Il faut croire que la franchise Worms marche du tonnerre si on en croit la fréquence de parution des nouveaux épisodes. Profitant une fois encore de la 3D (pour le retour à la 2D, j'imagine qu'on peut se brosser), Worms 4 Mayhem joue la carte de la sûreté en copiant à la lettre ce qui a été introduit dans Worms 3D puis peaufiné dans Worms Forts : Etat De Siège. En somme, Worms 4 Mayhem est tout comme ses aînés, un véritable brûlot incendiaire et déjanté, un hymne à la rébellion et une bien belle métaphore sur la toute puissance des lombrics. Amis pêcheurs, la fête est terminée, c'est maintenant vous qui allez trinquer..la tasse, ça va de soi.
Mine de rien, Worms commence à être un titre quasiment aussi connu que Sonic ou Mario. Bien entendu, les lombrics de Team 17 ne brillent peut-être pas autant en société mais quand on regarde la longévité de la saga, on se rend compte que les opus sortent depuis quelques années à la queue leu leu et ce sur tous supports. Si quelques épisodes se sont risqués dans le domaine du Puzzle-Game, Worms 4 Mayhem revient à l'esprit d'origine et met en scène des troupes de vers qui se mettent joyeusement sur la gueule. Le tout se passera néanmoins dans la joie et la bonne humeur puisque si le concept de base n'est pas franchement un modèle de "sérieux", Team 17 a eu la bonne idée de "Tooniser" le tout en affublant les vers de diverses tenues toutes plus loufoques les unes que les autres ou d'expressions à mourir de rire. Worms 4 Mayhem profite ainsi d'un concept bien établi et se contente dès lors d'ajouter quelques petits plus par-ci par-là. Ainsi, on ne criera pas à l'originalité et il conviendra alors de voir si cet épisode vaut le coup pour celui, ou celle, qui dispose déjà d'un des opus antérieurs.
Dans l'absolu, il est assez difficile de vérifier si le titre apporte quelque chose de nouveau en arrivant sur le menu d'inventaire. Ainsi la Partie Rapide vous propose de jouer en un clin d'oeil avec la quasi totalité des armes disponibles mais avant cela, il sera bon de passer par le Tutorial qui vous délivra tous les secrets pour bien avoir en main votre équipe. Le mode Histoire reprend du service et sera constitué d'une vingtaine de chapitres se passant dans des environnements distincts où vous devrez venir à bout de l'ennemi avant de passer au niveau suivant. Le Multijoueur se compose de 5 défis (Deathmatch, Homelands, Destruction, Statue Defend et Survivor) jouables jusqu'à 4 dans lesquels chaque joueur jouera à tour de rôle. Notez que vous trouverez également un mode Xbox Live. Viennent ensuite des Challenges où vous aurez le plus souvent des cibles à atteindre en un minimum de temps. Vous pourrez acheter des objets chez un marchand pour customiser vos vers en étoffant la banque de sons, en leur achetant des vêtements, des armes, etc. Enfin, en passant par la section Customize, vous pourrez à loisir modifier votre équipe (en choisissant son look, ses armes, son drapeau...), créer vos armes ou vos propres parties.
D'un strict point de vue graphique, rien ne change. Le moteur semble être le même que celui utilisé dans le précédent épisode et on garde le même style graphique. Bien entendu, les décors sont tout nouveaux, tout beaux et on retrouve des atmosphères complètement disparates puisque vous pourrez combattre dans une ville du far-west, un stade de football américain, dans une base militaire, un chantier de construction... Cependant si le graphisme ne gagne pas en qualité, il apporte toujours autant de fraîcheur et d'humour à l'univers de Worms. Il faut en effet voir ces mimiques tordantes lorsque vos vers manquent leur coup ou subissent les assauts d'un de leur congénère. De plus, le décalage atteint ici son paroxysme avec des vers versant allègrement dans le disco ou qui endossent des tenues de policiers britanniques, de spationautes, de Texans, d'Ecossais pure souche ou encore de Bunnies affriolantes qui n'auraient pas dépareillées dans le PlayBoy The Mansion d'Ubisoft. Question effets spéciaux, rien de bien particulier à signaler tant le jeu semble la copie conforme de son aîné : explosions à la Tex Avery, missiles qui virevoltent, flèches empoisonnées, les célèbres moutons qui sautent avant de se faire sauter, bref, rien de bien original mais une fois encore on ne pourra s'empêcher de rire en voyant les animations bien débiles des personnages.
Le gameplay est également assez formaté depuis Worms 3D et il est regrettable de retrouver les mêmes problèmes rencontrés dans les précédents épisodes. Au rang des petits soucis, on citera une caméra assez maladroite qui empêche, parfois, de bien lire l'action. Vous devrez alors très souvent jouer avec l'objectif pour éviter que le décor ne vous masque et ainsi avoir une bonne vue de la situation, ce qui reste problématique puisque vos tours d'action sont limités dans le temps. On se perd alors dans une gestion de la caméra tout en devant positionner nos vers, choisir nos armes en passant par un menu d'inventaire et viser notre cible. A ce sujet, on peut aussi reprocher aux développeurs de ne pas avoir peaufiné la vue subjective, cette dernière étant toujours aussi sensible et ce quelle que soit l'arme utilisée (fusil à pompe, fusil de sniper...). C'est un coup à prendre mais c'est un peu agaçant. Mais si on retrouve plusieurs problèmes inhérents à la 3D, le charme opère toujours autant, surtout si vous êtes converti depuis belle lurette au culte de l'asticot surpuissant. Reste à voir si le jeu tiendra ses promesses après plusieurs heures de jeu et si les soucis évoqués plus avant ne se transformeront pas en irritation continue. Enfin, il faudra également voir si le Multijoueur, fort de ses 25 maps, sera à même de booster la durée de vie d'un titre qui bénéficie d'une difficulté assez importante d'autant que l'IA de vos adversaires est d'un bon niveau. Et bien que diriez-vous de la date du 25 mai pour vérifier tout ceci ? Le rendez-vous est pris.