Certainement le personnage le plus hideux de la planète dessin-animé, Bob L'Eponge est aussi celui qui a su réconcilier beaucoup de grands enfants avec les émissions jeunesse qui passent tôt le matin (oui, 10h c'est encore tôt). Profitant de sa notoriété sans cesse grandissante, le pavé spongieux tente l'aventure cinéma, ce qui lui permet de légitimer un nouveau passage sur consoles. Tout le monde en maillots, on replonge à Bikini Bottom.
Dire que Bob L'Eponge : Le Film est attendu à notre rédaction relève du doux euphémisme. Cela fait plusieurs mois qu'un petit groupe s'est formé pour rendre gloire au corps spongieux de Bob. Tous les matins, c'est le même rituel : alors que les bandes annonces du long métrage tournent en boucle sur l'écran de nos PC, nous chantons en canon les onze couplets de la Sérénade de l'éponge, un hymne connu des seuls initiés dont je ne peux malheureusement rien vous dire. Bref, vous l'avez compris, Bob est un véritable héros ici, une idole qui guide nos vannes quotidiennes au grand dam de ses détracteurs, encore trop nombreux à notre goût. Aujourd'hui, c'est jour de fête car le grand Bob nous fait l'immense honneur de se produire sur nos consoles, entraînant dans son sillage son fidèle disciple Patrick, une étoile de mer bedonnante, ainsi que tous les autres habitants de Bikini Bottom, la cité sacrée où habite l'éponge divine.
Le pitch du jeu reprend scrupuleusement celui du film. Bob et Patrick décident de partir à la recherche de la couronne du roi Neptune afin d'innocenter Mr Krabs, accusé à tort d'avoir commis l'affreux crime. En réalité, Plancton est l'auteur du méfait. L'ignoble nabot de 2cm de haut espère conquérir Bikini Bottom en hypnotisant tout le monde et il profite de l'absence de Bob pour mettre son plan à exécution. Contrairement à la version PC, il ne s'agit pas d'un jeu d'aventure, mais d'un jeu de plates-formes retraçant le parcours des deux acolytes au fil des différentes séquences du film. Le premier niveau est ainsi consacré à l'intervention de Bob au Crabe Croustillant, puis on file en compagnie de Patrick dans le bar où lui et l'éponge ont passé la nuit à faire la fête. Après ça, ce sera une petite séquence de conduite pour rejoindre la Cité Coquillage, et ainsi de suite jusqu'à la couronne.
Je ne vous cacherais pas qu'en grand fan de l'éponge, j'ai été bien déçu par les premières minutes en sa compagnie. Après m'être gavé d'épisodes de la série tout le week-end, j'ai eu un peu de mal à retrouver le rythme du dessin animé, un rythme souvent soutenu où les gags s'enchaînent rapidement. Je suis bien conscient qu'on ne peut pas demander à un jeu d'être drôle d'un bout à l'autre, mais ce n'est généralement pas bon signe lorsque dès le début on commence à trouver ça mou. Même les extraits du film qui auraient dû revitaliser tout ça, sont d'un ennui mortel puisqu'ils ne sont composées que d'images fixes qui se succèdent à l'écran. Malheureusement pour le jeu, cette impression de mollesse ne nous quitte pas vraiment. L'ambiance a du mal à décoller et dès qu'elle y parvient un peu, elle retombe au niveau suivant.
C'est assez agaçant car mis à part ce problème de rythme, le jeu de Bob est un titre de plates-formes plutôt correct, avec des niveaux variés qui nous font alterner entre Bob, Patrick et la célèbre voiture-pâté. A la manière d'un Mario 64 (oh la vieille référence), chaque niveau doit être rejoué plusieurs fois pour gagner des jetons qui serviront non pas à ouvrir l'accès à de nouveaux stages, mais à acheter de nouveaux mouvements auprès de Mindy. Tout au long de l'aventure, les deux héros peuvent aussi améliorer leurs statistiques en dépensant des points de virilité pour obtenir une meilleure santé ou une plus grande force de frappe. Cela, plus les différentes phases telles que le saut à l'elaslip ou les combats en arène permettent finalement de passer l'éponge (ahah) sur le rythme peu soutenu de l'affaire. Evidemment, on aurait quand même aimé que ça aille à cent à l'heure, mais bon, on peut pas tout avoir.
Bien qu'en trois dimensions, la réalisation est à l'image de la série : très minimaliste. En effet, ce ne seront pas les graphismes du jeu qui vous réconcilieront avec le design, pourtant très recherché, du dessin animé mais pour celui qui est déjà converti au style gentiment crétin de l'affaire, aucun problème. Les expressions et les attitudes des deux compères sont parfaitement crétines, de même que les musiques, toujours dans le ton naïf qui caractérise les héros. Malheureusement, le doublage n'est pas assuré par les acteurs officiels. Les voix ne sont pas mauvaises, mais comme toujours on aurait préféré entendre les originales. En conclusion, on ne peut réserver ce jeu qu'aux fans de la série, plus à même de pardonner les défauts et le petit manque d'originalité qui traîne tout du long.
- Graphismes12/20
Il est délicat de sanctionner un jeu qui reprend fidèlement un univers se voulant dès le début dépouillé. On ne peut donc pas en vouloir si les graphismes sont assez simplistes puisqu'ils s'appuient sur le design de la série.
- Jouabilité13/20
Globalement le jeu reste maniable en toutes circonstances, et se paye même le luxe d'avoir une caméra au point qui ne part pas en sucette à la moindre occasion. Cependant, les séquences n'innovent pas tellement dans le style plates-formes, et ça sent presque le réchauffé.
- Durée de vie14/20
Les 18 niveaux sont de tailles respectables et il faut parfois les recommencer plusieurs fois. Il y a donc de quoi passer un petit moment avec Bob.
- Bande son11/20
Outre les musiques crétines qui accompagnent chaque niveau, on peut aussi entendre des bruitages rigolos pour illustrer toutes les actions. Dommage pour le doublage qui ne reprend pas la casting habituel.
- Scénario/
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On peut reprocher à Bob L'Eponge de ne pas être très inventif et de copier les grandes recettes du jeu de plates-formes, on peut aussi trouver qu'il manque parfois de rythme, mais les fans sauront passer outre. Ils trouveront même un jeu qui peut se montrer agréable avec ses nombreux niveaux et ses différents mini-jeux. Quant aux autres, ils peuvent tranquillement passer leur chemin, il n'y a rien pour eux par ici.