Souvent caché tout en haut des linéaires des librairies, bien à l'abri des regards indiscrets, le magazine Playboy a su, au fil des ans, se tailler une réputation internationale et s'imposer comme un temple sacré du charme. Si sa page centrale, véritable machine à torticolis, y est pour beaucoup, le succès de Playboy est aussi à mettre au crédit de la personnalité de son fondateur Hugues Hefner, dit Hef, un charmant monsieur qui passe sa vie en robe de chambre, à organiser des fêtes où stars et bimbos se disputent la vedette. Aujourd'hui, Hef vous ouvre les portes de son manoir, saurez-vous faire aussi bien que lui ?
Pour être juste, Hef ne vous donne pas vraiment les clés de son manoir, puisque dans Playboy The Mansion, vous êtes Hef. Bien au chaud dans ses pantoufles, le peignoir de soie rouge bien ficelé autour de la taille, vous voilà carrément dans la peau du patron de Playboy. Le seul hic, c'est que vous commencez avec un Hef tout jeunot, et encore au début de sa carrière. Non pas que dans ses jeunes années le bougre manquait d'assurance, oh ça non, c'est juste qu'il lui restait tout à faire : un compte en banque à faire fructifier, des liens avec tout le gratin du showbiz à nouer, et des tirages du magazine à assurer. Bref, vous avez du boulot pour espérer bâtir petit à petit l'empire Playboy tel qu'on le connaît à l'heure actuelle.
A en croire la version qui nous est donnée au travers du jeu Playboy The Mansion, la vie de Hef n'a absolument rien de déplaisant. Sa seule occupation serait en effet de n'obéir qu'à sa petite voix intérieure qui lui recommanderait de prendre la vie du bon côté et d'organiser de splendides fêtes dans sa somptueuse demeure. Les fêtes occupent ainsi une part importante du gameplay. Vous aurez entre autres à décider du lieu où se déroulera la ribouldingue (manoir, piscine...), du thème vestimentaire de la petite sauterie (chic, décontracté, maillot, lingerie...), et surtout des personnes à inviter. Chanteurs, mannequins, présentateurs télé ou politiques, tous seront triés sur le volet pour s'assurer d'obtenir une fête tout ce qu'il y a de plus réussi. Evidemment, on ne se gênera pas non plus pour convier quelques jolies filles, histoire de nouer quelques contacts essentiels à la seconde activité de Hef : la gestion du magazine Playboy.
Tout au long du jeu, vous allez devoir veiller à ce que Playboy paraisse tous les mois et à ce qu'il y ait du contenu à imprimer. Pour chaque numéro, il vous faudra une photo de couverture, une photo pour la page centrale, un interview de personnalité, ainsi que quelques articles annexes sur des sujets divers et variés. Pour vous aider dans votre tâche, vous pourrez embaucher quelques journalistes et leur demander de pondre des articles sur les sujets que vous leur proposerez. Concernant les photos, c'est un peu différent. S'il y a bien moyen de recruter des photographes, le jeu vous laisse la liberté de prendre les clichés vous-même. Il suffit simplement de convaincre une jolie fille de poser pour vous et de choisir la lingerie qu'elle portera. Sachez tout de suite que le jeu ne va pas au bout du concept Playboy et que contrairement à la revue (ou même contrairement à un titre comme Singles), les filles gardent toujours le bas. Néanmoins, cela ne les empêche pas de succomber régulièrement aux avances de Hef et de s'envoyer en l'air sur le canapé, dans le lit ou dans la baignoire.
Voilà donc à quoi se résume la petite vie glamour de monsieur Hefner et par conséquent à quoi se résume aussi le jeu. Un genre de Sims dans lequel on ne dirige qu'un seul personnage et où une grande partie des interactions s'articule autour du business et de la séduction. Dit comme ça, ça peut paraître marrant : vivre au quotidien dans le manoir Playboy, côtoyer de charmantes jeunes femmes, faire la fête nuit et jour et prendre des photos de charme pour gagner de l'argent, c'est sûr que beaucoup signeraient tout de suite. Pourtant, une fois transposée en jeu vidéo, cette vie n'a rien de palpitante. Jour après jour, on fait la même chose. Quand on ne drague pas, on parle affaire, et quand on ne parle pas affaire, on achète de nouveaux meubles pour égayer la maison. C'est très monotone à vrai dire. Si encore les relations entre les personnages étaient plus poussées, et qu'il y avait plus de choix dans les sujets de conversations... Mais non, c'est vraiment toujours la même chose. Les développeurs ont alors pensé à inclure un mode mission dans lequel il faut remplir quelques objectifs pour avancer dans la carrière de Hef, mais même comme ça, on a du mal à ne pas bailler devant le jeu. Votre seule motivation pour continuer sera peut-être de débloquer les couvertures et les photos de playmates présentes en bonus dans les options. Et encore, un bon moteur de recherches devrait vous permettre de retrouver les mêmes clichés sur le net. Enfin, je dis ça, je dis rien...
- Graphismes12/20
Le moteur graphique permet d'afficher des personnages aux attitudes toujours très exagérées qui peuvent ainsi facilement faire les émotions qu'ils souhaitent exprimer. On voit en un coup d'oeil s'ils s'amusent ou s'ils s'ennuient pendant les fêtes de Hef. Point de vue décors par contre, ce n'est pas génial avec des objets peu détaillés et des textures qui manquent de finesse.
- Jouabilité11/20
Si Hef se dirige plus facilement qu'un Sim, ses interactions avec ses amis sont ultra limitées. Cela pénalise grandement le gameplay et donc l'intérêt que l'on peut porter au jeu. En gros, on tourne en rond en organisant des fêtes et en photographiant des filles dénudées. Le rêve pour certains, l'ennui pour le joueur.
- Durée de vie8/20
Puisque le jeu finit par se mordre la queue trop rapidement, l'envie de pousser très loin la carrière de Hef ne se fait pas sentir. En fait, après deux ou trois sauteries, la lassitude est déjà présente.
- Bande son12/20
Il est possible de modifier la programmation musicale pendant la partie. Les thèmes sont variés balayant aussi bien de la musique jazz que du rock FM bien niais. Même si quelques voix se font entendre (généralement pour vous donner des conseils au début de la partie), la plupart des personnages s'expriment dans un langage incompréhensible appris chez les Sims.
- Scénario/
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Aussi paradoxal que cela puisse paraître, passer sa vie en pyjama à festoyer au milieu de filles en bikini n'a rien de très amusant. Les fêtes se ressemblent toutes, de même que les séances photo avec les playmates. En fait, Playboy The Mansion avait certainement tout ce qu'il fallait pour faire de lui un titre agréable, mais trop trop limité et super répétitif, il n'assure pas vraiment sur le long terme. Tant pis pour lui.