreux et franchement efficaces. Les combats sont devenus plus tactiques et nécessitent une réelle maîtrise des commandes. Bien sûr, il est possible que tout le monde n'adhère pas à cette mini-révolution.
- Durée de vie17/20
Le solo se plie rapidement mais de toutes façons c'est le online qui compte ici. 6 modes de jeu et de nombreuses variantes permettent d'assurer une durée de vie conséquente.
- Bande son16/20
Les dialogues en solo ont un charmant petit côté nanard. Les effets sont en tout cas bine plus convaincants, noyés sous une musique militaro-heroïco-nerveuse qui colle très bien au jeu.
- Scénario/
Midway et Epic s'imposent d'audacieux changements. Mais le résultat est là, cet épisode entièrement pensé pour le monde console affirme son identité et si on passe quelques heures déroutantes au début, on finit vite pas saisir l'intérêt de tout ça avec des combats plus "subtils" et un petit vent de fraîcheur assez agréable.