A chaque fois qu'une suite d'un jeu connu sort, la principale crainte que l'on peut avoir c'est que le nouvel opus ne soit en fait qu'un léger lifting du titre original. Et bien les développeurs de GSC Game World ne sont pas tombés dans ce travers puisque leur dernière création cumule les bonnes idées et les nouveautés. Il faut déjà dire que le contexte dans lequel se déroule les parties n'est plus le même qu'auparavant. En effet, et comme le titre du jeu l'indique, on est plongé en plein dans les guerres napoléoniennes qui déchirèrent l'Europe de la fin du XVIIIème siècle au début du XIXème. Tout comme pour Cossacks premier du nom, on retrouve des éléments historiques réalistes tels que les véritables uniformes d'époque, mais aussi des caractéristiques d'armes très étudiées. Pour arriver à un tel résultat, les développeurs ont fait appel à un ingénieur balistique qui les a beaucoup aidés pour reproduire à l'identique la physique de chaque type d'arme et de munition. La portée, la puissance, les dégâts que peuvent infliger les armes ont été longuement analysés.

On reconnaît bien là la marque des grands jeux qui ne laissent rien au hasard et qui peaufinent les détails. Les détails, on les sent aussi au niveau de la représentation des six nations jouables du jeu (France, Angleterre, Autriche, Prusse, Russie et Egypte) qui ont chacune leurs points forts et leurs points faibles. Le joueur doit donc modifier sa stratégie en fonction du camp qu'il aura choisi. Mais ce qui frappe le plus dans Cossacks 2 ce sont les énormes progrès qui ont été faits sur l'interaction avec les décors. Dorénavant, ils sont entièrement en 3D et il est donc conseillé d'utiliser le dénivelé à son avantage. Par exemple, la portée de l'artillerie augmente si vous la placez sur une petite colline. Le terrain doit aussi être mis à profit pour les déplacements qui sont beaucoup plus rapides sur les routes qu'à travers champ. Les formations tiennent aussi un rôle très important. En effet, et comme vous le savez certainement déjà, dans les jeux estampillés Cossacks, on ne dirige pas les hommes individuellement mais en groupe. Il faut donc tenter de positionner au mieux les différentes divisions que l'on dirige en fonction de son ennemi, du terrain mais aussi des caractéristiques propres aux unités.

L'IA a aussi été particulièrement soignée. Et pas seulement en ce qui concerne les troupes dirigées par l'adversaire, mais aussi pour les vôtres. Ainsi, il arrive que vos unités n'écoutent pas vos ordres et fuient la bataille. C'est le cas lorsque la jauge de moral de vos troupes a atteint un niveau très bas. C'est beaucoup plus réaliste que dans la plupart des jeux de stratégie où même une seule unité s'attaque à un groupe plus fort qu'elle sans broncher. Dans Cossacks 2 il faudra veiller à ce que les chances de victoire de vos hommes soient acceptables si vous ne voulez pas les voir prendre la poudre d'escampette. Mais attention, car le nombre ne fait pas tout. En effet, si vos troupes sont en surnombre mais qu'en revanche, l'ennemi est mieux équipé et plus expérimenté, vos jeunes recrues risquent bien de déserter. Il en est de même si les choix que vous faites sont peu judicieux (envoi de l'artillerie en première ligne...). Le moral peut donc baisser si vos troupes sentent qu'elles n'ont que très peu de chance de gagner la partie, mais aussi si elles sont fatiguées. La fatigue est en effet prise en compte par le jeu. Si avant la bataille vous avez fait traverser la moitié de la carte à vos hommes, ceux-ci risquent de ne pas être très frais pour engager la bataille ce qui fera baisser leur moral et entraînera par là même de possibles fuites devant les assauts ennemis. Pour éviter cela il faut bien faire reposer vos hommes ou envoyer un prêtre, seul capable de rendre un peu de vigueur aux soldats fatigués. Tout cela est très bien pensé mais cela peut faire fuir les joueurs qui ne sont pas habitués aux STR. C'est pour cela qu'une option "arcade" est présente dans les options. Une fois activée, celle-ci baisse l'influence de la fatigue et du moral sur le déroulement du jeu ce qui le rend beaucoup plus accessible. Idéal pour les débutants.

Du côté des modes de jeu, les développeurs ne se sont pas non plus moqués de nous. On retrouve une campagne, un mode escarmouche et multijoueur qui permettent entre autres de participer à de grandes batailles historiques où l'on doit s'occuper uniquement du combat et pas du développement économique. Mais la grande nouveauté de Cossacks 2 est certainement le mode "Bataille pour l'Europe". Ce dernier se rapproche en quelque sorte d'un wargame light. En effet, il vous propose de contrôler l'un des 6 camps présents sur une carte d'Europe. Il faut alors tenter de conquérir un maximum de zones pour augmenter ses ressources et pouvoir améliorer ses défenses et son armée. La diplomatie est aussi prise en compte et il est tout à fait possible de signer des alliances. A contrario, si l'affrontement est inévitable car vous tentez de conquérir militairement une zone, un combat s'engagera. Le jeu passe alors en vue habituelle pour que vous puissiez diriger vos troupes pendant la bataille. Vous reviendrez ensuite à la carte d'Europe pour continuer l'aventure en possédant la zone convoitée si vous en avez gagné la bataille. Au final, Cossacks 2 avec son gameplay riche, sa réalisation soignée et son contenu complet risque bien de reproduire le succès qu'a eu son prédécesseur et de devenir à son tour un grand classique des jeux de stratégie.