Quel bonheur que de tester un jeu sorti de nulle part et de découvrir qu'il aurait mieux fait de rester terrer à jamais au fin fond d'un tiroir d'un responsable produit. Room Zoom, c'est un peu de MicroMachines, un peu de Re-Volt, et beaucoup de foutage de gueule. Un programme qu'il est bien pour appâter le joueur n'ayant pas eu la présence d'esprit de vérifier ici ce qu'il en est réellement.
Outre un titre ridicule qui fait penser, au choix, à la chanson de Dalida, à la Benz de Joey Starr, ou à la pub Mazda, Room Zoom est un jeu de courses qui roule sur les plates-bandes communes de Re-Volt et de MicroMachines. L'idée est simple, faire concourir des petites voitures dans des environnements plus ou moins familiers tels une salle de bains, un garage ou un atelier scientifique. Etant donné les proportions, tout semble alors démesuré, et le moindre objet de la vie courante se transforme en obstacle dangereux. Par exemple, dans la salle de bains, il faut slalomer sur le rebord de la baignoire en évitant les bouteilles de shampooing et les traces de savon. De ce point de vue, on se rapproche donc fortement d'un MicroMachines, mais puisque le principe d'élimination propre à la série n'est pas conservé, nous ne sommes pas non plus face à un simple clone. Room Zoom emprunte aussi quelques éléments à Mario Kart avec quelques bonus disséminés sur les pistes afin de désavantager ses adversaires et tenter de leur passer devant, le tout sur 12 courses réunies autour de 8 environnements différents et 3 championnats.
Voilà la présentation rapide que l'on pourrait faire de Room Zoom. Pas de quoi s'inquiéter pour le moment, hormis face à l'absence de multijoueur. Absence d'autant plus étrange que la boîte et le manuel indiquent bien la présence de plusieurs modes multijoueurs. Mais j'ai eu beau retourner le menu principal dans tous les sens, rien à faire, le multi est resté introuvable. Consciencieux, j'ai même été faire un tour sur la version console, histoire de voir ce qu'il en était, et là surprise, le multi est inclus d'office. Le mystère reste alors entier. Faut-il terminer tous les championnats de la version PC pour débloquer le multi ou s'agit-il purement et simplement d'un oubli des programmeurs ? C'est comme qui a volé l'orange ça, on ne le saura jamais. Quoique pour l'orange, il paraîtrait que Michal ait été aperçu l'été dernier en possession de quelques pelures de fruits, quelque part hors de nos frontières...
Si on ne peut pas en vouloir à Room Zoom de singer plusieurs classiques du genre - ce n'est pas le premier, et certainement pas le dernier non plus à le faire - on s'interroge sur l'intérêt d'un tel jeu. Il n'apporte strictement rien face à tous les jeux de courses existants, pire, il est complètement raté tant au point de vue de la réalisation que de la jouabilité. C'est comme s'il avait été développé par des gens totalement désintéressés par le sujet, qui auraient bâclé leur affaire pour passer rapidement à autre chose. Graphiquement, je vous laisse regarder les images qui accompagnent l'article pour que vous puissiez arriver vous-même à la conclusion que Room Zoom semble déjà dater de quelques années. Pour ce qui est du son par contre, vous allez devoir me faire confiance et me croire lorsque je vous dirai qu'il s'agit d'un mix techno bien prise de tête agrémenté de bruitages tout aussi gonflants.
Le gros problème n'est pourtant pas là. En fait, c'est plutôt la maniabilité et la balance de difficulté incroyablement mal dosée qui ruinent complètement Room Zoom. Le départ de chaque course marque le coup d'envoi d'un gros bordel : tous les concurrents se ruent sur le premier bonus en vue, certains font des embardées sans aucune raison apparente, il est même arrivé qu'une voiture me saute dessus sur la grille de départ, c'est dire le soin apporté au moteur physique ! Ce fameux moteur rend les choses plus désagréables qu'elles ne le sont déjà. Il gêne carrément l'utilisation de bonus. Combien de fois les missiles à envoyer sur les autres voitures se retournent contre nous ? Combien de fois aussi est-on victime d'une explosion imaginaire qui n'a d'autre but que de nous faire dégringoler tout en bas du classement ? Ce genre de choses arrivent bien trop souvent pendant les parties, à tel point qu'une victoire tient plus de la chance que de notre adresse à piloter correctement. Et ça, dans un jeu de courses, ça a du mal à passer.
- Graphismes7/20
Les textures sont plates avec de rares effets de lumière, tandis que les bonus donnent lieu à des éclairs franchement ratés. Rien pour flatter la rétine, quoi.
- Jouabilité6/20
La difficulté extrêmement mal dosée ainsi que le moteur graphique dans les choux donnent des résultats très surprenants dans le classement des courses. On peut passer son temps en première position puis perdre le contrôle et se retrouver en dernière place. Tout ça, sans aucune explication valable. Ca s'appelle une maniablité à suer.
- Durée de vie6/20
Si les jeux de hasard vous plaisent, peut-être vous passionnerez-vous pour ces courses où le gagnant semble désigné par le destin. Perso j'ai craqué après le premier championnat. En plus, les modes multi promis sur la boîte semblent avoir fichu le camp. Ah bravo !
- Bande son7/20
Room Zoom nous fait le coup de la bande-son qui tourne en boucle sur des rythmes techno. Pas de chance pour lui, les musiques manquent de patate et endorment le joueur. Question bruitages, on oublie, c'est tout aussi mauvais.
- Scénario/
Alors résumons. Room Zoom reprend des éléments déjà vus sur d'autres jeux. Il les marie dans un environnement graphique bien moche et leur impose une jouabilité affligeante. Autant de bonnes raisons de passer son chemin. Et puis bon, je rappelle à tous que Trackmania Sunrise vient de sortir, faut-il faire un dessin ?