Les éditeurs et les développeurs sont de plus en plus nombreux à s'intéresser à la Nintendo DS. Aujourd'hui, c'est le groupe français Gameloft qui se lance sur ce marché en adaptant un de ses meilleurs titres N-Gage, j'ai nommé Asphalt Urban GT. Au programme, des courses et des petits bolides prêts à dévorer le bitume.
Avant que ne paraisse le très attendu Mario Kart DS, que diriez-vous d'une petite mise en bouche avec un autre jeu de courses ? C'est ce que nous propose aujourd'hui Gameloft avec une sorte de Need For Speed like. En effet, Asphalt Urban GT reprend quelques éléments notables aux jeux d'Electronic Arts à commencer par la conduite des véhicules qui s'en approche vraiment. La simulation n'a donc pas sa place ici, c'est de l'arcade pure comme on l'aime. D'ailleurs, il est fréquent d'avoir à faire des sauts très spectaculaires à plusieurs endroits des circuits. La caméra change alors d'angle pour vous permettre de mieux voir votre envolée. Autre similitude avec NFS et plus précisément avec les deux Underground, les courses se déroulent en ville en pleine circulation. Outre le fait d'aller vite, il faut aussi tenter d'éviter les véhicules du trafic sous peine de tête-à-queue.
Et c'est d'ailleurs sur ce point précis que le bât blesse. En effet, la gestion des collisions est loin d'être aussi précise qu'on l'aurait souhaité. Il arrive ainsi très fréquemment que l'on parte en tête-à-queue alors que l'on n'a fait qu'effleurer un autre véhicule. C'est très frustrant quand on essaie d'optimiser ses trajectoires en frôlant le trafic. Encore plus grave, les véhicules que vous pilotez semblent être dotés d'un don étrange : celui de traverser certains éléments du décor comme les arbres. Vous pouvez d'ailleurs faire l'essai très simplement sur les pistes qui comportent un terre-plein central avec des arbres : foncez-leur dessus et vous les traverserez ! Visiblement, le jeu a été développé à la va-vite, certainement pour sortir en même temps que la DS. C'est d'autant plus dommage qu'Asphalt Urban GT a bien des éléments à faire valoir pour convaincre les joueurs que nous sommes.
Le contenu, par exemple, est tout à fait à la hauteur pour un jeu sur portable. On retrouve en effet plus d'une vingtaine de bolides sous licence qui vont de la New Beetle RSi à la Ford GT, en passant par l'Audi TT Roadster 3.2 Quattro ou encore la fameuse Aston Martin DB9. Hélas, aucune voiture française n'apparaît à l'horizon. Dommage, j'aurais bien voulu piloter une Megane ou une 307. Côté modes de jeu, on retrouve les sempiternelles courses simples, contre-la-montre et poursuite (dans lequel vous conduisez une voiture de police et devez rester juste derrière la voiture que vous poursuivez pendant quelques secondes). Plus original, le mode "Road Challenge" est constitué d'une série de cinq courses par catégorie de voitures (4x4, coupés sport, classiques...). Si vous arrivez premier de la compétition, vous débloquez le prochain Road Challenge. Mais le gros morceau du jeu, c'est évidemment le mode championnat dans lequel il est possible de gagner de l'argent selon votre position à la fin des courses. Argent qui pourra vous servir à découvrir les joies du tuning ou à acheter un bolide plus performant. Quand je vous disais qu'Asphalt Urban GT lorgnait vers les Need For Speed Underground, je ne vous avais pas menti !
D'un point de vue plus technique, le jeu ne s'en sort pas mal du tout. Bien sûr, c'est moins beau que Ridge Racers sur PSP, mais la DS n'a pas les mêmes capacités que la machine de Sony. Toujours est-il que le jeu est fluide en toute circonstance ce qui est un bon point. Les décors sont relativement détaillés. Hélas, on remarque un clipping assez présent sur certains circuits. Il faut cependant garder à l'esprit qu'Asphalt Urban GT est un des premiers titres disponibles sur DS et que par là même, les développeurs ne savent pas encore exploiter toute la puissance de la machine. Côté ambiance sonore, on retrouve des musiques et des bruitages de fort belle tenue. Arrivé à ce point du test, vous devez encore vous poser une question : comment est géré l'écran tactile ? Et bien c'est simple, celui-ci n'est pas pris en charge par le jeu. En fait, il ne fait qu'afficher des informations supplémentaires comme la carte du circuit. Dommage car c'est donc l'un des principaux intérêts de la console qui n'a pas été exploité. En tous les cas, Asphalt Urban GT reste un bon petit jeu sympa. Certes, ce n'est pas un hit car la gestion des collisions l'empêche de prétendre à ce titre, mais ça reste un bon défouloir.
- Graphismes14/20
Le meilleur (la fluidité du jeu) côtoie le pire (le clipping sur certains circuits). Toujours est-il que c'est très prometteur pour la suite car Asphalt Urban GT, tout en étant l'un des premiers jeux de la DS, est plutôt joli. Lorsque les développeurs maîtriseront toutes les capacités de la petite portable de Nintendo, on arrivera certainement à un résultat encore meilleur.
- Jouabilité12/20
On ne sait pas trop quoi penser de la jouabilité du jeu. En effet, la prise en main très arcade que l'on pourrait qualifier de "à la Need For Speed" est plutôt agréable. Mais d'un autre côté, la gestion des collisions est défaillante, si bien qu'il arrive que l'on traverse des arbres ou que le jeu considère qu'on a touché un véhicule du trafic alors qu'on l'a juste effleuré.
- Durée de vie15/20
Le nombre de modes de jeu différents, de circuits et de bolides est assez élevé. Il y a de quoi faire, surtout qu'on nous propose même un mode multijoueur pour compléter l'ensemble.
- Bande son15/20
C'est du bon boulot : musiques convaincantes et bruitages efficaces.
- Scénario/
Loin d'être désagréable, Asphalt Urban GT est un bon petit jeu de courses. Le contenu est riche, le jeu est plutôt beau et l'ambiance sonore est réussie. Mais, car il y a un mais, la gestion des collisions laisse vraiment à désirer ce qui bride un peu le plaisir de conduire. Autre point sur lequel on peut avoir quelques regrets : l'écran tactile n'est utilisé que pour afficher des informations telles que la carte du circuit et ne peut donc pas être mise à profit pour interagir avec le jeu. Dommage !