Gotcha! a le culot de venir titiller les nombreux jeux multi qui se disputent déjà leur place sur le net. Pour se distinguer de tous les Counter and co., Gotcha! a choisi de se tourner vers le paintball. Alors oui pourquoi pas, mais...
Encore un me direz-vous. Encore un jeu résolument tourné vers le multi qui s'inspire de Counter, Quake et tous les autres. Je sais, les références sont osées pour parler de Gotcha!, mais au moins vous savez direct de quoi on parle. Gotcha! est un titre de shoot qui regroupe toutes les disciplines classiques du genre (CTF, deathmatch, team deathmatch, last man standing, etc.), qui peut tout aussi bien se pratiquer en solo contre des bots mais qui trouve tout son intérêt une fois branché sur le réseau (local ou internet). Plutôt que de vous pondre une énième version des terroristes face aux contre-terroristes, Gotcha! se veut plus bon enfant en s'alignant sur la culture du paintball. Tous les affrontements ne se font qu'à coup de billes et de grenades gorgées de peinture, de quoi peut-être calmer les ardeurs de toutes les associations bien pensantes qui accusent toujours les jeux d'être violents. Enfin bref, ce n'est pas le débat.
Sans être très originaux, les modes de jeu couvrent à peu près tout ce qu'on attend d'un titre de cet acabit, avec comme je vous le disais du capture the flag, ou du deathmatch, en solo ou en équipe. C'est au choix. Tout seul, on a droit à tout un mode dédié qui pourrait faire penser à un mode carrière. Après avoir choisi son équipe, on se lance dans une longue compétition répartie en plusieurs ligues. On commence logiquement tout en bas du tableau, avec la ferme intention de progresser rapidement pour rejoindre des poules plus teigneuses. Il faut bien dire que le départ est très facile. Les équipes adverses sont peu organisées, nous laissant gagner trop facilement. Pour accéder aux ligues supérieures, il faut accumuler suffisamment de points. Le problème est que les points sont distribués au compte-gouttes, ce qui nous oblige à rester coincé un bon moment avec des équipes de losers, à se battre sans aucune difficulté. Les choses s'arrangent un peu dès lors qu'on aura franchi un palier, avec des adversaires plus en forme et peut-être plus motivés. On aura aussi droit à des défis lancés par des équipes de joueurs underground. Les affrontements se dérouleront en dehors du circuit officiel.
Mais tout cela ne constitue qu'un entraînement puisque le véritable coeur de Gotcha! se situe au niveau du multijoueur, seul moyen de prolonger la durée de vie, si tant est qu'on se passionne pour les combats de peinture. Je ne vais pas m'étendre sur le multi puisque, comme toujours, tout dépend des personnes avec qui vous jouez, de leur niveau et de leur maîtrise de la carte. Des cartes, parlons-en justement. Bien que de petites tailles, on ne peut pas vraiment dire qu'elles soient mal fichues. Elles regorgent de coins pour se cacher et pour attendre en fourbes l'arrivée des adversaires. Cependant, on aurait aimé plus de passages dits secrets, ou de chemins détournés pour avoir le choix de foncer dans le tas ou de prendre à revers l'équipe d'en face. Bon, ce n'est quand même pas mauvais, hein. Je n'ai pas dit ça. Elles sont largement suffisantes pour accueillir les équipes de 6 joueurs qui veulent en découdre (notez qu'en multi, on joue jusqu'à 12 aussi).
Classique dans son gameplay, Gotcha! l'est aussi dans sa réalisation qui ne casse pas trois pattes à un canard, aussi vilain soit-il. L'animation est rapide mais les graphismes très quelconques avec même des personnages plutôt moches. Quelques effets d'eau par exemple sont quand même sympa, mais encore une fois rien d'éblouissant. Un effort aurait même pu être fait sur la peinture qui tache sans tacher. Elles laissent bien des marques sur les décors et sur les tenues des joueurs, mais on l'aurait voulu plus salissante dans un sens. Qu'elles laissent plus de traces un peu partout. Il faut dire qu'on ne joue pas non plus avec des bombes à eau mais avec un véritable attirail se voulant précis et efficace, comme le sont les armes à balles réelles. Malheureusement, la précision de ces armes à peinture n'est pas de mise. On a beau placer son viseur en plein sur un ennemi et presser la gâchette frénétiquement, la bille ne semble pas vouloir aller s'écraser sur la combinaison adverse. Comme si elle préférait lui passer à travers. Ce genre de bug a aussi été constaté avec un personnage qui, tel Casper, a traversé les murs sans aucune gêne. Cela ne s'est produit qu'une fois, mais bon... Au final, Gotcha! ne devrait interpeller que les fans de paintball qui trouveront un jeu bien mais pas top, conforme à leur discipline préférée mais pas exceptionnel non plus.
- Graphismes12/20
Les environnements sont plutôt quelconques, sans effet bluffant pour attirer l'oeil ni grande originalité dans leur conception. Même constat pour les personnages sans charisme qui se livrent bataille. Ca bouge bien, même si on sent quelques saccades de temps en temps.
- Jouabilité13/20
Gotcha! ne révolutionne pas le genre. Il se contente de reprendre les modes habituels pour les transposer à la sauce paintball. Cette subtilité n'apporte pas de nouveauté face à un Counter-Strike.
- Durée de vie14/20
En solo, le jeu est assez long à démarrer puisque les premiers matches de ligues sont d'une simplicité enfantine. Par la suite c'est plus amusant, mais c'est avant tout en multijoueur qu'on apprécie la durée de vie du titre.
- Bande son13/20
Pour être énergique, la bande-son est énergique ! On dirait presque du Prodigy, revue avec un peu plus de grattes électriques. En tout cas, c'est efficace pour nous mettre la patate avant de dégainer les pistolets à peinture.
- Scénario/
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Gotcha! reprend la base de tous ces jeux d'action online dans lesquels deux équipes s'affrontent sur des maps spécialement étudiées pour. C'est assez bateau, mais l'aspect paintball permet de varier légèrement la rengaine habituelle des terroristes qu'il faut arrêter.