Profitant du lancement de la nouvelle série TV d'Astro Boy, alias Tetsuwan Atomu au Japon, la Sonic Team en propose l'adaptation vidéoludique sur PS2 et GBA. Si la version console de salon a le mérite de transposer l'univers d'Astro en 3D, elle n'en souffre pas moins d'énormes lacunes qui entachent considérablement l'intérêt du titre.
Connu en France par le biais du manga et de la première série animée, Astro revient enfin sur le devant de la scène à travers une nouvelle série TV permettant aux plus jeunes de découvrir l'un des personnages d'animation les plus sympathiques des années 80. Toujours là quand il faut, Astro le petit robot joue les bons samaritains à Metro City, une ville incessamment attaquée par des robots. Créé à partir du corps du fils du Dr Tenma, Astro possède à la fois une très grande intelligence artificielle et une âme d'être humain. C'est cette nature ambivalente qui fait de lui un symbole de paix pour ceux qui dénoncent la réaction de haine systématique envers les robots.
Confié au bienveillant Dr O'Shay qui s'était jadis opposé au Dr Tenma, Astro constitue en quelque sorte le seul moyen de défense de Metro City contre ses envahisseurs mécaniques. Vous l'avez compris, l'objectif dans le jeu est de venir en aide aux habitants de la cité en repoussant toute forme d'agression. Mais avant de recouvrer l'ensemble de ses capacités, le petit Astro devra venir à bout d'adversaires redoutables pour mettre la main sur ses sept pouvoirs spéciaux. En vrac, notre héros va pouvoir acquérir successivement une ouïe supersonique, une vision aux rayons X, des pieds fusée, mais aussi plusieurs pouvoirs offensifs tels que le bras canon et le laser digital. Autant de fonctions que vous allez vous faire une joie de tester face aux créatures ennemies.
Avant de revenir plus longuement sur l'action qui est tout de même l'aspect prédominant du jeu, il faut préciser qu'Astro Boy comporte également quelques phases de recherche au cours desquelles on peut explorer les environs pour recueillir des informations. Autant vous le dire tout de suite, la liberté est assez fictive dans le jeu puisque des murs invisibles vous empêchent régulièrement d'aller là où vous ne devez pas vous rendre. De plus, les dialogues avec les personnages sont plus ennuyeux qu'autre chose, mais les puristes apprécieront quand-même de retrouver les figures emblématiques de la série, comme Zoran, la petite soeur d'Astro, ou encore Atlas, son ennemi juré. L'ami Blackjack apparaît même au détour de certains écrans !Malgré tout, on ne s'amuse guère à aller d'un point à un autre quand le jeu s'arrange pour nous mâcher tout le travail. Plus grave encore, la plupart des niveaux se contentent de reproduire les mêmes salles une bonne quinzaine de fois en variant juste les ennemis. Une façon honteuse de rallonger les étapes.
Côté visuel, on commence à entrevoir les preuves d'une réalisation qui n'a pas dû requérir un surplus d'efforts de la part des programmeurs. Les décors polygonés à la serpe sont aussi vides que repoussants, et les animations des personnages font peine à voir. On a du mal à croire que c'est bien le moteur physique Havoc utilisé notamment pour Half Life 2 qui a servi ici, mais c'est pourtant vrai. Tout spectateur se sentira perdu par le manque de cohérence des scènes d'action, et c'est encore pire pour le joueur qui n'a aucunement la possibilité de maîtriser son jeu. La faute en revient à une gestion des caméras déplorable, car non reliée au stick droit comme c'est le cas pourtant dans les trois quarts des jeux PS2. Dommage pour un titre dont le gameplay repose entièrement sur les déplacements du héros en vol. Le moindre changement de direction crée la panique au niveau des angles de vue, et ce n'est pas la présence d'un lock sur les ennemis qui suffit à pallier ce problème. Du coup, les affrontements contre les boss perdent rapidement toute leur saveur, et si l'on continue d'avancer c'est avant tout parce qu'on sait qu'il ne faudra guère de temps pour connaître l'issue de l'aventure. Je finirai donc en disant que non seulement Astro Boy est une déception, mais aussi en montrant du doigt certains développeurs qui continuent de bâcler leurs jeux dès lors que ceux-ci sont destinés à un jeune public.
- Graphismes6/20
A l'image des autres aspects techniques du jeu, les graphismes tendent à prouver que l'équipe de développement s'est contentée du minimum syndical. Les décors sont vides, les animations des personnages sont ridicules et seul le charisme du héros nous empêche de détourner les yeux.
- Jouabilité5/20
Un massacre. Le gameplay est impossible à maîtriser du fait que la gestion de la caméra ne passe pas par le stick droit. Le système de lock est approximatif et les scènes d'action n'offrent aucun plaisir de jeu.
- Durée de vie6/20
Heureusement que le jeu est court, car j'en connais peu qui passeraient plus de trois heures dessus. Certains boss sont plus laborieux à battre que d'autres, mais dans l'ensemble le jeu est d'une relative facilité.
- Bande son9/20
Ce n'est pas le genre de bande-son qu'on aurait envie d'écouter en dehors du jeu, mais en guise de musique d'ambiance ça peut passer. Les voix anglaises sont assez moyennes.
- Scénario8/20
Le jeu reprend rapidement la trame de base du manga et de la série animée, mais sans s'encombrer de détails. Quelques extraits du dessin animé sont intégrés dans la progression.
Astro Boy ne mérite rien de plus qu'un rapide coup d'oeil de la part des fans de la série. Agaçant par sa jouabilité approximative et frustrant par son manque d'originalité, ce titre vous donnera la désagréable impression d'avoir autre chose de mieux à faire. On en vient presque à se féliciter de la faible durée de vie du soft.