Et dire que l'on voyait l'EyeToy comme un objet éphémère amené à rejoindre rapidement le panthéon des accessoires inutiles aux côtés de la manette anti-mains moites et du socle pour faire tenir sa console à la verticale. Pourtant, Sony continue à nous abreuver de titres entièrement dédiés à sa petite caméra, nous prouvant finalement qu'il y a du bon à lâcher le pad pour se laisser filmer.
Aussi marrant qu'ils puissent être, surtout lorsqu'on les pratique à plusieurs, les jeux EyeToy ont tous les mêmes problèmes. Déjà, on en fait rapidement le tour, ensuite ils se ressemblent à peu près tous. Lavage de vitres, cassage de briques... combien de temps encore allait-il falloir se taper le manque d'imagination des développeurs ? Finalement, pas si longtemps (enfin si un peu quand même, mais bon) puisque Antigrav arrive et apporte un petit vent de fraîcheur autour de la caméra de Sony. Bon, il s'agit d'un jeu de course comme on a déjà pu en voir dans Sega Superstars (épreuves de Sonic ou de Knight), mais puisqu'on utilise ici son corps et non plus que les bras pour se diriger les sensations sont différentes.
Après avoir calibré la caméra et positionné sa tête là où on nous demande de le faire, les choses sérieuses peuvent commencer. On découvre alors l'univers futuriste dans lequel on va baigner tout au long de la demi douzaine de parcours. Si les tracés rappellent incontestablement les descentes de SSX, la neige en moins, avec de multiples embranchements et tremplins pour s'envoler, on pense aussi beaucoup à Airblade, puisque toutes les courses se déroulent sur des planches de surf volantes capable de défier toutes les lois de la gravité. Leur maniement est simple mais demande tout de même un petit temps d'adaptation. Les engins avancent tous seuls en suivant le sens de la pente, mais il faudra y mettre du votre pour les faire tourner. Pour cela, il suffira de vous pencher vers la gauche ou la droite. Vous pouvez aussi sauter ou vous baisser sur la planche, en effectuant ces mouvements face à la caméra. Si le calibrage est bon, le temps de réponse est immédiat à l'écran, et bien vite on entre dans la peau du personnage.
Antigrav ne se limite pas à nous faire diriger la planche jusqu'à la ligne d'arrivée. En chemin, il y a aussi des rails à grinder et des icônes à toucher pour augmenter sa jauge de boost. Une fois sur un rail, on en bouge plus, c'est comme si on était fixé à lui. On peut alors bouger les bras pour tenter d'effleurer les icônes qui le borde et donc faire monter ladite jauge de boost. Par moment, le jeu nous donne également la possibilité de prendre des raccourcis, mais il faut d'abord les mériter et activer une série d'icônes spéciaux. Enfin, dernier élément à signaler pendant les courses, les propulseurs qui, comme leurs noms l'indiquent, nous propulsent dans les airs pour de longues séquences d'air ride. Le principe est le même qu'au sol, si ce n'est qu'il faut aussi s'accroupir ou se relever pour contrôler l'altitude et qu'on peut effectuer des tricks en se servant des bras.
Avec Antigrav, l'EyeToy parvient une nouvelle fois à nous surprendre. Non pas qu'il soit le jeu du siècle ni même un incontournable de la console, mais il nous offre une manière originale d'utiliser la caméra. En tout cas, ça change des traditionnels mini-jeux regroupés dans les autres titres. Dommage que la réalisation ne soit pas plus tape à l'oeil. C'est vrai qu'avec ses graphismes sans prétention et sa bande-son qui se donne des airs rock'n roll, Antigrav paraît un peu cheap, mais bon, l'apparence n'est qu'un détail, non ?
- Graphismes11/20
Pour une fois qu'un jeu EyeToy ne se focalise pas autour de notre propre image, il faut que les graphismes ne soit pas top. Les textures sont assez pauvres et les effets de lumières loin d'être mirobolants. Dommage.
- Jouabilité15/20
C'est clair qu'il faut un petit temps pour s'habituer aux directions, mais une fois qu'on maîtrise, on s'amuse. On part à la recherche des trajectoires parfaites et des tracés les plus rapides.
- Durée de vie12/20
Comme souvent avec un jeu EyeToy, on fait rapidement le tour de la question. Il y a bien deux modes de jeux pour nous retenir devant l'écran (un mode course, un mode tricks), on fini tout de même par se lasser au bout d'un moment.
- Bande son10/20
Sous ses airs rock, la bande-son est bien répétitive. Ici, on a préféré la couper plutôt que d'embêter tout le monde avec des riffs en boucle répétés ad vitam.
- Scénario/
Difficile à maîtriser dans les premières parties, Antigrav mérite tout de même qu'on s'y attarde un peu puisqu'une fois à l'aise sur sa planche virtuel, on se prend réellement au jeu. On tente par tous les moyens d'exploser les chronomètres et de réaliser les plus grosses figures pour épater la galerie. Une bonne surprise pour l'EyeToy.