Renouant avec l'esprit de l'épisode sorti sur Super Nintendo, Neo Contra revient à la charge après un Contra : Shattered Soldier de très bonne facture. Troquant les vues de profil pour une 3D isométrique, Neo Contra revient à la source pour une aventure plus facile d'accès mais tout aussi orientée arcade que ses prédécesseurs. Néanmoins, cette relative facilité apporte avec elle une durée de vie encore plus réduite, ce qui est un des principaux défauts de ce titre au demeurant énergétique et fort bien réalisé.
Alors que Konami n'a plus grand chose à prouver quand il s'agit de shoot'em up, la firme japonaise a également su prouver qu'elle maîtrisait parfaitement le genre du beat'em all par le biais de sa célèbre série Contra. Tout aussi dynamique et difficile que la saga des Gradius, la franchise Contra a jusqu'à présent donné lieu à quelques perles du genre dont la dernière en date n'est autre que Contra : Shattered Soldier sorti sur PS2 en février 2003. Deux ans plus tard, la série revient sur la machine de Sony en misant sur un nouvel habillage qui fera naître un sourire sur le visage de ceux qui se sont essayés à Probotector sorti sur Super Nintendo. Si dans l'absolu, on est toujours devant un beat'em all où une explosion se doit de se produire toutes les deux secondes et demi, la démarche de Capcom est bel et bien de revenir à un jeu peut-être moins difficile mais tout aussi prenant que ses congénères.
En 4444 après J.C. la Terre sera un véritable pénitencier, où l'écologie ne sera plus qu'un vague souvenir enfoui sous des destructions massives qui en ont fait un Enfer. Comme si tout ceci ne suffisait pas, voici qu'une nouvelle menace, le Neo Contra, vient de voir le jour et avec elle la promesse d'un monde tombant sous la coupe d'un fou désireux d'obtenir le pouvoir suprême. Le seul espoir du genre humain réside dans une force d'élite qui a par le passé sauvé notre belle planète bleue. Son nom : Contra. Sa mission : Venir à bout de l'usurpateur en réduisant à néant ses défenses. L'ersatz d'histoire étant en place, il ne restera plus qu'au joueur (solitaire ou accompagné d'un camarade de jeu) à arpenter les niveaux du titre et à tirer sans discontinuer, le b.a-ba pour un jeu d'action.
De prime abord, on ne peut pas dire que Neo Contra soit le genre de jeu à s'embarrasser d'options en tout genre. Premièrement, n'oubliez surtout pas de modifier le niveau de difficulté des parties en le positionnant sur Normal, le mode Facile n'offrant quasiment aucun challenge puisque le tout pouvant être terminé en moins d'une heure. Ceci étant fait, vous pourrez opter pour une partie en solo ou en coopération puis choisir le personnage de votre choix. Ensuite, viendra le tour des configurations d'armes entre trois choix possibles, celui-ci influant sur vos deux armes de base, et le type de tir rattaché au lock. Vous aurez alors la chance de pouvoir utiliser une mitrailleuse et des bombes-grenades, des tirs requérant un temps de chargement et un lance-flammes ou enfin des tirs à dispersion et des boules de feu. Ensuite, les quatre premiers niveaux seront sélectionnables dans l'ordre que vous désirez et vous pourrez débloquer un cinquième niveau en jouant en Normal. De plus, un sixième niveau sera disponible lorsque vous aurez terminé le cinquième niveau avec un rang A, le septième et dernier stage étant lui disponible en terminant le sixième niveau avec un rang A également. On peut alors se dire qu'il y a de quoi faire mais sachez tout de même que Neo Contra est largement plus simple que le précédent volet PS2. Bien entendu, je ne dis pas que c'est une partie de plaisir, loin de là, mais ceux qui ont terminé Shattered Soldier ou Gradius V, ne devraient avoir que peu de problèmes à voir le bout de l'aventure.
Il n'est point utile de revenir sur le principe de ce jeu qui vous demandera simplement d'avancer dans les niveaux en détruisant tout ce qui bouge, ce qui ne bouge pas et ce qui pourrait bouger mais qui ne bougera plus puisque vous aurez tiré dessus. Question maniabilité, la vue en 3D isométrique apporte une visibilité très appréciable avec un champ de vision assez large pour bien anticiper les mouvements ennemis. Vous aurez la possibilité de switcher entre vos deux armes à tout moment et en appuyant sur la touche triangle, vous pourrez locker certains ennemis et leur balancer une bonne salve de missiles ou de lasers ou bien encore un éclair concentré, suivant la configuration de vos armes. Question mouvements, le straff sera de rigueur pour viser un ennemi de face tout en évitant ses tirs. On retrouve aussi l''esquive, toujours très utile quand des myriades de petites boules énergétiques convergent vers vous, ou bien encore le sprint pour cavaler, histoire de terminer un niveau encore plus rapidement. Comme dans tout bon Contra, vous aurez droit à différentes phases de jeu, le scrolling passant alors à l'horizontale ou de biais. Dans tous les cas, le gameplay ne variera que très rarement même si on s'aperçoit vite que le fait de pouvoir tirer à 360° est quand même plus pratique quand on est à pied que juché sur un animal qu'on doit aussi diriger tout en tirant. La jouabilité de ce Neo Contra est donc de très bonne facture et si Romendil me précisait, en grande fan de la série qu'elle est, qu'elle préférait nettement le gameplay des autres épisodes, j'avoue que j'ai une préférence pour la jouabilité de cet opus, question de feeling.
