Atari tente de rattraper Konami et sa série Yu-Gi-Oh! dans le domaine des duels de cartes sur consoles, et c'est donc sans grande surprise que l'on voit l'éditeur s'empresser de sortir un second Duel Masters sur GBA moins de six mois après la sortie du premier. Résultat, il va falloir se prêter au jeu des sept erreurs pour tenter de déceler les quelques différences entre ces deux opus.
Si vous avez bonne mémoire, vous devriez vous rappeler que la première adaptation de Duel Masters sur GBA ne nous avait guère convaincus. Directement inspiré de la série animée et plus précisément du jeu de cartes édité par Wizards of the Coasts, Duel Masters : Sempai Legends entrait en concurrence directe avec les derniers épisodes de Yu-Gi-Oh! sur GBA. Pourtant, le manque d'intérêt de l'aventure principale et les règles un peu trop simplistes de ce titre ne lui permettaient pas de tenir la comparaison avec son rival. Directement destiné aux jeunes fans de la série animée, le jeu n'aura vraisemblablement convaincu que ceux-ci. Malgré tout, il n'aura pas fallu attendre longtemps pour voir pointer la suite de ce titre, et c'est avec l'espoir de voir le concept grandement amélioré que vous ouvrirez la boîte de Duel Masters : Kaijudo Showdown.
C'est normalement au bout de deux ou trois minutes que le doute viendra vous envahir. Des déplacements sur la carte jusqu'à l'interface des duels, tout semble avoir un air de déjà-vu. C'est bien simple, on a l'impression d'avoir affaire au même jeu, défauts compris. Alors avant d'évoquer les quelques rares nouveautés, revenons tout de suite sur ce qui n'a pas changé. Vous jouez le rôle d'un fervent adepte des tournois Duel Masters qui n'est autre que le héros de la série, et vous allez prétendre au rang de meilleur duelliste en défiant les plus célèbres joueurs du monde. Tout ça avec en toile de fond une sombre histoire d'artefacts volés. Ajoutez-y le design caractéristique et douteux de la série et vous obtenez un titre assez fade que seul l'intérêt stratégique des duels aurait pu sauver. Pourtant, là aussi, il y a de quoi être déçu puisqu'aucune amélioration n'a été apportée dans ce sens. L'interface est exactement la même que dans le précédent volet et donc toujours aussi peu lisible, les chiffres étant écrits de façon minuscule à l'écran. S'il est possible de voir le détail des cartes, celles-ci ne s'affichent pas comme dans la réalité, à savoir que l'image apparaît uniquement dans un petit cadre avec le texte à côté. Sur la zone de duels, tout passe par un système d'icônes à savoir par coeur pour connaître les statistiques des cartes de chaque camp. Les couleurs sont mal choisies, les animations sont ridicules et les musiques ne doivent pas dépasser les cinq ou six.
Je ne vais pas revenir en détail sur les règles des duels, puisqu'elles ont déjà été longuement détaillées dans le test de Duel Masters : Sempai Legends. Pour résumer, il faut rappeler que le jeu reprend pas mal d'idées provenant de Magic : L'Assemblée, notamment le système d'éléments à cumuler et à engager pour invoquer des créatures ou lancer des sorts, ou encore la notion de mal d'invocation. Le duel prend fin lorsqu'un duelliste parvient à toucher directement son adversaire après avoir détruit un à un les cinq boucliers qui le protègent. Bien sûr, il convient de mettre en place un maximum de monstres sur le terrain pour assurer sa défense. Les quelques subtilités qui s'ajoutent à ces règles de base sont inhérentes aux 300 cartes disponibles dans cette version, contre 180 dans l'opus précédent. Malgré tout, on s'ennuie ferme lors de ces duels qui ne comportent quasiment pas de stratégie. La victoire dépend principalement des heures passées à améliorer son deck (on peut d'ailleurs en construire deux séparément) sans vraiment faire réfléchir le joueur.
Dans son déroulement, le jeu n'innove pas non plus et reprend le principe d'exploration à la recherche d'adversaires potentiels. Tous les personnages rencontrés accepteront de jouer contre vous si vous les défiez dans des duels amicaux avant de passer aux choses sérieuses avec les tournois. Ceux-ci sont de deux sortes : les tournois de boutiques permettent de gagner des sponsors et des crédits pour acheter de nouvelles cartes, et les tournois régionaux ont de meilleurs enjeux mais ils se déroulent à des moments et en des endroits précis. Vous devrez alors affronter sept adversaires successifs avant de remporter le tournoi. Et puisqu'on parle de challenge, sachez que vous devrez terminer le jeu si vous voulez débloquer la salle de duels, histoire de ne jamais être à court d'adversaires. Les cinq mini-jeux accessibles depuis le sous-menu sont anecdotiques, et vous aurez tôt fait de vous rabattre sur les duels en link avec vos amis, d'autant que les échanges de cartes sont possibles. On peut même troquer des cartes contre des personnages non joueurs au cours de l'aventure. Ceci dit, à moins que vous ne soyez un gros fan de la série attiré par le booster de 10 cartes offertes dans la boîte du jeu, nul doute que vous aurez peu de raisons de vous attarder devant ce nouvel opus de Duel Masters.
- Graphismes10/20
Les développeurs n'ont pas eu beaucoup de travail de côté-là puisqu'il se sont contentés de reprendre la même interface que dans le jeu précédent. Les environnements sont toujours aussi laids et le design des personnages est franchement grotesque.
- Jouabilité13/20
L'ergonomie est plutôt bien pensée mais le tout manque de lisibilité, surtout au niveau des nombres ou des inscriptions qui apparaissent sur la zone des duels.
- Durée de vie12/20
Encore une fois, il faut terminer l'aventure principale avant de pouvoir débloquer les bonus, et notamment la salle de duels. Les échanges de cartes et duels en link sont autorisés et on passe de 180 à 300 cartes disponibles.
- Bande son8/20
Etrange cette impression d'entendre toujours les mêmes musiques. La question est de savoir si c'est le travail de composition ou de réalisation graphique qui a pris le plus de temps.
- Scénario/
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Etant donné le peu de changements apportés par rapport au précédent volet de Duel Masters sur GBA, on est tenté d'attribuer à cet épisode une note tout aussi moyenne. Niveau stratégie, le soft ne tient pas la route face à Yu-Gi-Oh! et les fans préféreront se tourner vers le jeu de cartes officiel, le seul vrai plus de cet épisode étant le grand nombre de cartes proposées.