Comme à son habitude, Activision confie la version PC de l'un de ses jeux à un studio différent de la version console. Le jeu en question c'est Les Désastreuses Aventures Des Orphelins Baudelaire, et le studio c'est KnowWonder, le même qui avait déjà saboté Shrek 2 sur PC. Joie et bonheur dans les chaumières.
Pauvres enfants Baudelaire... Certes, ils ont goûté aux joies du grand écran grâce au film les mettant en scène, mais ils vivent à côté de ça un quotidien loin d'être rose puisqu'à la perte de leurs parents, Violette, Klaus et Prunille se sont vus obligés d'aller loger chez leur oncle Olaf, un désagréable personnage aussi excentrique qu'intéressé par l'héritage que les marmots vont toucher. Depuis qu'ils sont sous son toit, l'oncle n'a qu'une idée en tête : récupérer l'argent, et il ne reculera devant rien pour en sentir l'odeur, même si cela doit passer par la mort des gamins. Comme si cela ne suffisait pas pour accabler les trois enfants, les voilà aussi au centre d'une adaptation PC peu reluisante. Bon, ce n'est pas une tragédie non plus, car face à l'immonde Shrek 2 que le studio KnowWonder nous avait pondu, Les orphelins Baudelaire font figure de bombe ludique. Par contre, face à des mastakings de la plate-forme, genre Rayman ou les deux Harry (Pitfall et Potter), il y a quelques soucis à se faire.
Justement calqué sur le modèle Potter dont le studio KnowWonder avait également signé les exploits sur PC (décidément), les Baudelaire est un jeu de plate-forme/exploration centré sur la recherche d'objets et sur la dextérité des bambins à évoluer dans un manoir délabré tout en se débarrassant d'ennemis encombrants. Le mélange n'est pourtant pas parfaitement équilibré. Disons que la plupart du temps, on se contente de fouiller chaque pièce à la recherche d'objets qui aideront Violette, l'aînée de la fratrie, à inventer des outils invraisemblables tels qu'un fracasseur fait à partir d'une boîte à musique, d'un ressort et d'une vieille chaussure. Au fil de l'aventure, elle inventera aussi un propulseur à oeufs pourris, un tire-levier ou encore un crocheteur de serrures. Ces objets serviront tout aussi bien à ouvrir de nouveaux accès (portes, passages secrets...) qu'à se battre contre les sbires de l'oncle Olaf et les petits rats et autres moustiques qui traînent sur la route.
Comme je le disais, on fait quand même beaucoup de fouilles tout au long du jeu, d'où le piège dans lequel tombe maladroitement le jeu : celui d'être ultra répétitif au point de ne plus être amusant du tout. Le départ se fait en douceur, il suffit d'exploser des caisses pour ramasser les objets demandés. Puis très vite, on comprend qu'il faut également regarder derrière les tableaux pour trouver des interrupteurs qui serviront à ouvrir des portes, elles-mêmes conduisant à de nouvelles caisses, et ainsi de suite. La mécanique est lancée, le gameplay n'évoluera pas jusqu'à la fin. Suivant la zone à explorer, on ne dirige pas le même orphelin. Globalement, on reste avec Violette ou Klaus, mais parfois, lorsque les situations l'exigent, la place est cédée à Prunille capable de se faufiler dans les moindres recoins. Avec son appétit insatiable et ses dents en béton armé, la petite dernière dévore bon nombre d'objets, ce qui permet de débloquer de nouveaux passages pour son frère et sa soeur. Si l'esprit des livres, et par conséquent du film, est bien là, les qualités ludiques se font fantomatiques. La progression devient rapidement lassante, et puisque de toute façon le titre n'adopte pas de réalisation bluffante, on jette vite l'éponge pour trouver une distraction plus intéressante. Dommage, l'univers était pourtant sympatoche.
- Graphismes10/20
L'univers est repris sur le long métrage. On retrouve les ambiances lugubres propres au manoir de l'oncle, on peut même reconnaître les différents personnages de l'histoire. Ceci dit, les modélisations ne sont pas parfaites, et les bugs graphiques sont légion.
- Jouabilité12/20
Bien que le jeu se destine particulièrement aux enfants, la jouabilité passe obligatoirement par l'association du clavier et de la souris. J'imagine que les plus jeunes éprouveront quelques difficultés avec ce système. Pourquoi ne pas avoir opté pour l'utilisation d'une manette ? Concernant le gameplay, ça ne vole pas très haut, il suffit de fouiller les niveaux pour trouver des objets. Pas vraiment passionnant.
- Durée de vie9/20
Comme sur consoles, la trame n'est vraiment pas longue et ne vous retiendra même pas pendant cinq heures. Si par contre, vous décidez de partir à la recherche de tous les secrets, vous en aurez pour quelques heures de plus.
- Bande son14/20
Puisque les voix sont celles du film (ou de bonnes imitations), et que les musiques sont dans la même trempe, l'ambiance sonore n'a rien de détestable. Elle est même plutôt agréable.
- Scénario14/20
La vie des orphelins n'est qu'une succession de problèmes qu'ils doivent résoudre un à un. Entre leur oncle qui en veut à leur fortune et qui les traque partout, et les étranges personnages qui les menacent également, ils ne peuvent jamais être tranquilles.
L'univers des Orphelins Baudelaire avait tout pour faire un bon titre, mais les idées semblent avoir manqué à KnowWonder. Après Shrek 2, on va finir par croire que leur performance sur l'adaptation de Harry Potter n'était qu'un coup de bol.