"Schussss" font les skis sur la neige quand Hermann Maier descend les pistes ! Chkrouch fait mon postérieur quand je tombe. C'est probablement pour cette raison qu'il n'y a pas de jeu de ski "Featuring Dino". C'est dommage, ça permettrait d'augmenter la ludothèque peu fournie de la discipline qui ne compte pas énormément de titres. Enfin moi je dis ça c'est pour rendre service.
Le ski alpin n'a pas le vent en poupe, le nombre de jeux dédiés aux sports de glisse a beau être conséquent, surtout sur consoles, ceux permettant de pratiquer le Super G ou le slalom sont aussi répandus qu'il y a de choses drôles qui sortent de la bouche de super.panda. C'est pas peu dire. Le grand champion de ski mondialement reconnu, Hermann Maier, prête donc gentiment son nom à un titre qui s'efforce de rendre hommage à son sport favori. Un hommage qui ne vibre pas très bien toutefois. La première mauvaise surprise se trouvera dans les menus, avant même d'avoir fait sa première descente, lorsque l'on constatera tristement à quel point ils sont étriqués. Le coeur du jeu se situe dans la Coupe du Monde et en marge, on devra se cantonner à des tournois à plusieurs ou à du contre-la-montre. Impossible en effet de se livrer à une simple course rapide et même en contre-la-montre, seules les pistes débloquées en Coupe du Monde sont accessibles. C'est bien embêtant parce que du coup nous voilà obligé de prendre le jeu en main et de découvrir les tracés directement dans ce mode. Autant dire que votre première carrière risque d'être un peu laborieuse.
Heureusement, si on se penche sur cette fameuse compétition, on voit rapidement que toutes les épreuves sont présentes, encore heureux me direz-vous. On enchaînera donc les Super G, descentes et autres slaloms au gré de la progression dans le jeu, engrangeant au passage une précieuse expérience qui améliorera les skills de votre personnage. Dans le genre fidèle et tant qu'à s'offrir le nom d'un champion, les développeurs ont bien sûr veillé à reproduire les pistes réelles de la vraie vie qui glisse : Val D'Isère, Wengen et tout un tas de lieux aux noms à peine imaginables comme Garmish Partenkirchen. Enfin tout ça c'est très bien mais côté jeu ?
Et bien côté jeu, pour filer mon habile transition, je commencerai par dire que le bon point de Ski Racing 2005 réside dans ses sensations de vitesse assez convaincantes. Quand vous arrivez à 150 Km/h dans une descente, vous vous en rendez bien compte et cela reste un point essentiel dans le genre. Seulement les bonnes choses s'arrêtent un peu là, précisément là où commencent les moins bonnes, voire les mauvaises, principalement le manque de précision des commandes. Il n'y en a pourtant pas des tonnes de commandes, accélérer en poussant vers l'avant, ralentir, glisser sur les carres pour virer sec ou amortir un saut. Dans le lot le contrôle qui pose vraiment problème c'est celui de la direction qui se montre trop approximatif, perturbant fortement la gestion de la trajectoire. On ne vire pas assez ou alors on vire trop quand on voulait rester droit. Ca, c'est le type de soucis qui fait un peu mal, en particulier pendant un slalom. Et vu que la glisse sur les carres n'est pas assez efficace, on peine beaucoup pour négocier correctement certaines épreuves.
Autre déconvenue qui s'ajoute naturellement au problème précédent, la largesse de la gestion des collisions. En théorie, on est supposé frôler au plus près les portes, dans la pratique l'exercice est des plus délicats dans Ski Racing qui a tendance à considérer trop facilement que vous avez carrément mangé le poteau. Comme je vous le disais, quand on cumule ça avec le manque de précision des trajectoires, il devient difficile de faire une descente vraiment correcte et voir s'afficher un bon gros "Disqualification" pour une erreur qu'on a honnêtement du mal à s'imputer est assez, comment dirais-je, euh... grave gonflant ? Oui, c'est bien ça. Alors du coup, Ski Racing, c'est gentil, peut-être pas foncièrement mauvais, mais tout de même bien insuffisant pour offrir un réel plaisir sur la durée.
Visuellement, on va dire que le jeu estampillé Hermann Maier a l'avantage de pouvoir tourner sur des config' modestes. Ni moche, mais pas non plus spécialement admirable, le titre offre des graphismes honnêtes et se permet le luxe de faire joliment briller la neige tout juste givrée en surface, comme la peau d'une jolie jeune fille perlée de rosée au soleil et... hem, pardon je m'égare un tantinet là. En revanche, ce qui laisse un peu à désirer, c'est l'animation du skieur pas très travaillée et qui manque un peu de souplesse. On le voit particulièrement bien en observant les skis, parfaitement rectilignes, c'en est à peine humain. Hermann Mayer, le Terminator du ski ?
- Graphismes14/20
Ski Racing est assez moyen sur le plan graphique, ni moche, ni spécialement beau, simplement correct et assez fluide pour dégager de bonnes sensations de vitesse. Dommage que l'animation soit aussi raide.
- Jouabilité12/20
S'il est maigre dans son contenu, Ski Racing ne compense pas ses manques par son gameplay. Sympathique au premier abord, le jeu fini par faire montre de ses limites en raison d'une pris en main trop approximative qui vous amène fréquemment à perdre le contrôle. Frustrant.
- Durée de vie13/20
Une fois la Coupe du Monde bouclée, il ne restera qu'un mode multijoueur qui n'aura pas nécessairement de grand succès vu les difficultés de maniabilité. A moins que vous n'ayez un esprit de compétition vraiment développé.
- Bande son14/20
Des musiques vraiment discrètes et anodines que recouvrent de timides effets. La bande-son se révèle sobre avec des "shusss" crédibles et quelques applaudissements de temps à autre.
- Scénario/
Le ski alpin est une discipline peu représentée dans le monde du jeu et il est un peu dommage que ce nouvel essai soit bancal. Si dans les premières minutes on se trouve assez sastisfait par Ski Racing 2005, on déchante vite face à la maniabilité chaotique qui se conjugue aux problèmes d'imprécision des collisions. Si vous êtes vraiment un adepte qui rêve d'un jeu de ski, tentez le coup, mais en l'état, la copie est à revoir. Peut mieux faire.