La Xbox hérite d'un nouveau jeu de méchas avec Gungriffon Allied Strike, un titre de Tecmo qui risque d'avoir beaucoup de mal à se faire une place là où le récent Mechassault 2 : Lone Wolf a déjà convaincu tout le monde. Une gageure d'autant plus ardue que ce Gungriffon est loin d'être dépourvu de défauts. Vous voilà prévenu.
Gungriffon Allied Strike s'inscrit dans la catégorie des softs de méchas réalistes, à l'inverse des titres du genre basés dans un contexte plus inspiré par les mangas comme Robotech. Le scénario se déroule sur le continent asiatique durant l'année 2024 et nous dépeint un futur dominé par la guerre et les machines. A ce niveau, le titre de Tecmo entre déjà directement en concurrence avec Mechassault 2 : Lone Wolf dont l'univers se veut parfaitement crédible. Bref, le scénario tient la route mais ne cherche pas à se démarquer d'une quelconque façon. On a d'ailleurs vite fait d'oublier qui on est et pourquoi on se bat pour se focaliser sur l'action pure et dure.
L'absence d'un quelconque mode d'entraînement suffit à nous convaincre de nous plonger immédiatement dans le coeur du jeu, à savoir la campagne solo. Celle-ci s'échelonne sur un total de 13 missions qu'il est possible d'effectuer en mode coopératif à deux joueurs. L'un des points forts de Gungriffon Allied Strike concerne d'ailleurs son multijoueur, puisque l'on peut jouer jusqu'à 8 joueurs online via le Xbox Live en Deathmatch et Team Deathmatch (7 joueurs par équipe). Avant d'entamer la mission et de prendre connaissance du briefing, une phase préliminaire de configuration des méchas s'impose. Celle-ci est primordiale dans la mesure où elle permet de choisir son type de mécha, de définir son allié, et de déterminer l'arsenal qui sera disponible durant l'opération.
Les amateurs de grosses machines et autres armures mobiles surpuissantes seront ravis de découvrir que le soft nous offre dès le départ un choix intéressant de méchas. Les douze robots proposés (appelés AWGS : canon mobile blindé) sont d'ailleurs, selon le scénario, reconnus comme étant les armes principales du 21ème siècle. La seconde génération d'AWGS combine en effet la puissance du canon blindé avec une technologie de méchas capables d'effectuer des déplacements bipèdes ou quadrupèdes. Ainsi, on ne s'étonnera pas de trouver au sein de ces douze AWGS des disparités dont il faudra vraiment tenir compte pour choisir l'engin le mieux adapté à la mission en cours. Outre leur apparence, on peut les différencier selon quatre critères définis : le blindage, la vitesse, la portée du radar, le temps du "rollerdash" et le temps du vol.
Le précédent paragraphe ayant certainement fait germer quelques interrogations dans votre esprit, intéressons-nous à certains détails qui ont leur importance. Ce n'est pas une nouveauté, mais à l'instar de Mechassault 2 : Lone Wolf, les méchas de Gungriffon Allied Strike ne savent pas seulement courir lourdement et straffer comme des malades. La plupart peuvent également faire des bonds gigantesques mais aussi foncer à l'aide de réacteurs, c'est ce qu'on appelle le "rollerdash". En fonction de la mission en cours, les caractérisques du mécha sélectionné en termes de mobilité, de précision et d'endurance seront donc déterminantes. Une fois dans le jeu, il faut également apprendre à utiliser judicieusement les différents types d'armement, à savoir le gun, la mitrailleuse, les missiles antichars et le lance-roquettes.
La prise en main n'est pas difficile et l'on peut facilement switcher entre deux perspectives différentes : la vue subjective (cockpit) et la vue externe. On est en revanche peu impressionné par l'aspect graphique dépassé du soft et encore moins par le manque d'originalité des objectifs. Entre les missions d'assaut et de défense, l'action se résume grosso modo à pulvériser les cibles en rouge et atteindre les points stratégiques en bleu. Dans tout cela, le plaisir de jeu ne se ressent pas vraiment, sinon lors des phases de ravitaillement où la pression monte en flèche. Il s'agit alors de protéger l'hélicoptère de ravitaillement tout en repoussant vos assaillants qui tentent de le détruire, et en restant suffisamment longtemps sous l'hélicoptère pour bénéficier du réapprovisionnement. Cet élément est d'ailleurs récurrent tout au long du jeu et il est regrettable que la tension existante lors de ces phases soit gâchée par une difficulté souvent pénible, et ce dès les premières missions. Pour vous aider, vous pourrez tout de même compter sur un allié, l'unité Topaz 2, auquel vous pourrez donner des ordres de base, comme attaquer ou s'éloigner d'une cible que vous aurez soigneusement mis dans votre ligne de mire. Mais autant dire qu'il ne vaut pas les compagnons que vous vous ferez sur le net. Sans surprise, Gungriffon Allied Strike n'a pas bénéficié du soin et de la passion suffisante pour satisfaire l'amateur du genre. Le titre de Tecmo n'arrive de toute façon pas à la cheville de son concurrent direct signé Microsoft.
- Graphismes7/20
Les commentaires que j'ai pu entendre en testant le jeu sont assez évocateurs : "on dirait de la N64". La réalisation graphique n'est vraiment pas à la hauteur des capacités de la Xbox, et il en va de même pour ce qui est des effets et de l'animation.
- Jouabilité11/20
Même s'il est plutôt très simple d'accès, Gungriffon Allied Strike s'avère parfois difficile, et ce dès le départ. Le challenge n'est pas suffisamment progressif et l'on ne compte que deux modes de difficulté. De plus, le gameplay n'apporte rien de franchement nouveau.
- Durée de vie11/20
Terminer les 13 missions vous demandera environ une dizaine d'heures, et vous serez souvent amené à recommencer à cause d'une difficulté mal dosée sur certaines missions. Les quelques accros pourront néanmoins prolonger le plaisir sur le Xbox Live.
- Bande son10/20
Le jeu bénéficie d'une ambiance sonore qui aurait pu être sympa si les musiques n'étaient pas toutes aussi similaires. Bruitages et contacts radio sont tout de même efficaces.
- Scénario10/20
Le contexte futuriste réaliste conviendra à ceux qui préfèrent les titres de type Mechassault aux jeux plus inspirés des mangas de méchas. Quoi qu'il en soit, on décroche très facilement une fois la mission lancée.
Tecmo ne parvient pas avec Gungriffon Allied Strike à nous faire oublier les bons moments passés sur Mechassault 2 : Lone Wolf. Beaucoup moins réussi que le titre de Microsoft, celui de Tecmo s'avère également moins audacieux, moins soigné et moins immersif. A ne voir que si vous avez les moyens de vous essayer à tous les titres du genre sur Xbox.