Il y a des challenges pas faciles à relever dans notre boulot, je l'ai souvent dit, en voilà un autre : déterminer l'intérêt de ce genre de compilation et pire encore, réussir à atteindre la seconde page dans OpenOffice. Le gros handicap d'une compilation de jeux Intellivision, c'est qu'on ne peut pas dire que la console ait abrité nombre de softs mémorables. Même si Jihem fait encore des rêves indécents de Burger Time qui l'éveillent en sueur, faut dire que rêver qu'on sale des cornichons ça... bref... La machine est un peu limitée en titres d'anthologie, et sa carrière éclair ne l'aura pas aidé à en accumuler.

Ce sont pas moins de 60 jeux que l'on trouve réunis ici, et rares sont ceux dont le nom évoque de grands souvenirs. En effet, si des compilations comme Midway Arcade Treasures ont pour elles l'avantage de faire figurer dans leurs rangs des noms aussi reconnus que Rampage ou même Mortal Kombat, Intellivison Lives ! n'a pas cette chance et peine à prétendre pouvoir se présenter comme un moyen d'avoir sous la main quelques jeux à valeur historique. Ici, on a de tout, du sport, des space trucs à ne plus savoir qu'en faire, des jeux de réflexion, des jeux d'action, il y a même un jeu de sous-marin intelligemment nommé Sub Hunt. Mais il est clair que si vous n'avez pas possédé vous-même une Intellivision et que votre fibre nostalgique n'est pas hautement développée, vous aurez un mal fou à trouver un intérêt quelconque à ce coffret. D'autant que le coup de vieux pris par les jeux est plus que violent. Ca pique les yeux je vous préviens. Ah tiens, vous vous en fichez sûrement mais je vais atteindre ma seconde page. Oui je triche, j'écris en colonne.

L'autre détail qui me chiffonne dans Intellivision Lives !, c'est l'interface. L'un des défauts majeurs de la console était ses manettes qui faisaient figure, même à l'époque, d'insulte à l'ergonomie. Reproduire cet effet dans la compilation n'était pas franchement nécessaire. La navigation préalable au lancement de certains jeux est un vrai cauchemar et vous entraîne dans une reproduction de la manette de la console qui vient masquer tout ce qui se trouve à l'écran. Le résultat est indigeste comme un morceau de boeuf à l'anglaise. Offrir une interface conviviale est pourtant un minimum dans ce genre de produit.

En revanche, ce qui n'a pas été oublié, ce sont les petits "plus" qui font plaisir. Dans la section bonus on pourra donc voir un petit résumé de l'histoire de la machine ainsi que des interviews de ses principaux acteurs. Tout en anglais et sans sous-titres malheureusement. Si vous n'avez pas l'ouïe sensible à la langue de Benny Hill, il faudra repasser. Dans la même optique, chaque jeu s'accompagne d'un petit topo et d'une photo de son packaging. Mieux, les développeurs ont même intégré quelques jeux "unreleased". Notez que quand on les voit on comprend de suite pourquoi ils ne sont jamais sortis. En tout cas, ça plaît aux collectionneurs. Ca tombe bien, la galette leur est clairement destinée. Bon, sur ce, vous m'excuserez, mais là je dois faire un spectacle de marionnettes à Jeff à travers la vitre de son bureau. Bon, où qu'il est mon chapeau de Noël ?