De bête beat'em all 2D suffisant pour les salles d'arcade de l'époque, NARC se transforme aujourd'hui en jeu d'action 3D aux forts relents de GTA mal ficelé. Pour l'histoire, il s'agit de contrôler tour à tour deux flics infiltrés dans les cartels de la drogue. Suivant nos envies, on peut participer à faire tomber les têtes haut placées dans le trafic, ou profiter du système et entrer dans les histoires de deal dans la plus parfaite illégalité. C'est d'ailleurs l'argument principal qui entoure la communication autour du jeu : serez-vous un bon flic ou un pourri de première. A vous de décider. Sur le papier, ça a l'air vachement chouette, d'autant que Midway s'est donné les moyens en invitant quelques stars (dont le fabuleux Michael Madsen) à passer derrière le micro pour assurer les doublages. Avant de lancer la console, on pouvait aussi saliver sur les multiples environnements annoncés, de l'Amérique du nord à l'île privée d'un baron de la drogue, avec à chaque fois de multiples missions à effectuer dans des quartiers où grouillent la vermine.

Tout ça, c'était donc avant d'allumer la console, car une fois le jeu lancé, c'est une autre histoire qui nous attend. Bon, les promesses sont tenues, il y a bien les deux flics et la liberté d'action dont on nous parlait. Les voix sont également celles de comédiens réputés et il s'agit bien de se placer d'un côté ou d'un autre de la loi. Mais pour tout le reste, on pleure sa mère. A moins d'un miracle, genre annulation du jeu ou changement d'équipe de développement, on peut d'ores et déjà considérer le cas NARC comme classé en raison d'un gameplay bancal et d'une prise en main foireuse. Le simple fait de se déplacer dans la ville demande un réel effort de concentration. C'est difficile à expliquer, mais la carte constamment présente en haut de l'écran brouille le cerveau. Habituellement, notre position sur cette carte est représentée par une flèche pointant vers le haut. Pour NARC, c'est le contraire. Malins comme ils sont, les programmeurs ont trouvé plus judicieux de faire pointer la flèche vers le bas, nous obligeant à inverser tous les itinéraires dans notre petite tête de joueur. Un vrai calvaire, vous pouvez me croire.

Mais s'il n'y avait que ça ! NARC, c'est aussi une réalisation pitoyable faite d'animations rigides et des modélisations taillées à la hache. Les personnages semblent tout droit sortir d'une PSone mal programmée, alors qu'ils gesticulent de manière hautement ridicule. Les héros vont même jusqu'à rouler du popotin ! C'est dingue ! Dans ces conditions, comment porter du crédit à leurs missions ? C'est absolument impossible. Bon, on ne va pas en faire des tartines non plus. NARC semble parti du mauvais pied pour venir titiller un GTA ou même un Driver 3 et, honnêtement, on voit mal comment il pourrait se rattraper avant de passer l'épreuve du test, aux alentours de la mi-mai.