Techniquement, le titre s'en sort avec les honneurs. Neo Contra n'est pas une vitrine technologique pour la PS2 mais les ennemis sont variés, les boss bien fichus et les différentes phases de jeu donnent lieu à un éclectisme rafraîchissant. Vous devrez ainsi effectuer une descente vertigineuse (à la manière d'un saut en parachute) tout en dégommant des systèmes de défense, monter un animal pour une course effrénée sur une autoroute, courir sur les pales d'un hélicoptère en tirant sur un vaisseau ennemi, etc. Cependant, si la mise en scène est inventive, le tout reste beaucoup trop court, certaines séquences se bouclant en deux ou trois minutes. On reprochera aussi au titre de ne proposer que trois personnages jouables (dont un à découvrir), car même si cela n'influe en rien sur le déroulement des parties, il est toujours plus agréable de recommencer le jeu avec un nouveau héros. A ce propos, il est encore plus idiot de ne pas laisser le choix du personnage quand on joue en solo, seul Bill Rizer étant disponible.
Dans quelle catégorie peut-on placer Neo Contra ? A n'en point douter dans la catégorie "peut mieux faire". Le jeu est toujours aussi fun, tout aussi jouable que ses aînés et ce malgré une évolution du gameplay qui ne plaira peut-être pas à tout le monde. Malheureusement, il est dommage que la durée de vie soit si courte puisque si vous jouez en Facile, vous en ferez le tour en 50 minutes, montre en mains. Trois niveaux supplémentaires viendront rejoindre les quatre de base mais même en l'état, vous ne pourrez compter que sur une poignée heures pour en faire le tour complet, que ce soit en solitaire ou en coopératif. Au final, j'ai beau aimer ce jeu, je suis tout de même conscient que ses carences nuiront sans doute à un épanouissement total au sein de la communauté vidéoludique. Pari à demi-réussi pour un jeu qui procure un plaisir de chaque instant, celui-ci étant malheureusement éphémère.
- Graphismes14/20
La 3D est de bonne facture et les quelques explosions ou autres effets spéciaux sont réussis. De plus la diversité des phases de jeu apportera plusieurs situations cocasses qui donneront le plus souvent lieu à des passages mémorables en termes d'action. On retrouve également les boss des anciennes versions qui sont remis au goût du jour et de l'ambiance bio-mécanique naît un monde complètement surréaliste ou plantes mutantes côtoient des mechas surpuissants.
- Jouabilité15/20
La prise en main est excellente même si on mettra un peu de temps à se faire au tir à 360°, surtout lors des phases où on dirige un animal en même temps. La visibilité est très bonne et les personnages répondent au doigt et à l'oeil, que demander de plus ?
- Durée de vie8/20
Si vous désirez terminer le jeu en moins d'une heure, choisissez le mode Facile. Cependant, trois autres niveaux se débloqueront dont deux en fonction de votre rang à la fin des missions. Dans tous les cas la durée de vie est plutôt faible et ce malgré le fait que Neo Contra soit un jeu qu'on reprend très facilement.
- Bande son14/20
Le doublage anglais n'a rien de particulier si ce n'est quelques voix bien rauques qui conviennent très bien aux caricatures de militaires qu'on dirige ou qu'on combat. Les bruitages sonnent très arcade et vu que c'est ce qu'on leur demande, c'est du tout bon. Les thèmes musicaux donnent dans la techno bon marché mais le tout rythme très bien vos parties.
- Scénario8/20
Des gentils d'un côté, des méchants de l'autre et des centaines d'ennemis entre les deux. Quelques petits clins d'oeil comme des vidéos incrustées dans le jeu ou des boss seront autant de souvenirs pour les fans mais d'un pur point de vue scénaristique, le scénario de Neo Contra est très dilué.
Difficile de noter ce jeu qui m'a fait une très bonne impression en me donnant une bonne grosse dose d'action survitaminée servie par un gameplay agréable. On aurait quand même aimé davantage de configurations d'armes, des missions beaucoup plus longues et enfin deux ou trois stages de plus. Neo Contra est sans aucun doute un titre à découvrir mais sa très faible durée de vie le réserve aux inconditionnels de Bill Rizer qui n'ont rien contre le retour aux sources de la série matérialisée par une 3D isométrique très jolie mais qui en déstabilisera peut-être plus d'un.